Le ministère du Travail doit mettre fin aux allocations pour la garde des enfants des déserteurs haredim
Le bureau de la procureure-générale a fait part de la nécessité de se conformer à la décision rendue par la Haute Cour de justice, avec un arrêt des versements d'ici le 28 février

Le bureau de la procureure-générale a informé le ministère du Travail et de la protection sociale qu’il devra cesser de verser des allocations pour la garde des enfants des hommes ultra-orthodoxes qui se sont soustraits au service militaire d’ici la fin du mois et ce conformément à une décision rendue, au mois de novembre, par la Haute Cour de justice.
Dans une lettre adressée au directeur-général du ministère, le procureur général adjoint Gil Limon a écrit que le versement de ces allocations devait cesser d’ici le 28 février, après une prolongation de trois mois qui avait été accordée par la Cour.
L’été dernier, la Cour avait statué que les étudiants ultra-orthodoxes des yeshivot étaient dans l’obligation d’effectuer leur service militaire après l’expiration de la loi qui définissait le régime de leurs exemptions généralisées. Dans la même décision, la Cour avait établi que l’État ne pouvait pas financer ces étudiants s’ils ne s’enrôlaient pas. La procureure-générale Gali Baharav-Miara avait indiqué que cela signifiait que les familles ultra-orthodoxes ne pourraient plus recevoir d’allocations pour la garde des enfants si le père de famille n’avait pas fait son service militaire.
En réaction, les alliés ultra-orthodoxes du Premier ministre Benjamin Netanyahu avaient demandé l’adoption d’une loi pour contourner cette décision – mais la législation avait finalement été retirée de l’ordre du jour de la Knesset parce qu’il était devenu évident qu’elle ne bénéficiait pas d’un soutien suffisant.
Le président de la commission du Travail et de la protection sociale, Yisrael Eichler (Yahadout HaTorah) a accusé la Haute Cour d’avoir lancé une attaque contre la communauté haredi « pour des raisons politiques » et il a insisté sur le fait que le versement des allocations ne devait pas être interrompu.
La Cour « a décidé que tous les enfants israéliens n’étaient pas égaux devant les allocations nécessaires pour mettre les enfants dans les crèches », a-t-il noté.
« J’ai soumis un projet de loi visant à consacrer les droits des mères aux allocations afin qu’elles puissent gagner leur vie et travailler, indépendamment de ce que fait leur mari. Si un mari est en prison, personne ne refusera à son épouse le droit à toucher des allocations », a-t-il expliqué.