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'Libertad'

Le Mossad investit dans la haute-technologie

Parmi les secteurs privilégiés figurent les entreprises spécialisées dans la robotique, les systèmes miniaturisés et les technologies innovantes en matière d'informations cryptées

Le stand du Mossad stand au Cybertech 2017 (Crédit : Gilad Kavalerchik)
Le stand du Mossad stand au Cybertech 2017 (Crédit : Gilad Kavalerchik)

La création d’un premier fonds d’investissement dans des entreprises de haute-technologie développant du matériel ou des services pouvant l’aider dans ses activités d’espionnage, annoncé mardi à la semaine de La Cyber Week, sera un « nouveau modèle » pour l’acquisition de technologies de l’agence d’espionnage, a confié un responsable au Bureau du Premier ministre au Times of Israel.

Ce « fonds d’innovation technologique » surnommé « Libertad » va investir dans des « programmes de recherche et de développement de start-ups spécialisées en technologies de pointe », a indiqué dans un communiqué le bureau du Premier ministre, dont dépend directement le Mossad.

Parmi les secteurs privilégiés figurent les entreprises spécialisées dans la robotique, les systèmes miniaturisés et les technologies innovantes en matière d’informations cryptées « disposant d’une vitesse minimale de 100 gigabits tout en utilisant des méthodes non conventionnelles et d’avant-garde ».

Le Mossad entend aussi investir « dans les technologies d’identification automatique permettant d’établir des profils de personnalité, à partir des activités et des comportements sur internet ainsi que dans des entreprises spécialisées dans diverses méthodes visant à résumer automatiquement des documents », a précisé le communiqué.

Pour réaliser ses opérations, le fonds Libertad n’agira pas comme un investisseur habituel. Le fonds ne prendra pas de participation directe sous forme d’actions. Il disposera d’une licence lui permettant d’utiliser à son profit les biens et services mis au point. Les sociétés conserveront toutefois la propriété intellectuelle de leur innovation et pourront faire appel à d’autres investisseurs privés pour leur levée de capitaux.

Selon les responsables de Libertad, les investissements concernent « tout entrepreneur et entreprise ayant des idées innovantes et révolutionnaires répondant à nos besoins technologique ».

Pour ne pas risquer de pénaliser les entreprises sélectionnées notamment à l’exportation, Libertad s’engage « à faire preuve de discrétion » et à ne pas publier de liste des entreprises sur lesquelles le fonds va miser.

Libertad affirme être « ouvert à tous » et a donné son adresse mail pour recueillir des propositions (apply@libertad.gov.il) tout en précisant que les prises de participation pourront atteindre 2 millions de shekels, soit 500 000 euros par projet, voire davantage dans des « cas exceptionnels ».

« C’est un nouveau modèle que nous avons développé, qui permet au Mossad de payer des licences de propriétés intellectuelles à des entreprises technologiques », a expliqué Eli Groner, directeur-général du Bureau du Premier ministre, qui a travaillé avec le Mossad sur ce projet depuis un an.

« Le Mossad a toujours externalisé ses technologies. […] désormais, [il sera] impliqué dans les premières étapes de développement afin d’avoir davantage d’influence et plus de liberté avec les technologies pour lesquelles il dépose des licences », a poursuivi Groner.

« Le fonds que nous lançons aujourd’hui permettra au Mossad d’accéder à l’écosystème des start-ups du secteur de la hi-tech d’une manière inédite », a-t-il ajouté. « Cela permettra de garantir notre avantage technologique pour l’avenir. »

Le Mossad, l’agence de sécurité du Shin Bet et même l’armée israélienne sortent de l’ombre et s’ouvrent à la collaboration avec les entreprises de la société civile, afin de gagner des batailles qui migrent du champ de bataille au cyber-espace.

Au début de l’année, le Mossad et le Shabak ont ouvertement pris part à un évènement à Tel Aviv pour recruter des nouveaux talents pour leurs unités de technologie. Ils s’efforcent également de garder leurs employés qualifiés, parce que le secteur technologie de la start-up nation et ses gros salaires attirent les meilleurs talents.

« Le Mossad a toujours eu une longueur d’avance, d’un point de vue technologique. Le fait est que le futur de la technologie et le futur de la réalité est développé par les start-ups du monde entier, mais spécialement en Israël », a-t-il ajouté.

« C’est une bonne chose pour le pays de la start-up », a déclaré Koby Simana, directeur de l’IVC Research Center, basé à Tel Aviv, une firme qui évalue l’industrie high-tech d’Israël.

« La plupart de ces organisations développent leurs projets en interne. Ils sont désormais plus ouverts à la coopération avec des tiers, et tout le monde sera gagnant, parce qu’ils ont des besoins spécifiques. Ils pourront tester les technologies et devenir un client de plus pour les entreprises de la société civile. »

Le budget annuel du fonds n’a pas été précisé.

Le Mossad n’est pas le premier service de renseignements à investir dans la haute technologie. La CIA, agence américaine, a créé en 1999 un fonds de capital-investissement à but non lucratif surnommé In-Q-Tel pour repérer et financer des entreprises commerciales concevant des technologies pouvant être utilisées par un service de renseignement.

Israël est considéré comme un centre mondial de la haute-technologie et dispose d’un terreau de centaines d’entreprises très actives dans les secteurs de la cyber-défense, de l’informatique et des systèmes de surveillance. Des dizaines de groupes étrangers ont ouvert ces dernières années des centres de recherche et de développement en Israël.

Le fonds, dont le nom est inspiré du mot liberté en latin, donnera aux entreprises et aux entrepreneurs en Israël la liberté de créer des technologies avec l’aide du Mossad pour combler les écarts technologiques.

Libertad est également le nom du bateau qui a transporté des juifs bulgares vers la Palestine sous mandat britannique en juin 1940, a indiqué l’agence dans un document explicatif.

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