Le Premier ministre dit qu’Israël extradera Mme Leifer dès l’accord du tribunal
Une délégation dirigée par un ex-Premier ministre pointe la longueur du procès de l'ancienne directrice réclamée par Melbourne pour 74 chefs d'accusation d'abus sexuel sur enfants
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a assuré à une délégation d’anciens législateurs australiens, lors d’une réunion lundi, qu’Israël signerait immédiatement l’extradition de Malka Leifer, soupçonnée d’abus sexuel, si un tribunal de Jérusalem l’ordonnait, ont indiqué au Times of Israel des sources présentes lors du débat des deux pays.
M. Netanyahu a rencontré lundi une délégation de responsables et de dirigeants communautaires australiens, anciens et actuels, dirigée par l’ancien Premier ministre australien John Howard.
Lors de la réunion à Jérusalem, le président de la Fédération sioniste australienne, Jeremy Liebler, a « reçu confirmation de Netanyahu » que le gouvernement israélien ne prolongerait pas davantage les poursuites judiciaires contre Leifer, qui est poursuivie à Melbourne pour 74 accusations de violences pédophiles, a dit la source, qui est proche de l’ambassade d’Australie.
Un responsable israélien a confirmé le récit de la source australienne. Les deux ont demandé l’anonymat.
La procédure d’extradition contre l’ancienne directrice israélienne de l’école de filles ultra-orthodoxes Adass Israel à Melbourne traîne depuis plus de cinq ans, les avocats de Leifer ayant fait valoir qu’elle était mentalement déficiente.
Cette défense a été suffisamment forte pour convaincre un tribunal de libérer la femme de 52 ans peu après son arrestation en 2014. Cependant, elle a été arrêtée de nouveau en février 2018 à la suite d’une opération d’infiltration de la police qui l’a vue se déplacer dans sa ville natale sans aucune difficulté apparente.
Trois psychiatres de district ont conclu que Leifer est apte à l’extradition, mais le psychiatre en chef de Jérusalem, Jacob Charnes, a changé trois fois d’avis sur la question, ce qui a entraîné des retards supplémentaires dans la procédure. En juillet dernier, la police a recommandé que le vice-ministre de la Santé Yaakov Litzman soit inculpé de fraude et d’abus de confiance pour avoir exercé des pressions sur des fonctionnaires de son bureau, dont Charnes, pour empêcher l’extradition de Leifer.
Alors que plusieurs hauts responsables australiens ont cité la manière dont l’affaire Leifer s’est déroulée comme ayant causé de graves dommages aux relations de Canberra avec Jérusalem, la source présente à la réunion de dimanche a déclaré que l’atmosphère était « chaleureuse et amicale ».
La semaine dernière, le Premier ministre australien Scott Morrison a rencontré deux des victimes présumées de Leifer et a publié un communiqué demandant que l’affaire soit réglée rapidement.
Sur les recommandations de Charnes, le tribunal de district de Jérusalem a ordonné la convocation d’un nouveau comité psychiatrique qui formulera une recommandation d’ici le 10 décembre sur la question de savoir si Leifer a feint une maladie mentale pour éviter l’extradition.
Leifer a quitté Israël pour Melbourne en 2000 et a commencé à travailler à l’école de filles ultra-orthodoxes Adass Israel. Lorsque des allégations d’abus sexuels contre elle ont fait surface huit ans plus tard, des membres du conseil scolaire lui ont rapidement acheté un billet d’avion pour Israël, ce qui lui a permis d’éviter d’être accusée.
Plus tôt ce mois-ci, la Cour suprême a infirmé la décision de libérer Leifer, la mère de huit enfants, et de l’assigner à résidence, et a ordonné qu’elle reste derrière les barreaux pour le reste de la procédure judiciaire contre elle.