Le prince héritier saoudien accueillera Abbas dimanche – responsables palestiniens
Alors que l'idée d'une normalisation avec Israël s'estompe, Mohammed ben Salmane et le président de l'AP discuteront de l'impact de l'assassinat de Haniyeh sur la guerre de Gaza
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
RAMALLAH, Cisjordanie – Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas se rendra dimanche en Arabie saoudite pour rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane, ont déclaré jeudi deux hauts responsables palestiniens au Times of Israel.
Ryad a intensifié son engagement avec les Palestiniens au cours des deux dernières années au milieu des négociations avec l’administration de Joe Biden sur la signature par le royaume d’un accord de normalisation avec Israël. Ben Salmane a rencontré Abbas à deux reprises en avril.
L’Arabie saoudite a conditionné cette normalisation à l’établissement par Israël d’une voie d’accès à un futur État palestinien, ce qui est inenvisageable pour le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, d’autant plus que la guerre – menée contre le Hamas à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël -, s’éternise.
Avec un accord de normalisation effectivement hors de la table au moins jusqu’à l’élection présidentielle américaine, Abbas et ben Salmane vont essayer de calibrer leurs approches à Washington, se préparant à ce que Kamala Harris ou Donald Trump entre à la Maison Blanche en janvier, a dit l’un des responsables palestiniens.
Les États-Unis ont cherché à faire avancer l’accord de normalisation parallèlement à un pacte de défense qu’ils négocient avec l’Arabie saoudite, ce qui nécessiterait la ratification du Sénat.
Les deux sources du Congrès qui se sont adressées au Times of Israel le mois dernier ont affirmé qu’il ne restait pas assez de temps dans le calendrier du Congrès pour que le Sénat tienne les audiences nécessaires à l’approbation de l’accord bilatéral entre les États-Unis et l’Arabie saoudite.
Il reste moins de trois semaines de session au Sénat américain avant qu’il ne se retire le 27 septembre pour la dernière fois avant les élections. Cette période comprend le mois d’août, au cours duquel le Congrès n’est ouvert que deux jours.
Le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, pourrait théoriquement tenter de rappeler les législateurs en octobre, mais les deux sources du Congrès ont reconnu qu’il était peu probable que l’administration obtienne le soutien d’un nombre suffisant de républicains pour approuver le pacte quelques semaines avant l’élection présidentielle. L’administration doit également obtenir le soutien des démocrates du Sénat, qui se sont montrés très critiques à l’égard de l’Arabie saoudite, mais cet obstacle semble moins important.
Il serait également possible que le Sénat ratifie l’accord pendant la période de vacances si Harris perdait face à Trump en novembre, ont indiqué les sources, faisant remarquer qu’une Maison Blanche contrôlée par les Républicains aurait plus de mal à convaincre les Démocrates de coopérer que l’inverse, étant donné le malaise de ces derniers vis-à-vis des antécédents entre Jérusalem et Ryad en matière de droits de l’Homme.
La visite d’Abbas interviendra moins d’une semaine après l’assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et les deux dirigeants discuteront de son impact sur la guerre en cours à Gaza, selon les deux responsables palestiniens.
Ramallah cherche depuis longtemps à rétablir l’aide financière saoudienne, qui s’est tarie en 2016.
Ramallah a fait des progrès vers la reprise de l’aide et espère que la réunion de la semaine prochaine fera avancer Ryad dans cette direction, selon l’un des responsables palestiniens.
La dernière rencontre entre Abbas et ben Salmane à Ryad remonte à deux mois.
- Israël et Ses Voisins
- Mohammed ben Salmane
- Mahmoud Abbas
- Relations Autorité palestinienne-Arabie saoudite
- Relations Arabie saoudite-Iran
- Relations Etats-Unis-Arabie saoudite
- Relations Israël-Arabie saoudite
- Donald Trump
- Kamala Harris
- Elections américaines 2024
- Administration Biden
- Solution à 2 Etats
- Ismaïl Haniyeh
- Axe Iran-Hamas-Hezbollah