Le haut conseil de sécurité favorable à l’adoption de l’accord avec le Liban
C’est désormais au Conseil des ministres de donner son feu vert ; la Knesset pourra examiner l’accord mais pas le voter
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le haut conseil de sécurité israélien a donné son feu vert, mercredi, à l’adoption de l’accord sur la frontière maritime avec le Liban.
Il appartient désormais au Conseil des ministres de donner un avis qui, sauf surprise, devrait être favorable.
Les ministres qui ont pris part à ce haut conseil de sécurité ont approuvé la synthèse faite par Premier ministre, Yair Lapid : « Il est particulièrement important et urgent de parvenir à un accord maritime entre Israël et le Liban ». Les membres du haut conseil de sécurité ont donné un avis favorable et le projet d’accord va maintenant être soumis au Conseil des ministres.
Tous les membres du haut conseil de sécurité se sont dits favorables à ce que le projet soit soumis au Conseil des ministres, à l’exception de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked, qui s’est abstenue.
Bien que toujours membre de la coalition gouvernementale de Lapid, Shaked a exprimé son intention de faire cause commune avec des partis d’opposition dans le cadre d’un futur gouvernement issu des élections du 1er novembre prochain.
Shaked a publié une déclaration précisant que le vote concernait la synthèse faite par Lapid et que si un vote sur le projet d’accord devait avoir lieu sans approbation préalable de la Knesset, elle voterait défavorablement.
Le haut conseil de sécurité a réuni Lapid et ses principaux conseillers, le Premier ministre suppléant Naftali Bennett, le ministre de la Défense Benny Gantz, le ministre de la Justice Gideon Saar, le ministre des Finances Avigdor Liberman, la ministre de l’Énergie Karine Elharrar et d’autres ministres de la coalition gouvernementale.
Mardi matin, Israël a annoncé la conclusion d’un accord « historique » avec le Liban concernant leur frontière maritime commune, dans une zone de la Méditerranée particulièrement riche en gaz.
Plus tôt dans la journée, la procureure générale Gali Baharav-Miara avait précisé que le gouvernement sortant était légalement autorisé à signer l’accord, malgré la proximité des élections et le caractère intérimaire du gouvernement.
Elle avait ajouté que, bien qu’il soit préférable que le gouvernement accorde à la Knesset le droit d’approuver ou de rejeter l’accord, il n’était pas légalement tenu de le faire et qu’il pourrait se contenter de communiquer à la Knesset les détails du texte.
Les députés de l’opposition – tout comme Shaked – refusent que l’accord soit adopté par un gouvernement intérimaire mais souhaitent en revanche qu’il soit soumis à la Knesset, qui est actuellement en congés.
Le président de la Knesset, Mickey Levy, membre du parti Yesh Atid de Lapid, a déclaré qu’il réunirait la plénière afin que l’accord puisse être rapidement examiné par les députés. Il a évoqué « l’importance de la question » et la demande soumise par le secrétaire de cabinet de la Knesset, qui a réclamé une convocation des députés pendant ces vacances des grandes fêtes juives.
Selon une loi adoptée en 2014, tout projet ayant pour objet la cession d’un territoire situé à l’intérieur des frontières de l’État d’Israël doit soit être approuvé par la Knesset avec une majorité de 61 voix, puis par la population lors d’un référendum, soit adopté par la Knesset par une majorité renforcée de 80 voix.
Lapid a souligné que l’accord ne concernait que la zone économique exclusive offshore d’Israël, et non le territoire souverain de l’État juif.
Le gouvernement a le choix entre une soumission du projet d’accord à la Knesset à des fins d’approbation et la simple communication des détails de l’accord pour la parfaite information des parlementaires, a précisé Baharav-Miara.
Mercredi matin, la Cour suprême a rejeté une demande d’injonction contre le gouvernement déposée par l’organisation de lobbying Lavi – une injonction qui viserait à l’empêcher de signer l’accord compte-tenu de la proximité des élections du 1er novembre.
Lapid a déclaré que l’accord « renforcerait la sécurité d’Israël, injecterait des milliards de shekels dans l’économie et assurerait la stabilité de la frontière nord ».
Jeremy Sharon a contribué à la rédaction de cet article.