Netanyahu fustige Bressler pour qui « il n’y aurait pas de compromis avec les nazis »
La cheffe de fil du mouvement de protestation contre la refonte judiciaire s'est excusée ; les réservistes dénoncent "l'hypocrisie" du Premier ministre
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est emporté samedi contre Shikma Bressler, la cheffe de fil du mouvement de protestation contre la refonte du système judiciaire, après que cette dernière a qualifié de « nazis » des éléments d’extrême-droite au sein du gouvernement.
Affirmant qu’aucun consensus sur la refonte judiciaire ne peut être atteint avec les membres les plus extrémistes du gouvernement de Netanyahu, Bressler a déclaré lors d’une table ronde vendredi : « Il est interdit de dialoguer avec des nazis, qu’ils soient juifs ou non. »
Elle a souligné que des autocollants avaient été largement repérés lors d’un rassemblement pro-gouvernement à Jérusalem jeudi, exprimant un soutien à plusieurs terroristes juifs, tels que Baruch Goldstein, qui a assassiné 29 Palestiniens en prière à Hébron en 1994, Amiram Ben-Uliel, qui est en prison pour l’attentat meurtrier de 2015 contre une famille palestinienne dans le village de Douma en Cisjordanie, feu le rabbin extrémiste Meïr Kahane et l’assassin de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, Yigal Amir.
Quelques heures plus tard, Bressler a présenté ses excuses sur X – anciennement Twitter. « J’ai commis une erreur dans mes commentaires. J’ai utilisé un terme qui n’avait pas sa place dans la conversation. Je suis désolée et je m’en excuse. »
Netanyahu a publié une déclaration condamnant la « remarque scandaleuse » de Bressler comme « une déformation de la Shoah et une incitation sauvage au meurtre de ministres du gouvernement et de représentants élus ».
« Le droit de protester n’est pas le droit d’inciter [au meurtre] », a-t-il ajouté.
Plusieurs groupes de protestataires ont critiqué Netanyahu pour sa déclaration.
Un groupe de manifestants réservistes issus d’unités d’opérations secrètes a déclaré : « Netanyahu, lorsque votre fils et vos ministres nous ont traités pendant des mois de nazis, de troupes SS et de terroristes, vous n’avez pas dit un mot. Votre silence était assourdissant. Alors épargnez-nous votre hypocrisie. »
« Le plus grand incitateur [à la haine] de l’histoire d’Israël – un homme qui ment aussi souvent qu’il respire, un Premier ministre dont on se souviendra comme celui qui a conduit Israël à une crise telle qu’il n’en a jamais connue – ne prêchera la morale à personne. »
Entre-temps, d’autres membres de la coalition se sont attaqués à Bressler pour ses propos.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (Otzma Yehudit), a déclaré que les remarques de Bressler témoignaient d’un « mépris de la Shoah » et a réclamé une « condamnation globale, quel que soit le camp politique ou l’opinion de chacun ».
« Une femme qui compare les sionistes religieux aux nazis commet une sauvage et grave incitation [à la haine] », a-t-il tweeté. « Protester, oui. Inciter [au meurtre], non ! »
« Pas un seul politicien du camp ‘éclairé’ n’ose condamner les propos déplaisants de la meneuse de la manifestation », a tweeté le chef de la coalition Ofir Katz (Likud). « Un camp qui est plein de ‘formateurs’. Les chefs d’état-major de Tsahal, les responsables du Mossad, les responsables de la police – tout le monde tremble devant elle. »