Biden n’a plus la possibilité de négocier un accord israélo-saoudien – sources
Le Congrès ne disposant plus que de 4 semaines avant les élections, le Sénat n'a plus assez de temps pour ratifier un accord qui requiert une trêve à Gaza, toujours hors d'atteinte
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
La possibilité pour l’administration du président américain Joe Biden de négocier un accord de normalisation recherché depuis longtemps entre Israël et l’Arabie saoudite avant les élections présidentielles de novembre est révolue, ont déclaré mercredi au Times of Israel un législateur démocrate et un conseiller sénatorial républicain de haut rang.
L’accord de normalisation en lui-même a toujours été une bataille difficile, puisque l’Arabie Saoudite exige qu’Israël accepte d’établir une voie vers un futur État palestinien – un scénario que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté à maintes reprises.
Mais les États-Unis ont cherché à faire avancer l’accord de normalisation parallèlement à leur propre pacte de défense avec l’Arabie saoudite, qui nécessiterait la ratification du Sénat.
Les deux sources du Congrès qui se sont adressées au Times of Israel ont affirmé qu’il ne restait pas assez de temps dans le calendrier du Congrès pour que le Sénat tienne les auditions nécessaires à l’approbation de l’accord de défense.
En effet, il reste moins de quatre semaines de session au Sénat américain avant qu’il ne se retire le 27 septembre pour la dernière fois avant les élections. Cette période comprend le mois d’août, au cours duquel le Congrès n’est en activité que pendant deux jours.
Le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, pourrait théoriquement tenter de rappeler les législateurs en octobre, mais les deux sources du Congrès ont reconnu que l’administration ne serait pas en mesure d’obtenir le soutien des quelque dix Républicains nécessaires pour approuver le pacte quelques semaines avant le scrutin présidentiel.
Un responsable de la Maison Blanche, s’exprimant également sous le couvert de l’anonymat, n’est pas allé aussi loin que les sources du Congrès, arguant que la fenêtre pour obtenir un accord « ne s’est pas complètement refermée ».
Mais ils ont convenu qu’un accord n’était pas possible sans un cessez-le-feu à Gaza – un point soulevé publiquement par les hauts fonctionnaires américains et saoudiens, qui ont reconnu que Ryad ne serait pas en mesure de vendre un accord de normalisation au niveau national ou dans la région si la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas était toujours en cours.
Un responsable israélien impliqué dans les pourparlers relatifs à la libération des otages et à la conclusion d’une trêve avec le Hamas a déclaré au Times of Israel en début de semaine que des progrès avaient été réalisés ces derniers jours, tout en précisant que les parties auraient probablement besoin de deux ou trois semaines supplémentaires avant qu’un accord ne soit finalisé, compte tenu des divergences qui subsistent encore et du rythme des pourparlers jusqu’à présent.
« La politique allait déjà être extrêmement difficile, étant donné l’aversion des Républicains à attribuer des [résultats] à M. Biden au cours d’une année électorale et l’aversion de nombreux Démocrates à attribuer de telles récompenses aux dirigeants israéliens et saoudiens actuels », a déclaré l’assistant républicain principal du Sénat.
« Mais maintenant, l’administration se bat contre le temps, qu’elle n’a tout simplement pas assez », a ajouté l’assistant.
Le sénateur américain Lindsey Graham – l’un des rares Républicains à déclarer d’emblée qu’il serait prêt à soutenir un accord négocié par une Maison Blanche démocrate – avait estimé, lors de sa rencontre avec Netanyahu en janvier, que l’administration avait jusqu’au mois de juin pour finaliser l’accord de normalisation.
Le fonctionnaire de la Maison Blanche a précisé que même si Biden perdait les élections, les États-Unis pourraient toujours finaliser un accord au cours de la période de congé entre les élections de novembre et l’inauguration de janvier, mais cela impliquerait un autre niveau de complexité politique.
Un deuxième responsable israélien a souscrit à la conclusion des sources du Congrès selon laquelle la fenêtre d’un accord de normalisation préélectoral s’est refermée, tandis qu’un porte-parole du Département d’État n’a pas répondu à la demande de commentaires.
Conformément aux idées reçues, un accord pourrait être plus facile à ratifier sous la présidence de Biden, car il pourrait rallier les Démocrates qui se méfient de Jérusalem et du bilan de Ryad en matière de droits, ainsi que les Républicains qui ont largement soutenu les Accords d’Abraham, la série d’accords de normalisation israélo-arabes négociés par l’ancien président des États-Unis Donald Trump.
Sous Trump, les Démocrates du Sénat qui se méfient à la fois d’Israël et de l’Arabie saoudite sont considérés comme moins susceptibles de soutenir l’octroi de garanties de sécurité à Ryad.
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