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Le roi de Jordanie appelle à un cessez-le-feu « durable » ; l’attaque du 7 octobre est inacceptable pour les musulmans

S'exprimant aux côtés de Biden, Abdallah II a expliqué que la communauté internationale devait renforcer les efforts en vue de la paix ; le président américain a vanté un accord en préparation sur une pause dans les combats

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le roi de Jordanie Abdallah II, accompagné par le président Joe Biden, à droite, s'expriment à la Maison Blanche de Washington, le 12 février 2024. (Crédit :AP Photo/Andrew Harnik)
Le roi de Jordanie Abdallah II, accompagné par le président Joe Biden, à droite, s'expriment à la Maison Blanche de Washington, le 12 février 2024. (Crédit :AP Photo/Andrew Harnik)

Le roi Abdallah II de Jordanie a émis ses critiques les plus fortes jusqu’à présent de l’attaque commise par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, déclarant que le massacre devait être considéré comme « inacceptable » par tous les musulmans. Il a aussi appelé à un cessez-le-feu durable qui permettrait de mettre un terme à la guerre actuellement en cours à Gaza, une guerre qui avait été déclenchée par l’assaut meurtrier perpétré par le groupe terroriste dans le sud de l’État juif.

S’exprimant aux côtés du président américain Joe Biden à la Maison Blanche, lundi, Abdallah II a déclaré que « toutes les attaques commises à l’encontre de civils innocents, de femmes, d’enfants – comme cela a notamment été le cas lors de l’attaque du 7 octobre – ne sauraient être acceptées par un musulman. Comme je l’ai déjà souligné auparavant, nous devons garantir que les horreurs survenues le 7 octobre et dans les mois qui ont suivi ne se répéteront jamais et qu’elles ne seront jamais considérées comme acceptables par un être humain quel qu’il soit. »

« Nous devons, tous ensemble, aux côtés de nos partenaires arabes et de la communauté internationale, renforcer nos efforts en vue d’un cessez-le-feu à Gaza et nous devons immédiatement commencer à travailler pour être en mesure d’offrir un horizon politique qui mènera à une paix juste et totale » sur les lignes d’avant 1967, a-t-il ajouté.

« C’est la seule solution susceptible d’assurer la paix et la sécurité pour les Palestiniens et pour les Israéliens, ainsi que pour la région toute entière », a-t-il continué.

L’entretien qui a eu lieu lundi entre Biden et Abdallah a été la toute première rencontre entre les deux dirigeants depuis l’assaut terroriste meurtrier du 7 octobre. Le président américain a salué le souverain, un acteur qui est, selon lui, déterminant dans un Moyen-Orient en proie à de vives turbulences.

Biden devait se rendre en Jordanie pour discuter avec Abdallah lorsqu’il s’était rendu en Israël, quelques jours après le 7 octobre. Un face à face qui avait été annulé dans le sillage d’une explosion survenue dans un hôpital de la bande de Gaza – une explosion dont l’origine avait été attribuée à tort à Israël et qui avait entraîné la fureur de tout le monde arabe.

Le roi de Jordanie Abdallah II, accompagné par le président Joe Biden, à droite, arrivent devant les journalistes à la Maison Blanche de Washington, le 12 février 2024. (Crédit : Jim WATSON / AFP)

Washington a été la première étape d’un voyage entrepris par le roi de Jordanie qui se rendra aussi au Canada, en France et en Allemagne dans un contexte d’efforts croissants, dans la communauté internationale, en faveur d’un accord qui permettrait de mettre en place une pause dans les combats dans la bande de Gaza et de garantir la remise en liberté des otages qui se trouvent encore dans les geôles du Hamas.

A l’issue de la rencontre entre les deux dirigeants, Abdallah a commencé son allocution en mettant en garde contre l’offensive israélienne programmée à Rafah, la ville la plus au sud de la bande de Gaza et le dernier bastion du groupe terroriste au sein de l’enclave. La localité semble également être un objectif crucial de la guerre dans la mesure où elle est un refuge pour les trafiquants qui louent leurs services aux factions terroristes palestiniennes.

Israël affirme que l’opération de Rafah sera déterminante pour démanteler les derniers bataillons du Hamas. Washington, de son côté, a fait part de son opposition à une telle offensive sans un plan « crédible » qui permettrait de protéger les Palestiniens qui ont trouvé refuge dans la ville – ils sont plus d’un million – après avoir fui les combats dans le nord et dans le centre de la bande.

Il est difficile de dire où les Gazaouis pourront se rendre pour échapper à l’offensive, Israël s’opposant à leur retour dans le nord du pays – la région a été largement détruite – et l’Égypte refusant d’ouvrir ses portes à d’éventuels réfugiés, craignant que l’État juif ne leur permette pas de revenir à Gaza après la guerre.

Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a toutefois assuré que les civils seraient autorisés à évacuer avant toute opération militaire.

« Nous ne pouvons pas permettre une attaque israélienne à Rafah », a dit Abdallah. « Il est certain qu’elle entraînera une nouvelle catastrophe humanitaire ».

« La situation est d’ores et déjà insupportable pour plus d’un million de personnes qui se sont réfugiées à Rafah depuis le début de la guerre. On ne peut plus rester là, à ne rien faire, en laissant cela continuer. Nous voulons un cessez-le-feu durable et nous le voulons maintenant. Cette guerre doit s’arrêter », a continué le monarque.

« La menace potentielle du déplacement de Palestiniens au-delà des frontières de Gaza et de la Cisjordanie est quelque chose que nous envisageons avec une inquiétude extrême et cette menace ne doit pas être autorisée à planer sur nous », a-t-il ajouté.

Il a aussi évoqué la situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Il a évoqué la mort d’environ 400 Palestiniens qui ont été tués dans ces deux secteurs depuis le 7 octobre.

Le roi de Jordanie Abdallah II, accompagné par le président Joe Biden, derrière, s’exprime devant les journalistes à la Maison Blanche de Washington, le 12 février 2024. (Crédit : AP Photo/Andrew Harnik)

La vaste majorité de ces Palestiniens sont morts au cours d’affrontements ou d’attaques commises contre les soldats. Certains ont toutefois perdu la vie au cours d’altercations avec des partisans du mouvement pro-implantation.

« L’escalade des violences continue de la part des partisans extrémistes du mouvement colonialiste en Cisjordanie et dans les lieux saints de Jérusalem, ainsi que l’expansion des colonies illégales entraîneront le chaos dans la région toute entière », a averti le dirigeant hachémite, affirmant que « la vaste majorité des fidèles musulmans ne sont pas autorisés à entrer dans la mosquée Al-Aqsa et les églises chrétiennes s’inquiètent également de faire l’objet actuellement de restrictions et de menaces croissantes et sans précédent. »

« Il est aussi important de souligner qu’une séparation de la Cisjordanie et de Gaza ne pourra pas être acceptée », a-t-il poursuivi, appelant à la fin du contrôle militaire israélien dans ces secteurs. « Les solutions militaires et sécuritaires ne sont pas une bonne réponse à apporter. Elles n’amèneront jamais la paix ».

Il a aussi vivement recommandé de soutenir l’agence chargée des réfugiés palestiniens au sein des Nations unies, l’UNRWA. Douze de ses employés ont été accusés d’avoir pris part au massacre commis, le 7 octobre, sur le sol israélien et les États-Unis ont été parmi les premiers à geler les fonds habituellement versés à l’organisation pour assurer son bon fonctionnement.

« Aucune agence de l’ONU n’est capable de faire ce que fait l’UNRWA en venant en aide à la population de Gaza, lui permettant de traverser cette catastrophe humanitaire », a dit Abdallah.

« Son travail dans les autres secteurs où elle est présente, en particulier en Jordanie où 2,3 millions de réfugiés sont enregistrés, est absolument vital », a déclaré le dirigeant. « Il est impératif que l’UNRWA continue à bénéficier du soutien dont elle a besoin pour mener à bien sa mission ».

Des soldats israéliens à l’intérieur d’un complexe évacué de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), à Gaza City sur une photo prise lors d’une visite médiatique organisée par l’armée israélienne le 8 février 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)

S’exprimant après le souverain, Biden a répété qu’aucune opération militaire ne devait être lancée à Rafah « sans plan crédible permettant de garantir la sécurité et le soutien » du million de personnes et plus qui y ont trouvé un abri jusqu’à présent.

« Nous avons aussi établi clairement que nous nous opposons à tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza », a répété Biden.

Il a ajouté que les États-Unis faisaient en sorte de garantir que les postes-frontières de Rafah et de Kerem Shalom resteraient ouverts, et qu’ils tentaient d’obtenir l’ouverture d’autres points de passage.

La semaine dernière, les États-Unis avaient demandé à Israël de rouvrir le porte-frontière d’Erez, ce qui favorisait l’entrée directe d’une plus grande quantité d’assistance humanitaire dans la bande de Gaza. Biden, par ailleurs, a souligné à de nombreuses reprises la nécessité d’assurer la distribution des aides humanitaires, par les employés concernés, dans toute la bande de Gaza. Les agences chargées de ces aides ont, en effet, fait part de leurs inquiétudes de manière répétée, insatisfaites des mécanismes de déconfliction qui ont été mis en place par l’armée israélienne et qui seraient, selon elles, insuffisants – avec en conséquence de nombreuses frappes qui ont pris pour cible les convois d’aides humanitaires.

Biden a aussi salué les efforts livrés par la Jordanie dans le domaine de l’aide humanitaire à Gaza, notant que le monarque lui-même a pris part à une opération de livraison d’équipements médicaux.

Le roi de Jordanie Abdallah II, accompagné par le président Joe Biden, à droite, arrivent devant les journalistes à la Maison Blanche de Washington, le 12 février 2024. (Crédit : AP Photo/Andrew Harnik)

« Nous œuvrons à créer les conditions d’une paix durable… avec des garanties sécuritaires pour Israël et avec la concrétisation des aspirations des Palestiniens qui veulent leur propre État. C’est la seule voie qui permettra de garantir la sécurité à long-terme d’Israël », a dit Biden.

« Pour y parvenir, les Palestiniens doivent, eux aussi, saisir cette opportunité. L’Autorité palestinienne doit se réformer de toute urgence de manière à ce qu’elle puisse assumer de manière efficace les besoins des Palestiniens en Cisjordanie comme à Gaza », a continué Biden.

« Un jour, le Hamas n’aura plus le contrôle. L’Autorité palestinienne doit se préparer à construire un État qui accepte la paix, qui ne compte pas de groupes terroristes en son sein comme le Hamas et le Jihad islamique », a-t-il poursuivi.

« Nous avons commencé un travail d’intégration dans la région, un travail de paix entre Israël et ses voisins arabes, avec notamment un état palestinien futur. Ces efforts étaient d’ores et déjà livrés avant l’attaque du 7 octobre. Et ils ne sont que plus urgents aujourd’hui », a-t-il estimé.

Au début de sa prise de parole, le président américain a répété que le 7 octobre « a été le jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis la Shoah. »

Il a souligné que 134 otages restent actuellement en captivité à Gaza et que leurs proches « ne savent pas combien sont encore en vie à ce jour ».

Il resterait 130 personnes encore en captivité à Gaza – elles avaient été kidnappées pendant l’assaut meurtrier commis par le groupe terroriste du Hamas sur le sol israélien.

Certains otages ne sont plus en vie.

105 civils avaient été relâchés par le Hamas à la fin du mois de novembre, au cours d’une trêve qui avait duré une semaine. Quatre femmes avaient été remises en liberté auparavant. Trois otages ont été secourus par l’armée et ils sont en vie. Les dépouilles d’onze captifs ont aussi été rapatriées par l’armée – notamment celles de trois Israéliens qui, ayant réussi à échapper à leurs geôliers, avaient accidentellement été abattus par les soldats.

Tsahal a confirmé la mort de 29 otages qui se trouvent encore dans les geôles du Hamas, citant de nouveaux renseignements et autres informations recueillis par les soldats qui sont sur le terrain, au sein de l’enclave côtière.

Une personne est encore portés-disparue depuis le 7 octobre, et son sort est indéterminé.

Le Hamas détient aussi les corps sans vie de deux soldats tués au combat en 2014 dans la bande, Oron Shaul et Hadar Goldin. Il garde aussi en captivité deux civils, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie. Ils avaient été capturés après être entrés dans la bande de leur propre gré, en 2014 et en 2015 respectivement.

Biden a précisé que les États-Unis apportaient leur soutien à l’objectif poursuivi par Israël qui est de vaincre le Hamas – dont les terroristes se cachent dans des tunnels creusés sous les infrastructures civiles, « notamment sous des écoles, sous des terrains de jeu et sous des quartiers résidentiels ».

Il a admis que les Palestiniens « vivent des souffrances et des pertes inimaginables ».

« Un trop grand nombre des 27 000 Palestiniens qui ont perdu la vie dans ce conflit étaient des civils innocents, avec parmi eux des milliers d’enfants », a continué Biden. « Des centaines de milliers de personnes n’ont pas accès à des produits alimentaires, à de l’eau, à d’autres services de base. De nombreuses familles n’ont pas perdu seulement un des leurs, mais beaucoup de proches et elles ne sont pas en possibilité de faire leur deuil, ne serait-ce que d’enterrer les défunts, parce que ce n’est pas sûr de le faire. C’est absolument bouleversant ».

Plus de 28 000 Palestiniens ont été tués à Gaza, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas. Des chiffres qui ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et qui comprendraient les victimes des tirs de roquette errants des factions terroristes qui, manquant leur trajectoire, sont retombées à Gaza. Le groupe terroriste ne fait par ailleurs pas la différence, dans son bilan, entre victimes civiles et terroristes.

De son côté, Israël déclare avoir abattu plus de 10 000 hommes armés du Hamas à Gaza, en plus d’un millier de terroristes sur le sol israélien, le 7 octobre.

Biden a indiqué qu’il faisait tout son possible « pour trouver les moyens de faire revenir chez eux tous les otages ; de soulager la crise humanitaire ; de mettre un terme à la menace terroriste et d’amener la paix à Gaza et en Israël par le biais d’une solution à deux États ».

Biden a souligné le cadre de l’accord sur les otages qu’il a aidé à élaborer avec les Égyptiens et les Qataris, qui tiennent des rôles de médiateurs entre le Hamas et l’État juif, et qui ouvrirait la porte à une pause dans les combats d’au moins six semaines « que nous pourrions alors utiliser pour construire quelque chose de plus durable ».

Il a précisé qu’il avait encouragé les leaders israéliens « à continuer à travailler pour finaliser cet accord » après que Netanyahu a qualifié de « délirantes » les demandes soumises par le Hamas, dans la réponse apportée par le groupe terroriste au cadre qui lui était proposé.

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