Barrages routiers : Yair Netanyahu accuse la hiérarchie policière de « mutinerie »
D'après le fils du Premier ministre, police et procureurs « ont été de mèche avec les anarchistes » pour bloquer les autoroutes lors des manifestations contre la réforme judiciaire
Suite aux barrages routiers causés, jeudi, dans le centre d’Israël, par les manifestants opposés au projet de réforme judiciaire, Yair Netanyahu, le fils aîné du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a accusé la hiérarchie policière de « mutinerie ».
Dans le cadre des manifestations et perturbations prévues, les manifestants ont bloqué l’autoroute centrale Ayalon ainsi que les accès à l’aéroport Ben Gurion avant le départ du Premier ministre pour Rome.
En raison des difficultés de circulation, Netanyahu a été contraint de prendre un hélicoptère pour se rendre à l’aéroport.
« Il est important de comprendre que quelques milliers d’anarchistes n’ont pas la force de bloquer une seule route centrale », a écrit Yair Netanyahu sur Twitter, reprenant le terme utilisé par le Premier ministre et les partisans du gouvernement pour désigner les manifestants.
« Ce sont en fait la police et les procureurs qui sont responsables des barrages routiers. »
« Ils sont les vrais responsables de ce chaos », a-t-il ajouté, les accusant d’agir « par malveillance ».
Il a également affirmé, sans preuve à l’appui, que la police israélienne et les services de la procureure générale « étaient de mèche avec les anarchistes, contre la nation israélienne ».
On ignore à ce stade le motif pour lequel Yair Netanyahu attribue aux policiers et procureurs la responsabilité des barrages routiers.
Le Premier ministre et ses partisans estiment, là encore sans preuves à l’appui, que le parquet, qui a inculpé Netanyahu dans trois affaires de corruption, l’a fait pour des motifs purement politiques, en une sorte de coup d’Etat.
Quelques heures après la publication de ces propos, le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a annoncé sa décision de destituer de son poste le commandant du district de Tel Aviv, Ami Eshed.
Les médias israéliens ont qualifié cette décision de licenciement en représailles aux réticences d’Esshed à prendre des mesures plus sévères envers les manifestants.
Coutumier des déclarations incendiaires sur les réseaux sociaux, Yair Netanyahu s’en prend fréquemment à ceux qui, d’après lui, lui ont fait du tort, à lui ou à sa famille, ce qui lui a occasionné de nombreux procès pour diffamation.
Quelques semaines plus tôt, il avait affirmé que l’agence de sécurité du Shin Bet avait participé à un « coup d’État » contre le Premier ministre, avant de supprimer le tweet.
Dans un tweet plus récent, qu’il a également supprimé depuis, il traitait de « terroristes » les manifestants qui s’étaient massés devant le salon de coiffure de Tel Aviv où sa mère se trouvait.
Il a également semblé suggérer, en décembre, que la « traîtrise » des procureurs chargés du procès de son père méritait la peine de mort.
Le Premier ministre désavoue rarement les propos de son fils en public.
Dernièrement, il s’est borné à signifier qu’il « n’était pas d’accord » avec ce qu’il avait dit.