Rechercher

Yaïr Netanyahu compare cette fois les manifestants aux « Chemises brunes » nazies

Le fils du Premier ministre a comparé la gauche israélienne "à l'Allemagne des années 1930" et a affirmé que les manifestants utilisent des tactiques semblables à celles des SA

Yair Netanyahu, fils du Premier ministre Benjamin Netanyahu, se rendant à une audience du tribunal dans le cadre du procès en diffamation intenté par l'ex-députée Stav Shaffir, à Tel Aviv, le 29 novembre 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Yair Netanyahu, fils du Premier ministre Benjamin Netanyahu, se rendant à une audience du tribunal dans le cadre du procès en diffamation intenté par l'ex-députée Stav Shaffir, à Tel Aviv, le 29 novembre 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Le fils aîné du Premier ministre Benjamin Netanyahu a cette fois comparé le mouvement de protestation contre la réforme du système judiciaire du gouvernement au groupe paramilitaire nazi Sturmabteilung, ou SA, dans sa dernière tirade contre les manifestants anti-gouvernement.

S’exprimant vendredi sur la station de radio Galey Yisrael (lien en hébreu) aux côtés de la chroniqueuse d’extrême-droite Caroline Glick, Yaïr Netanyahu a affirmé sans preuve que les manifestants anti-gouvernement avaient tenté d’incendier la Knesset, à l’instar de l’incendie criminel du Reichstag en 1933.

Yaïr Netanyahu a déclaré que « le processus que connaît la gauche israélienne est comparable aux années 1930 en Allemagne ».

« Qu’est-ce qui s’est passé dans les années 1930 en Allemagne ? », a-t-il demandé à sa co-animatrice, avant de poursuivre. « Des voyous rémunérés ont fait régner la terreur politique dans les rues. Par ailleurs, sans qu’aucun homicide ne soit commis, personne n’a été assassiné. La terreur politique s’est manifestée par l’intimidation, la violence, la perturbation de l’ordre public et l’intimidation des citoyens. Ils ont créé le chaos et leur parti s’est ensuite élevé de manière non démocratique. »

Sous-entendant que le mouvement de protestation en Israël cherche à renverser le gouvernement en utilisant des tactiques nazies, Yaïr Netanyahu a déclaré que Hitler n’avait pas été élu démocratiquement, mais « qu’il y avait en fait des agents SS qui se tenaient devant les bureaux de vote et battaient ceux qui essayaient de voter pour un autre parti. Il y a eu l’incendie du Reichstag, ce qui équivaut à essayer d’incendier la Knesset, comme le fait actuellement la gauche. C’est par la terreur qu’ils ont accédé au pouvoir ».

Il a qualifié de « ridicules » les critiques qui ont comparé les mesures prises par le gouvernement à l’Allemagne des années 1930.

Des manifestants rassemblés contre le projet de loi controversé du gouvernement sur la réforme du système judiciaire, à Tel-Aviv, le 11 mars 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)

« Ce sont eux qui appellent à une dictature, ce sont eux qui mènent Israël vers le fascisme. Ce sont eux qui utilisent les mêmes méthodes que les Chemises noires en Italie, et les SA en Allemagne. Ça me désole d’avoir à le dire », a ajouté Yaïr Netanyahu.

La SA, familièrement appelée « Chemises brunes », était la première aile paramilitaire des nazis et a finalement aidé le parti à prendre le pouvoir. Elle a participé au pogrom de la Nuit de Cristal, ainsi qu’à d’autres actions violentes visant à intimider des rivaux politiques.

En réponse à Yaïr Netanyahu, les organisateurs de la manifestation ont déclaré que ses remarques étaient « une diffamation écœurante d’une personne mentalement dérangée qui devrait être surveillée derrière les barreaux ».

Yaïr Netanyahu a un (très) long passif de commentaires incendiaires sur les réseaux sociaux et s’en prend (très) fréquemment à ceux qui, selon lui, ont fait du tort à lui-même ou à sa famille, ce qui lui a valu de (très) nombreuses poursuites pour diffamation.

Après que des manifestants ont bloqué une grande autoroute à Tel-Aviv la semaine dernière, Yaïr Netanyahu a accusé les officiers de police de se livrer à une « mutinerie ».

Il a également affirmé que l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet était impliquée dans un « coup d’État » contre le Premier ministre, avant de supprimer son message de Twitter. Dans un tweet plus récent, qu’il a également supprimé depuis, il traitait de « terroristes » les manifestants qui s’étaient massés devant le salon de coiffure de Tel Aviv où sa mère se trouvait.

Il a également semblé suggérer, en décembre, que la « traîtrise » des procureurs chargés du procès de son père méritait la peine de mort.

Le Premier ministre désavoue (très) rarement les propos de son fils en public. Récemment, il s’est contenté de préciser qu’il « n’était pas d’accord » avec ce qu’il avait dit.

Une vue aérienne montrant des Israéliens manifestant contre le projet de loi très controversé du gouvernement sur la refonte du système judiciaire, à Tel Aviv, le 4 mars 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Le plan du gouvernement, dans sa forme actuelle, permettrait à la Knesset d’annuler les décisions des tribunaux à la plus courte majorité, de soustraire les lois à tout contrôle judiciaire et de confier la sélection de tous les juges aux politiciens de la coalition. Les opposants affirment que ce projet affaiblira radicalement le caractère démocratique d’Israël, supprimera un élément clé de l’équilibre des pouvoirs et laissera les minorités sans protection. Ses partisans assurent qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Cour.

Le paquet de réformes de la coalition la plus à droite jamais vue en Israël, ont suscité des manifestations publiques de masse en Israël depuis plus de deux mois, ainsi que de vives réactions de la part des politiciens de l’opposition et des mises en garde sévères de la part d’économistes, de chefs d’entreprise, d’experts juridiques, d’universitaires et de responsables de la sécurité. Depuis janvier, des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue lors de multiples journées de « perturbation » et de « résistance ».

Un certain nombre de sondages ont indiqué que la législation est largement impopulaire auprès du public.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.