Le portrait de Qassem Soleimani dérangerait le chef de la diplomatie saoudienne
Le prince Faisal bin Farhan, qui se trouve en Iran, aurait demandé de changer le lieu de la conférence de presse en raison d'une photo de Qassem Soleimani accrochée au mur
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan, qui se trouve actuellement à Téhéran pour une visite historique auprès de son homologue iranien, aurait demandé à changer le lieu où leur conférence de presse conjointe était organisée parce qu’une photo de feu le général Qassem Soleimani était accrochée au mur de la salle où elle devait initialement se tenir.
Soleimani était à la tête de la division al-Quds au sein du Corps iranien des des Gardiens de la révolution islamique, une unité opaque chargée des opérations militaires de la république islamique hors des frontières de cette dernière. Il avait été tué lors d’une frappe au drone en Irak, en 2020, par les forces américaines et il est une icône nationale parmi les soutiens du régime des Ayatollahs.
Différents médias, citant des informations parues dans la presse iranienne, ont indiqué que l’entourage du Prince Faisal avait demandé que la conférence de presse que le ministre saoudien devait donner aux côtés de son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, ait lieu dans une salle différente. Les Iraniens auraient obtempéré et la conférence s’est déroulée dans une autre pièce.
Devant les journalistes réunis, le prince Faisal a dit que « nos relations se basent sur une fondation claire de respect total et mutuel pour l’indépendance, pour la souveraineté et nous sommes favorables à la non-intervention dans les affaires intérieures ».
Le ministre iranien, pour sa part, a expliqué que les deux hauts-responsables avaient évoqué des moyens de renforcer la coopération dans les secteurs de la sécurité, de l’économie, du tourisme et des transports.
Mais Amir-Abdollahian a une nouvelle fois souligné le point de vue de l’Iran, celui que « la sécurité régionale sera garantie par les acteurs de la région exclusivement » et sans intervention extérieure.
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Le prince Faisal a ensuite rencontré le président iranien Ebrahim Raissi. Tous les deux ont « réexaminé les relations bilatérales et les moyens susceptibles de les renforcer et de les développer dans des secteurs variés », a écrit le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite dans une publication parue sur Twitter.
C’était la première visite d’un chef de la diplomatie saoudienne sur le sol iranien depuis la rupture des liens entre le royaume et la république islamique chiite en 2016. Cette année-là, l’ambassade de l’Arabie saoudite à Téhéran et le consulat saoudien de Mashhad, au nord-ouest du pays, avaient été attaqués au cours de manifestations qui avaient été organisées dans le sillage de l’exécution d’un chef religieux chiite, Nimr al-Nimr, à Ryad.
Mais les deux pays ont convenu, au mois de mars, de relancer à nouveau leurs liens et de rouvrir leurs ambassades respectives dans le cadre d’un accord négocié par les Chinois qui a réorienté les relations régionales.
Si l’Iran a rouvert son ambassade en Arabie saoudite, la réouverture de la mission saoudienne à Téhéran a été retardée en raison du mauvais état du bâtiment qui l’hébergeait, les dégâts commis pendant le mouvement de protestation de 2016 n’ayant pas été réparés.
Jusqu’à la fin des travaux, les diplomates saoudiens continueront à travailler depuis un hôtel de luxe de Téhéran, selon les médias.
L’Iran avait répondu au meurtre de Soleimani en envoyant un barrage de missiles en direction des bases américaines installées sur le sol iranien, entraînant des commotions cérébrales chez des dizaines de soldats qui y étaient déployés. Aucun mort n’avait été à déplorer. Les responsables iraniens ont juré de manière répétée de prendre des initiatives supplémentaires et ils ont imposé des sanctions aux individus accusés d’avoir pris part à l’opération militaire qui avait tué le général.