Le policier accusé d’avoir tué sa femme devant ses enfants, qu’il avait ligotés
L’acte d’accusation décrit comment Amir Raz a, avec une "intention claire et prédéterminée", ligoté ses enfants et étranglé, poignardé et tiré sur Diana Raz sous leurs yeux
Amir Raz, policier, a été inculpé jeudi suite au meurtre de sa femme dans l’implantation de Na’ale en Cisjordanie au début du mois.
Le Département des enquêtes internes de la police a déposé un acte d’accusation devant le tribunal central du district de Lod contre Amir Raz pour le meurtre de Diana Raz, 35 ans, ainsi que pour agressions et mauvais traitements infligés à ses enfants au moment même du meurtre.
Selon l’acte d’accusation, après qu’une dispute a éclaté entre le couple le 5 février, Amir Raz a ligoté ses trois enfants plus âgés avec une corde. Après que Diana Raz s’y est opposée, il l’a étranglée avant de la poignarder et de lui tirer une balle dans la jambe et la tête.
« Oui ! Il n’y a plus de maman », a-t-il alors crié à ses enfants en pleurs, selon l’acte d’accusation.
Selon les procureurs, Amir Raz a fait preuve d’une « intention claire et prédéterminée » de commettre le meurtre, détaillant comment, à la suite d’une dispute au cours de laquelle sa femme lui a renversé du café dessus, il a ouvert son coffre-fort pour récupérer son arme de service avant de la tuer.
« Il a sorti une corde de 8,2 mètres de long, a appelé les enfants, a fait asseoir les trois enfants plus âgés sur de petites chaises dans le salon et les a attachés, tandis que le bébé était assis sur une chaise de salle à manger, à côté d’eux. Il a ensuite pris un grand couteau de cuisine et l’a placé sur la table de la salle à
manger », indique l’acte d’accusation.
Selon l’ordre des événements décrit dans l’acte d’accusation, Diana Raz est ensuite entrée dans le salon et s’est opposée à Amir Raz, qui l’a frappée et a essayé de l’étrangler devant les enfants, alors qu’elle criait pour leur demander d’essayer d’aller chercher de l’aide. Lorsque l’aînée de 7 ans s’est libérée et a couru vers la porte d’entrée, Amir Raz l’a attrapée et l’a jetée dans les escaliers.
Alors que Diana Raz tentait de s’enfuir, Amir Raz l’a poursuivie avec son couteau, la poignardant deux fois à la cuisse. Après qu’elle a continué à se débattre, tentant de s’emparer du couteau, il a sorti son arme et lui a tiré dessus, d’abord dans la jambe, puis dans la tête, selon l’acte d’accusation.
Le meurtrier aurait ensuite d’abord appelé sa mère pour qu’elle vienne chercher les enfants et aurait ensuite téléphoné à son commandant, a rapporté la Douzième chaîne.
« Je ne sais pas ce qui m’a traversé l’esprit, ce n’était pas prémédité. Jamais je ne l’avais traitée de manière violente. Les enfants étaient là et ils ont tout vu », aurait-il dit aux policiers en charge des investigations.
La victime du féminicide, Diana Raz, 35 ans, travaillait notamment auprès des femmes victimes de violences conjugales. En 14 ans, elle avait été amenée à en conseiller des milliers – une activité qu’elle avait choisie après avoir elle-même été victime de violences de la part d’un ancien compagnon.
Sur son site internet, elle indiquait être dorénavant heureuse, mariée « à un homme étonnant ».
La famille n’était pas connue des services sociaux. Des voisins ont affirmé qu’ils avaient entendu récemment de vives querelles au sein du couple, a noté la Treizième chaîne.
Ce n’est pas la première fois qu’une femme est tuée par son conjoint policier.
Le mois dernier, la cour de district de Lod a condamné à 29 ans de prison un agent de police, Masresha Wasa, qui avait tué son épouse par arme à feu en utilisant son arme de service, en 2018. Les trois jeunes enfants du couple se trouvaient à ce moment-là dans l’appartement familial de Netanya. Deux enfants plus âgés n’étaient pas présents.
Un plan national de lutte contre les violences conjugales avait été approuvé en 2017 mais il a depuis été abandonné en raison d’un manque de financement. Selon les activistes, la plus grande partie du budget approuvé pour ce faire – 250 millions de shekels – n’a toujours pas été transférée aux autorités compétentes.
La police et les organisations sociales ont rapporté une hausse majeure des plaintes déposées pour violences conjugales depuis le début de la pandémie de coronavirus.