Le Mossad dément une rencontre entre son chef et une opposante au gouvernement
Tally Gotliv (Likud) avait affirmé avoir entendu parler de la prétendue rencontre entre le chef du Mossad et la cheffe de fil du mouvement de protestation par une "source fiable"

Une députée provocatrice du parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Likud, a affirmé mardi que le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, avait récemment rencontré une dirigeante du mouvement de protestation contre la refonte du système judiciaire, entraînant un ferme démenti de la part de l’agence de renseignement.
Sur X – anciennement Twitter – la députée Tally Gotliv a déclaré avoir « entendu dire » que Shikma Bressler s’était entretenue avec Barnea, sans donner plus de détails, tout en s’en prenant à la dirigeante du mouvement de protestation qui a récemment semblé qualifier de « nazis » des éléments d’extrême-droite au sein du gouvernement. Bressler s’est ensuite excusée après avoir été condamnée par Netanyahu, entre autres membres de la coalition.
« J’ai également entendu dire que quelqu’un s’était empressé d’imposer un embargo sur l’affaire », a ajouté Gotliv en référence à la prétendue réunion.
Gotliv, avocate spécialisée dans la défense pénale, a souligné qu’elle bénéficiait de l’immunité parlementaire et qu’elle n’avait donc pas peur de violer un prétendu ordre de non-révélation d’éventuelles informations. Elle a demandé une explication sur la prétendue réunion.
« C’est une fausse nouvelle. Le chef du Mossad n’a pas rencontré Shikma Bressler », a fait savoir un message laconique diffusé par le Bureau du Premier ministre au nom du Mossad.
Suite à la déclaration du Mossad, Gotliv a de nouveau publié un post sur les réseaux sociaux pour noter le démenti, mais elle a affirmé que son information provenait d’une « source fiable ». Mardi soir, elle n’avait toujours pas supprimé son tweet original.

Depuis son entrée à la Knesset après les élections législatives de novembre dernier, Gotliv s’est faite une réputation en faisant des déclarations incendiaires, comme au début du mois lorsqu’elle a accusé Tsahal et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet de « travailler pour les terroristes ». Outre le fait que ses remarques sont une source régulière de migraine pour Netanyahu, Gotliv a récemment été à l’origine d’une défaite embarrassante lors d’un vote de coalition au Parlement, après avoir refusé de suivre la ligne du parti.
Le Mossad dément les informations qui le lient aux manifestations de masse contre les projets du gouvernement visant à affaiblir le système judiciaire – notamment des documents des services de renseignement américains divulgués en avril, qui prétendaient montrer que de hauts responsables de l’agence de renseignement avaient contribué à attiser les protestations. À l’époque, le Mossad avait qualifié ces informations de « complètement fausses et absurdes« .
Les manifestations contre la refonte, qui en sont à leur 39e semaine, ont rassemblé des centaines de milliers de personnes issues de nombreux segments de la société israélienne, notamment des universitaires, des chefs d’entreprise, des juristes, des experts en matière militaire et de sécurité, des réservistes et des membres des services de sécurité et du secteur de la high-tech.
Les opposants à la refonte affirment qu’elle portera atteinte à la démocratie et aux droits d’Israël et menacera la sécurité, l’économie et la réputation internationale du pays. Ses partisans estiment qu’elle permettra de maîtriser un système judiciaire jugé trop activiste et de redonner du pouvoir aux élus.