Le policier qui a tué un Palestinien autiste inculpé d’homicide par négligence
Iyad Halak a été tué l'an dernier par un agent qui l'aurait pris pour un terroriste ; il a été abattu une 2e fois au sol, alors qu'il ne représentait pas de menace, dit l'enquête
Un agent de la police des frontières qui a tiré et tué un Palestinien autiste dans la Vieille Ville de Jérusalem en mai 2020 après l’avoir pris pour un terroriste a été inculpé d’homicide involontaire par imprudence, a annoncé jeudi le département des enquêtes internes de la police, qui relève du ministère de la Justice.
L’acte d’accusation a été déposé jeudi contre l’officier, âgé de 20 ans, dont le nom n’a pas été révélé publiquement.
Selon le département des enquêtes internes, Iyad Halak a éveillé les soupçons
Selon le PIID, Iyad Halak, 32 ans, a éveillé les soupçons par un comportement inhabituel non spécifié pendant qu’il se rendait au travail dans la vieille ville de Jérusalem le 30 mai 2020. Il portait un masque anti-coronavirus et des gants noirs au moment de l’incident, qui s’est produit en pleine pandémie de COVID-19. Un officier de police surveillant la zone pour des menaces de sécurité a annoncé qu’un « terroriste » se trouvait dans les environs, ce qui a déclenché une poursuite par l’officier et son commandant de la police des frontières.
S’il est reconnu coupable d’homicide involontaire par négligence, le policier encourt jusqu’à 12 ans de prison.
Le commandant de l’officier qui a tiré, qui a participé à la poursuite et était présent au moment des faits, ne sera pas inculpé.
Le chef de file de la Liste arabe unie Ayman Odeh a qualifié l’accusation d’homicide involontaire par imprudence « d’accusation exaspérante et méprisable qui permet le meurtre de tout Palestinien qui déplaît à un officier de police ou à un soldat ».
« Justice ne sera rendue à Iyad qu’avec la fin de l’occupation », a-t-il ajouté.
La famille de Halak a déjà critiqué les accusations proposées, estimant qu’elles n’allaient pas assez loin.
« Ils ont détruit notre famille », a sangloté Rana Halak, alors qu’elle s’adressait aux journalistes après sa rencontre avec les procureurs à Jérusalem. « Dites-moi, comment un garçon autiste a-t-il pu faire du mal à quelqu’un ? »