L’envoyé israélien critique Moscou qui a bloqué à l’OSCE l’adoption de la définition de l’antisémitisme
Gary Koren souligne que la Russie est le seul pays à ne pas adopter la déclaration de l'OSCE
L’ambassadeur israélien à Moscou a critiqué la Russie pour avoir bloqué l’adoption internationale d’une définition de l’antisémitisme. Il a établi un lien entre ce blocage et une récente série de déclarations racistes sur les Juifs proférées par des politiciens russes.
Gary Koren a fait sa déclaration inhabituelle sur l’antisémitisme en Russie dans une interview accordée à Interfax, a indiqué mercredi l’agence de presse.
Koren a estimé que la Russie était la seule responsable pour avoir bloqué l’adoption de la définition de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), un groupe intergouvernemental composé de 57 Etats membres.
« L’OSCE a essayé de déterminer un texte qui devrait définir ce qui peut être classé comme de l’antisémitisme et quelle est sa définition qui fonctionne », a déclaré l’envoyé. « Nous discutons de cette question avec le ministère russe des Affaires étrangères et espérons que la Russie adoptera cette définition à l’avenir ».
Les ambassadeurs israéliens en Russie font rarement des commentaires sur des questions qui n’impliquent pas directement Israël et les relations bilatérales.
La déclaration de Koren est venue confirmer les articles et les rapports, qui ont été publié y compris par le président du Conseil des députés des Juifs britanniques, Jonathan Arkush, qui affirmaient que la Russie était le seul pays à avoir bloqué l’adoption de la définition, ce qui est controversé parce qu’elle énumère certaines formes de discours haineux contre Israël comme un exemple d’antisémitisme.
« Tous les autres pays ont accepté la définition, mais pas la Russie », a révélé Arkush lors d’une allocution prononcée le 4 février à la conférence du Limmud FSU Europe sur l’apprentissage juif à Londres. « Je pense que nous allons voir une action diplomatique de la part d’Israël dans un proche avenir sur cette question ».
Dans l’interview accordée à Interfax, Koren a ajouté une référence apparente à la récente vague d’incidents impliquant des politiciens russes qui ont utilisé ce que les critiques considèrent comme un discours de haine et antisémite.
L’approbation par la Russie de la définition « permettra d’apporter une réponse aux personnes qui tentent de se justifier en disant que leurs déclarations ne visent pas à insulter les Juifs », a déclaré Koren.
Vitaly Milonov, le député au Parlement de Saint-Pétersbourg, a affirmé que les chrétiens ont survécu malgré le fait que les ancêtres de Boris Lazarevitch Vishnevsky et Maxim Lvovich Reznik – deux législateurs juifs russes au Parlement – « nous ont bouillis dans des chaudrons et nous ont donné aux animaux ».
Le mois précédent, Peter Tolstoy, le législateur du parlement fédéral, avait l’air d’accuser les Juifs d’être responsable de la persécution antireligieuse pendant le communisme. Il a évoqué les descendants de personnes qui, en 1917, « sont sorties de leur zone de résidence » – la zone au-delà de laquelle les Juifs n’étaient pas autorisés à vivre dans la Russie tsariste – pour tenter d’essayer de « renverser nos églises ».
Les deux hommes ont nié que leurs déclarations, que les Juifs russes ont fermement condamnées, étaient antisémites.
La définition qui semble avoir été bloquée par la Russie ressemble à celle récemment adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, un organisme intergouvernemental de 31 pays occidentaux. Cette définition a également été adoptée l’année dernière par le gouvernement britannique après que l’agence de l’Union européenne pour la lutte contre le racisme a retiré de son site Web un texte similaire qu’il considérait comme une « définition » de l’antisémitisme « qui marchait » en raison des manifestations des groupes pro-palestiniens qui protestaient contre la référence à Israël.