Le maire d’Or Akiva accusé, entre autres, de corruption et d’agression
Accusé d'avoir accepté des pots-de-vin maquillés en versements de fonds caritatifs ou en contributions à sa campagne pour plus de 569 000 shekels, Yaakov Edri a démissionné
Le maire d’Akiva, Yaakov Egri, a été inculpé lundi pour une série d’infractions, notamment pour corruption, blanchiment d’argent et une agression physique à l’encontre d’une femme.
Edri, qui a annoncé sa démission après ces mises en examen, est soupçonné d’avoir pris part, avec d’autres responsables municipaux, à un réseau de corruption à Or Akiva, ville de 15 800 habitants située entre Tel Aviv et Haïfa.
Selon l’acte d’accusation, le maire aurait fait partie d’un réseau de huit personnes accusées d’infractions similaires.
Il lui est reproché d’avoir offert et reçu des pots-de-vin et d’avoir blanchi des fonds, en contrepartie de diverses faveurs.
Ex-député du Likud et de Kadima, Edri a siégé à la Knesset de 2003 à 2013, occupant tour à tour les postes de ministre de la Santé, ministre de l’Immigration et ministre du Développement du Néguev et de la Galilée.
En 2020, il avait été arrêté, déjà soupçonné de corruption – notamment de pots-de-vin – de fraude et d’abus de confiance.
Le parquet estime aujourd’hui qu’Edri aurait reçu 569 000 shekels, essentiellement versés au moment de Pessah et des grandes fêtes.
De l’argent aurait parfois été versé à d’autres moments, à sa demande.
Selon l’acte d’accusation, des fonds auraient été versés à Edri entre 2013 et 2020 sous forme d’espèces et de bons d’achat par des entrepreneurs privés ayant des intérêts commerciaux à Or Akiva, comme par exemple des sociétés immobilières.
Edri aurait abusé de sa position pour s’assurer que les intérêts commerciaux des entreprises étaient pris en compte, estiment les procureurs.
Toujours selon l’acte d’accusation, dans l’un des cas, Mordechai Shechter, important promoteur immobilier désireux d’obtenir le feu vert pour un projet à Nof Yam, sur la côte, aurait versé à Edri 74 000 shekels, partiellement masqués en dons de bienfaisance et autres contributions aux élections municipales, en échange d’une dispense de permis de construire.
Alors qu’il était déjà sous le coup d’une enquête pour corruption, Edri aurait demandé à Shechter et au vice-président de l’ingénierie de sa société immobilière de ne pas collaborer à l’enquête, ce qui a amené les procureurs à accuser le maire d’entrave à la justice.
L’acte d’accusation estime également qu’Edri aurait agressé et blessé une associée, à bord d’une voiture. Il aurait menacé de la tuer lors de l’incident.
Les chefs d’accusation comprennent la sollicitation et l’acceptation de pot-de-vin, le blanchiment d’argent, le vol par un fonctionnaire, la fraude aggravée et l’abus de confiance, l’obstruction dans le cadre d’une procédure judiciaire, les infractions fiscales et les agressions violentes.
Les avocats d’Edri estiment que ces accusations sont « inexactes » et ils assurent que son honneur sera lavé devant le tribunal.
« L’acte d’accusation présente une image inexacte, biaisée et déformée de la réalité », ont-ils assuré.