Israël en guerre - Jour 569

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Les 7 000 premiers médecins étrangers bénévoles sont arrivés en Israël

Pour faire face au rappel de nombreux médecins israéliens au titre de la réserve, ONG d'Israël et d'ailleurs aident les autorités à identifier les spécialités les plus demandées

Le Dr. Avi Schlager, chirurgien pédiatrique bénévole de Floride, à droite, et le Dr. Dragan Kravarusic, chef du service de chirurgie de l'hôpital pour enfants Schneider, en novembre 2023. (Crédit : Hôpital pour enfants Schneider)
Le Dr. Avi Schlager, chirurgien pédiatrique bénévole de Floride, à droite, et le Dr. Dragan Kravarusic, chef du service de chirurgie de l'hôpital pour enfants Schneider, en novembre 2023. (Crédit : Hôpital pour enfants Schneider)

Douze mille médecins, infirmiers et infirmières et ambulanciers du monde entier ont contacté le ministère de la Santé pour offrir leurs services à Israël, en guerre contre l’organisation terroriste du Hamas.

Sur ces 12 000 professionnels, 7 000 sont des médecins de toutes spécialités. La moitié d’entre eux viennent des États-Unis et les autres, de Suède, du Canada, de Belgique, du Brésil, de Suisse ou encore de Nouvelle-Zélande.

« Je crois sincèrement que nous vivons un moment crucial dans l’histoire juive… Quand nous regarderons en arrière, nous nous demanderons si nous avons fait tout ce que nous pouvions en ces moments difficiles », confie le Dr Avi Schlager, chirurgien pédiatrique venu de Floride aujourd’hui bénévole au Schneider Children’s Medical Center de Petah Tikva.

« Je suis heureux de pouvoir apporter ma petite contribution dans ce que je sais faire de mieux et qui me parait le plus utile », ajoute-t-il.

L’empressement de ces médecins – la plupart juifs, mais pas tous – à quitter leur cabinet à l’étranger fait chaud au cœur à la communauté médicale israélienne, qui fait face aux conséquences de l’attaque ravageuse des terroristes du Hamas du 7 octobre dernier et de la guerre actuelle contre le groupe terroriste.

Les terroristes ont saccagé une vingtaine de communautés israéliennes du sud d’Israël et sauvagement assassiné quelque 1 200 Israéliens chez eux, dans des bases militaires, sur les routes ou lors d’une rave dans le désert lorsqu’ils n’ont pas torturé et violé leurs victimes. Avec la complicité d’autres organisations terroristes, le Hamas a enlevé plus de 240 Israéliens et ressortissants étrangers aujourd’hui retenus en otage à Gaza, sans droit aux visites de la Croix-Rouge.

Des soldats israéliens blessés arrivent à l’hôpital Hadassah Ein Kerem à Jérusalem, le 7 octobre 2023. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

Les médecins israéliens travaillent sans relâche depuis le 7 octobre pour soigner les plus de 5 000 civils, soldats, policiers et autres membres des forces de l’ordre blessés ce jour-là ou lors de la guerre qui s’en est suivie.

Le directeur général du ministère de la Santé, le Dr Sefi Mendelovich, a dit sa gratitude aux médecins du monde entier désireux de venir aider.

« Le soutien de l’étranger a été immédiat et ô combien apprécié. Nous savons que votre désir de venir ici bénévolement est votre façon de montrer la profondeur de vos sentiments envers nous », a-t-il déclaré lors d’un récent appel Zoom avec 1 400 médecins.

Mendelovich a expliqué que le ministère de la Santé souhaitait renforcer les hôpitaux du nord et du sud du pays, les plus proches des lignes de front, tout en préparant les hôpitaux du centre d’Israël à accueillir les patients susceptibles d’être transférés depuis les hôpitaux de première ligne ou les blessés de guerre requérant des soins intensifs en traumatologie.

Adam Cutler, qui supervise l’inscription des bénévoles au sein des services du ministère de la Santé, précise que cet élan destiné à constituer un « vivier stratégique de main-d’œuvre » concerne également les caisses de santé (HMO) et cliniques communautaires, qui peuvent avoir besoin de bénévoles pour combler des vacances de personnel, en particulier pour traiter les quelque 200 000 Israéliens déplacés, dans le nord et le sud.

Le Dr Avi Schlager, médecin bénévole venu de Floride (à droite), effectue une intervention chirurgicale au Schneider Children’s Medical Center, en novembre 2023. (Avec l’aimable autorisation du Schneider Children’s Medical Center)

« Nous disons clairement que nous ne faisons pas venir de médecins bénévoles de l’étranger pour servir dans l’armée israélienne ou partir au front. Nous avons besoin d’eux sur le front intérieur, pour remplacer les médecins israéliens rappelés dans la réserve », explique le Dr Asher Salmon, chef de la division des relations internationales au ministère de la Santé.

Selon lui, c’est à cet endroit que le besoin de bénévoles spécialisés en traumatologie et dans les domaines connexes est le plus criant. Il s’agit notamment des médecins urgentistes, chirurgiens traumatologues, anesthésistes, chirurgiens vasculaires et thoraciques, spécialistes des soins intensifs, des brûlures ou encore chirurgiens plasticiens et spécialistes de la rééducation.

Des experts médico-légaux étrangers sont arrivés, très peu de temps après le 7 octobre, pour aider au travail sans fin, long et douloureux d’identification des victimes des massacres du Hamas et de la guerre. Jusqu’à présent, 859 civils ont été identifiés, ainsi que 372 membres des forces armées.

Cutler souligne que des dizaines d’employés du ministère de la Santé travaillent à la gestion des bénévoles, en examinant les milliers de propositions mais aussi en se tenant informés des pénuries de main-d’œuvre en différents points du système de santé et en trouvant des bénévoles étrangers correspondant aux besoins des établissements israéliens.

Respectueux des pratiques et de la vie des médecins, le ministère ne sollicite les professionnels qu’en cas de vacance avérée.

Les titres des médecins affectés aux hôpitaux ou cliniques sont validés par le ministère de la Santé. Ce processus est rapide pour ceux qui détiennent des licences médicales américaines, en général pas plus de 24 ou 48 heures. Les licences israéliennes temporaires délivrées aux bénévoles sont spécifiques à l’hôpital ou à l’HMO dans lequel ils sont affectés.

Les bénévoles doivent s’engager à rester en Israël pendant deux semaines au moins, avant d’être remplacés par d’autres bénévoles.

La médecin anesthésiste et professeure Suzanne Karan, de l’Université de Rochester, est bénévole au centre hospitalier Hadassah d’Ein Kerem, à Jérusalem, pendant la guerre contre le Hamas, en novembre 2023. (Avec l’aimable autorisation de l’hôpital Hadassah)

« Nous ne pensons pas qu’il s’agit d’un problème de court terme. Nous allons avoir besoin de plusieurs vagues de bénévoles », explique M. Cutler.

À l’origine, le jumelage et les invitations adressées aux médecins étrangers devaient impérativement passer par le ministère de la Santé et les administrateurs des hôpitaux, la question des vols et de l’hébergement des bénévoles incombant au ministère de l’Immigration et de l’Intégration ainsi qu’à l’organisation d’alyah, Nefesh b’Nefesh.

Mais la tâche est devenue trop importante et d’autres personnes et organisations, aux États-Unis, se sont mobilisées pour donner un coup de main.

Dans certains cas, il s’est simplement agi, pour les médecins, de créer des groupes WhatsApp pour partager des informations et d’appeler les hôpitaux israéliens pour connaitre leurs besoins.

La médecin anesthésiste et professeure Suzanne Karan, de l’Université de Rochester, a contribué à la création d’un tel groupe pour des centaines d’anesthésistes dans le monde. Elle se trouve actuellement en Israël, où elle fait du bénévolat au centre hospitalier Hadassah d’Ein Kerem, à Jérusalem.

« Tous ceux qui se sont joints à nous voulaient savoir comment venir, comment faire. Un grand nombre d’anesthésistes sont prêts à prendre l’avion et venir ici par leurs propres moyens », dit-elle.

Un médecin israélien a mis ce groupe en contact avec le ministère de la Santé afin qu’ils puissent obtenir des détails sur la procédure administrative, et EMA Care, un service de gestion de cas et de conciergerie médicale, a aidé les anesthésistes à certifier leurs accréditations. Ils n’ont donc pas attendu d’être invités.

La gynécologue oncologue Dr. Mira Hellmann-Ostrov (deuxième à partir de la gauche), organisatrice du programme de l’Association médicale des femmes juives orthodoxes visant à envoyer des médecins américains faire du bénévolat en Israël pendant la guerre. Elle est accompagnée du Dr Eli Ziv, chirurgien orthopédiste, de la Dre Abigail Hankin-Wei, spécialiste en médecine d’urgence, et du Dr Michael Grushko, cardiologue et spécialiste en soins intensifs, tous trois bénévoles auprès du Magen David Adom. Novembre 2023 (Autorisation)

« Nous sommes des personnes très très insistantes qui n’ont pas la patience d’attendre. Nous avons donc contacté les hôpitaux par le bouche-à-oreille et leur avons demandé s’ils auraient besoin de nous. Cela m’a conduite à Hadassah, où on m’a dit qu’on pourrait avoir besoin d’un anesthésiste », dit-elle.

L’Association médicale des femmes juives orthodoxes (JOWMA) s’est, elle, mobilisée pour mettre en relation les médecins américains avec les hôpitaux israéliens et le Magen David Adom, organisation israélienne d’intervention médicale d’urgence. JOWMA travaille avec le ministère de la Santé et d’autres ONG, comme Emergency Volunteers Project, organisation de secours en cas de catastrophe qui déploie des équipes en Israël en temps de crise.

« Nous voulions faciliter les jumelages. Nous sommes en contact permanent avec le ministère de la Santé et ils nous soumettent les spécialités en demande », explique la Dre Mira Hellmann-Ostrov, gynécologue oncologue du New Jersey, qui coordonne les délégations de la JOWMA en Israël.

Hellmann-Ostrov explique que son organisation finance les vols et autres frais des bénévoles, et que nombre d’entre eux ont insisté pour faire de généreux dons à JOWMA de manière à compenser ses dépenses.

Ariel Katz, cofondateur et PDG de la société de technologie new-yorkaise H1, a utilisé son produit phare pour faciliter l’identification des médecins désireux de faire du bénévolat en Israël et les mettre en relation avec les hôpitaux.

« Notre entreprise dresse le profil de tous les médecins du monde, avec toutes les informations pertinentes. Nous avons une dizaine de millions de médecins sur notre plateforme. La meilleure comparaison serait sans doute un LinkedIn pour médecins », explique Katz.

En temps normal, l’outil de H1 est utilisé pour mettre en relation les sociétés pharmaceutiques et d’assurance et les services de ressources humaines médicales avec les médecins. Il est également utile aux médecins et chercheurs qui souhaitent trouver des collègues pour travailler sur des projets. Suite aux événements du 7 octobre dernier, Katz a immédiatement créé un service de crise humanitaire.

Le fondateur et PDG de H1, Ariel Katz, a été en mesure d’identifier des milliers de médecins américains prêts à partir faire du bénévolat en Israël pendant la guerre avec le Hamas, en les mettant en relation avec des hôpitaux israéliens en demande. (Autorisation)

« J’avais moi aussi l’impression d’être en guerre. Mais j’étais à New York et je ne pouvais pas me rendre en Israël. Je me suis demandé : « Qu’est-ce que je fais, ici à essayer de gagner de l’argent avec des sociétés pharmaceutiques ? » J’ai décidé de faire quelque chose », se souvient Katz.

« J’ai donc retiré cinq personnes de leur affectation actuelle et leur ai demandé de contacter tous les médecins aux États-Unis et de leur demander s’ils seraient partants pour faire du bénévolat en Israël immédiatement », précise-t-il.

Dans un premier temps, 530 000 personnes ont répondu positivement. Après avoir reçu le formulaire Google adressé par H1, ils étaient encore des milliers prêts au départ. Katz a ensuite demandé à son équipe de contacter chaque hôpital et 4 000 médecins en Israël pour former les jumelages. Les capacités technologiques de H1 ont permis de se concentrer sur les médecins américains correspondant exactement aux critères recherchés par le système de santé israélien.

L’action de Katz a, pour l’heure, permis à plusieurs dizaines de médecins américains de se rendre en Israël. JOWMA en a envoyé 12. Tous deux espèrent qu’il ne sera pas nécessaire d’en envoyer plus, mais se disent prêts à apporter leur aide aussi longtemps que ce sera nécessaire.

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