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Les autorités américaines tentent de stopper les rassemblements ultra-orthodoxes

Alors que des quartiers avec de grandes populations Haredi sont durement touchés par le COVID-19, certaines franges de la communauté rejettent les ordres de distanciation sociale

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Des gens marchent dans les rues vides du quartier de Boro Park, le 19 mars 2020, dans le quartier de Brooklyn, à New York. (Crédit : Spencer Platt / Getty Images / AFP)
Des gens marchent dans les rues vides du quartier de Boro Park, le 19 mars 2020, dans le quartier de Brooklyn, à New York. (Crédit : Spencer Platt / Getty Images / AFP)

WASHINGTON – Malgré les nombreux avertissements des responsables de la santé et des autorités fédérales américaines concernant les grands rassemblements, des centaines de Juifs ultra-orthodoxes à New York ​​continuent de se rassembler par grands groupes, risquant la propagation rapide du nouveau coronavirus.

Plus de 100 personnes ont récemment été testées positives au COVID-19 à Borough Park et Williamsburg – deux quartiers de Brooklyn qui comptent d’importantes populations ultra-orthodoxes.

Mercredi après-midi, des centaines de Juifs ultra-orthodoxes se sont rassemblés pour un mariage à Brooklyn jusqu’à ce que les pompiers les interrompent. Les membres de la communauté continuent à se rassembler dans les synagogues, les yeshivas et ailleurs, alors même que les autorités américaines et du monde entier prennent des mesures de plus en plus drastiques afin d’imposer la distanciation sociale, qui permettrait de cesser la propagation du virus. La communauté en général est de plus en plus considérée comme représentant un danger pour la santé publique, tout comme les adolescents et les jeunes adultes qui ont continué à se rendre dans les bars, restaurants, plages et d’autres lieux, mettant les Américains plus âgés en danger.

L’État de New York a été parmi ceux les plus durement touchés aux États-Unis, avec au moins 20 décès et près de 4 000 cas dans la seule ville de New York. Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a récemment interdit les rassemblements de plus de 50 personnes afin de faire cesser la propagation du virus.

Le gouverneur de New York Andrew Cuomo s’adresse aux médias à l’extérieur de la maison du rabbin Chaim Rottenberg après une attaque à la machette qui a eu lieu à l’intérieur de la maison du rabbin pendant la fête juive de Hanoukka à Monsey, New York, le 29 décembre 2019. (Kena Betancur/AFP)

Aux États-Unis et en Israël, les dirigeants religieux juifs ont exhorté leurs fidèles à suivre les règles de distanciation sociale, ont fermé les synagogues et ont souligné le caractère sacré de la vie, plus important qu’une stricte adhésion religieuse.

« Tous les rassemblements – y compris les mariages et même les offices de prière – ont été interdits sans équivoque par les dirigeants rabbiniques », a déclaré le rabbin Avi Shafran, directeur des affaires publiques du groupe orthodoxe Agudath Israel of America. « Les synagogues, petites et grandes, ont fermé leurs portes et ont clairement indiqué que les gens ne devraient pas se réunir même en petit groupe dans une maison pour former un minyan. »

Cependant, dans les deux pays, certains rabbins ultra-orthodoxes ont rejeté les restrictions, laissant les écoles et les synagogues ouvertes.

Quelques-uns des élèves d’une école de garçons haredi à Ramat Beit Shemesh Bet, à l’ouest de Jérusalem, où les cours ont toujours lieu, le 18 mars 2020. (Crédit : Sam Sokol/JTA)

En Israël, quatre personnes, dont une Américaine qui a enfreint la quarantaine, ont été arrêtées cette semaine pour avoir organisé un mariage, et les cas se sont multipliés dans la banlieue ultra-orthodoxe de Givat Yearim, à l’ouest de Jérusalem, où plusieurs citoyens ont ignoré les règles de quarantaine. Jeudi, un haut responsable israélien a averti que le pays pourrait connaître un taux de mortalité comparable à celui de l’Italie si les ultra-orthodoxes ne respectaient pas les règles.

Mardi, un responsable de la Maison Blanche, Avi Berkowitz, a exhorté lors d’un appel téléphonique avec des rabbins orthodoxes à ce que ceux-ci s’assurent que leurs fidèles respectent les directives des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies concernant la limitation des rassemblements. Berkowitz, un assistant de Trump chargé de mener les pourparlers de paix américano-palestiniens, est lui-même orthodoxe.

Suite à l’appel, certains groupes ont publié des communiqués expliquant qu’ils suivraient les ordres – notamment la dynastie hassidique de Bobov, qui a fermé ses synagogues affiliées dans l’Illinois.

« Avec l’augmentation des cas de COVID-19 dans notre communauté […], nous regrettons d’informer que nous sommes arrivés à la conclusion que nous DEVIONS fermer les synagogues dans la ville de Chicago », a déclaré le groupe dans un communiqué. « L’ampleur de cette décision devrait faire comprendre à chaque membre de notre communauté la gravité de la situation. [Le quotidien] ne peut continuer comme à l’habitude et des changements importants de mode de vie doivent être apportés. »

De même, le siège du mouvement mondial Habad, à Brooklyn, a fermé mercredi, pour la première fois de son histoire.

Aaron Keyak, haut-responsable à Washington et Juif orthodoxe, a déclaré que les actions des membres de la communauté qui ignoraient toujours les directives étaient « inexcusables ».

Aaron Keyak, ancien dirigeant du Conseil national démocratique juif et associé-directeur de Bluelight Strategies, société de conseil basée à Washington. (Autorisation)

« Beaucoup de ces gens ne mettent pas leur propre vie en danger, mais ils tuent leur grand-mère. D’une certaine manière, c’est pire », a-t-il déclaré au Times of Israël.

« Deux semaines après l’interruption de la saison de NBA, deux groupes défiaient toujours les restrictions visant à combattre cette urgence nationale et cette pandémie mondiale : les hassidim et les milléniaux », a-t-il ajouté.

Des membres de la communauté, dont certains ont tendance à se méfier des autorités laïques, ont déclaré qu’ils seraient protégés en poursuivant la vie religieuse, quitte à se rassembler.

A LIRE : Certains juifs ultra-orthodoxes en Israël rejettent les consignes de l’État

« La Torah nous protège et nous sauve. Nous n’avons pas peur », a déclaré un homme ultra-orthodoxe en Israël à l’agence JTA cette semaine. « Je suis jeune. Les habitants des yeshivas n’ont pas peur parce que nous ne tomberons pas malades et que toute personne fiévreuse est renvoyée chez elle. Nous apprenons la Torah, donc ça n’arrivera pas. »

Le pont de Manhattan, à l’arrière-plan d’un panneau clignotant invitant les gens à éviter et à réduire les rassemblements et à se laver les mains, dans le quartier de Brooklyn, à New York, le jeudi 19 mars 2020. (Crédit : AP / Wong Maye-E)

Le rabbin Avi Shafran a déclaré s’attendre à ce que les communautés ultra-orthodoxes commencent à suivre les directives, attribuant leur retard à leur éloignement du monde laïc.

« Je pense qu’il faut s’attendre à ce qu’il y ait souvent un décalage entre une annonce et le moment où elle s’immisce dans la conscience de l’opinion, en particulier dans les franges de l’opinion peut-être plus hermétiques que la normale », a-t-il écrit dans un courriel au Times of Israël. « Il faut prendre en compte l’importance des rassemblements – pour les occasions heureuses et tristes, pour la prière et pour l’étude – chez les communautés orthodoxes. Dans ces communautés, une perturbation du tissu même de la vie quotidienne, même lorsque cela est nécessaire, ne se produit pas instantanément. »

Des hommes juifs ultra-orthodoxes lisent un « Pashkvil » – une affiche d’information sur le coronavirus à Jérusalem, le 18 mars 2020. (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)

Les responsables de la santé du monde entier ont appelé à une distanciation sociale extrême afin « d’aplatir la courbe » des personnes touchées par le nouveau coronavirus.

Ils s’inquiètent du fait que les États-Unis ne disposent pas actuellement de suffisamment de lits d’hôpital, de respirateurs artificiels et d’autres équipements vitaux afin de soigner des millions de personnes infectées en peu de temps.

Les dirigeants juifs ont invoqué le concept juif du pikuach nefesh – qui appelle à la primauté de sauver des vies face au maintien de la quasi-totalité des rituels juifs.

« Le point le plus critique que nous partageons est que la tradition juive nous enseigne que le pikuach nefesh – sauver des vies – prime sur à peu près tout ce que nous pourrions faire », a déclaré Sheila Katz, qui dirige le Conseil national des femmes juives. « Et, en ce moment, cela signifie choisir de ne pas se réunir afin d’éviter tout préjudice à quiconque, en particulier à ceux qui sont le plus à risque. »

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