Le procureur de l’État fait appel d’une peine « clémente » pour l’homme qui a tué Yoel Lhanghal
La peine de 5 ans et demi de prison "n'est pas à la hauteur du message clair et sans ambiguïté émis par la Cour suprême sur la nécessité de sanctions strictes qui [visent] à dissuader la violence"
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Le bureau du procureur de l’Etat a déposé dimanche un recours auprès de la Cour suprême contre ce qu’il considère comme une peine trop clémente pour Liad Edri pour le meurtre de Yoel Lhanghal, 18 ans, au cours d’une bagarre à Kiryat Shmona en 2022, et demande que la peine maximale possible de 20 ans de prison soit imposée à la place.
Edri, qui avait 21 ans au moment des faits, a été condamné en septembre par le tribunal de district de Nazareth à cinq ans et demi de prison pour la mort de Lhanghal, sur la base d’accusations de coups et blessures volontaires et d’obstruction à la justice, après avoir signé un accord de plaidoyer dans lequel l’accusation de meurtre a été abandonnée.
Edri a également été condamné à verser une indemnité de 50 000 shekels à la famille de Lhanghal.
Le bureau du procureur de l’Etat décrit l’incident au cours duquel Lhanghal a été tué comme « très violent et cruel », et qui a été délibérément déclenché par Edri, alors à la tête d’une bande de jeunes munis de diverses armes offensives afin de blesser Lhanghal, qui a été poignardé par un membre non-identifié de la bande et a ensuite reçu des coups de pied de la part d’Edri dans la zone du coup de couteau. Il est décédé des suites de ses blessures.
La sanction « n’est pas à la hauteur du message clair et sans ambiguïté émis par la Cour suprême sur la nécessité de sanctions strictes qui [visent] à dissuader la violence qui prévaut dans les rues israéliennes et le phénomène méprisable des querelles, du recours à la loi et à la violence grave pour des différends insignifiants », qui, selon le bureau du procureur de l’État, a entraîné la perte de vies humaines à plusieurs reprises ces dernières années.
« Cette sanction crée un message trompeur d’indulgence à l’égard du public, ce qui ne dissuade en rien Edri et d’autres personnes de résoudre des conflits en se faisant justice eux-mêmes par le recours à la violence grave », a écrit le bureau du procureur de l’Etat dans son appel.
La famille de Lhanghal a vivement critiqué la sentence initiale, affirmant que la vérité sur son assassinat était apparue au cours du procès et qu’elle avait perdu confiance dans le système judiciaire.