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Le Moyen-Orient en crise appelle Trump à s’engager

Les dirigeants du Moyen-Orient attendent du président élu des mesures diplomatiques en faveur d'une stabilité dans la région

Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle, arrive au siège du parti à Washington, DC, le 12 mai 2016. (Crédit : AFP/ Nicholas Kamm)
Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle, arrive au siège du parti à Washington, DC, le 12 mai 2016. (Crédit : AFP/ Nicholas Kamm)

Des dirigeants du Moyen-Orient ont appelé mercredi Donald Trump à les aider à résoudre les nombreuses crises de leur région sur lesquelles le futur président américain s’est peu exprimé durant la campagne.

Le roi Salmane d’Arabie saoudite, une des grandes puissances régionales, a notamment souhaité à M. Trump « le succès dans (sa) mission pour réaliser la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient et dans le monde ».

De son côté, Abdel Fattah al-Sissi, président de l’Egypte, le pays le plus peuplé du Moyen-Orient, a appelé à « plus de coopération et de coordination » avec Washington, en espérant que l’administration Trump apportera « un nouveau souffle ».

« Si vous regardez le Moyen-Orient, c’est le chaos total », avait jugé le candidat républicain lors de la campagne, en qualifiant de « désastre » la politique de l’administration Obama dans la région.

Le dossier le plus urgent dont il héritera devrait être le suivi des opérations militaires lancées avec le soutien de son pays contre Mossoul et Raqa, les deux derniers fiefs du groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

Sans expérience diplomatique, il n’a jusqu’à présent pas détaillé sa stratégie mais le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a espéré mercredi « la poursuite du soutien » des Etats-Unis dans la lutte « contre le terrorisme ».

En Syrie, les réactions étaient contrastées. La victoire de M. Trump a été accueillie à Damas comme « une bonne surprise », a indiqué à l’AFP Waddah Abed Rabbo, directeur du quotidien Al Watan, proche du régime du président Bachar al-Assad. La télévision syrienne a diffusé mercredi en direct son discours, ce qui est totalement inhabituel, tandis que des organisations prorégime se félicitaient de son triomphe sur Twitter.

Pour M. Abed Rabbo, Damas attend que « la politique des États-Unis change » et qu’elle « ne soit plus l’otage des désirs catastrophiques des pays du Golfe », comme l’Arabie saoudite et le Qatar, qui soutiennent la rébellion.

Ne cachant pas son admiration pour le président russe Vladimir Poutine, un allié du régime syrien, Donald Trump avait déclaré en juillet au New York Times : « Assad hait l’EI, l’EI hait Assad. Ils se battent l’un contre l’autre, et on est censé combattre les deux ? L’EI est une bien plus grande menace contre nous qu’Assad ».

De leur côté, des groupes rebelles réclament aussi une nouvelle politique américaine car « l’expérience avec l’administration Obama n’a pas été bonne », selon Bassam Moustapha, membre du conseil politique de Nourredine al-Zinki, l’un des principaux groupes rebelles du nord syrien.

Il demande à M. Trump moins d' »hésitation » face au régime et « une attitude ferme à l’égard de l’intervention russe et iranienne dans les affaires internes des pays de la région ».

L’Iran prévient

L’Iran a été prompt à réagir en estimant que « le plus important » était « que le futur président respecte les accords, les engagements pris (…) à un niveau multilatéral », selon le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

Le président Hassan Rouhani a ainsi affirmé que M. Trump ne pourrait pas revenir sur l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et les grandes puissances car il avait été « entériné » par l’ONU.

Pendant la campagne électorale, M. Trump avait déclaré qu’il « déchirerait », s’il était élu, l’accord conclu en juillet 2015 entre l’Iran et six grandes puissances.

Mais « le Trump président sera différent du Trump de la campagne », a estimé le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement iranien, Allaeddine Boroujerdi.

‘Ami d’Israël’

M. Trump est également attendu sur le conflit israélo-palestinien.

« Le président élu est un véritable ami de l’Etat d’Israël », a salué le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, « impatient de travailler avec lui en faveur de la sécurité, la stabilité et la paix ».

M. Netanyahu, qui entretient des relations tendues avec M. Obama, n’a fait aucune référence explicite au conflit israélo-palestinien ni à la promesse controversée de M. Trump de déplacer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.

Le candidat républicain à l'élection présidentielle américaine Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu à New York, le 25 septembre 2016. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)
Le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu à New York, le 25 septembre 2016. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Mais l’un de ses ministres, Naftali Bennett, chef de file de HaBayit HaYehudi, s’est félicité que « la victoire de Trump offre à Israël la chance de renoncer immédiatement à l’idée de création d’un Etat palestinien ».

A Ramallah, la présidence palestinienne s’est déclarée « prête à travailler » avec M. Trump pour l’établissement d’un Etat palestinien indépendant coexistant avec Israël.

Nul changement n’est en revanche attendu par le mouvement islamiste Hamas, qui dit s’attendre au maintien du « même parti pris anti-palestinien ».

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