Les centres commerciaux, véritables lieux de services, de vie et de paix en Israël
Alors que de nouveaux espaces continuent d'émerger dans tout le pays, les centres commerciaux deviennent des lieux publics essentiels en ces temps de crise nationale
Depuis la construction, en 1983, du Dizengoff Center, le premier centre commercial d’Israël à Tel Aviv, l’approche du pays envers les centres commerciaux a pris une ampleur considérable, se transformant en un véritable reflet du mode de vie et prenant différentes formes et tailles à travers le pays.
Aujourd’hui, on trouve tout dans les centres commerciaux israéliens : marques de mode, cliniques vétérinaires, marchés couverts, collecte de sang, activités extrascolaires et supermarchés bien achalandés.
Alors que les centres commerciaux à l’étranger sont encore largement axés sur la mode, en périodes difficiles telles que l’épidémie du COVID ou juste après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dernier sur le sud d’Israël, les centres commerciaux ont réagi à la baisse de la clientèle, à l’évolution des prix des loyers et à un nombre croissant d’espaces commerciaux vacants en élargissant leur offre.
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« De nombreux espaces vides à loyer modéré ont attiré de nouvelles entreprises dans les centres commerciaux. Ce qui s’est passé, c’est que les centres commerciaux sont devenus, d’une certaine manière, des prestataires de services pour attirer le trafic », a expliqué Oren Paran, directeur général du Club d’innovation du commerce de détail. « Vous avez la koupat holim [la caisse de santé], le dentiste et le coiffeur. Les gens viennent plus fréquemment ; toutes les semaines, ou toutes les deux semaines. Cela incite davantage de petites entreprises à s’installer dans les centres commerciaux. »
La diversité des boutiques dans un centre commercial israélien est ce qui les a maintenus prospères pendant des périodes extrêmement sombres.
« Ce n’est pas seulement pour faire du shopping, mais aussi pour les rencontres sociales, pour la famille, pour échapper à la guerre », a décrit Ofir Oren, responsable des propriétés du groupe Azrieli à Tel Aviv.
Bien que les ventes et le trafic aient depuis repris depuis, le groupe Azrieli a apporté son soutien à toutes les entreprises dans les jours et les mois qui ont suivi l’infiltration du sud d’Israël, le 7 octobre, au cours de laquelle le Hamas a assassiné plus de 1 200 personnes et enlevé 251 otages pour les emmener dans la bande de Gaza.
Les aides vont de la réductions des loyer en octobre et en novembre à la mise à disposition d’espaces dans les centres commerciaux pour les entreprises déplacées et les écoles temporaires dans des bâtiments appartenant à Azrieli pour les familles dans le besoin.
Parallèlement, aux États-Unis, l’expression « le centre commercial est mort » est une expression de plus en plus entendue dans la bouche des consommateurs et détaillants. Le berceau du centre commercial moderne abrite actuellement environ 1 150 centres, selon une étude de mai de Capital One. Ce nombre devrait diminuer à aussi peu que 150 centres commerciaux d’ici 2032. Les centres commerciaux aux États-Unis ont deux fois plus de chances d’être vacants par rapport à l’espace commercial moyen, une tendance largement imputée au passage vers le commerce électronique.
Toutefois, les rumeurs sur la mort des centres commerciaux pourraient être largement exagérées : les experts de la vente au détail et les études montrent que l’essor du commerce électronique est grossièrement surestimé, et que les acheteurs semblent en fait revenir dans les magasins physiques. Dans une étude publiée mercredi par Ryder System, 61 % des consommateurs ont indiqué qu’ils préféraient faire leurs achats en magasin pour essayer les produits, les comparer et plus encore, soit une augmentation de 21 % par rapport à l’étude de l’année dernière.
De nouveaux « complexes de style de vie unique » en construction
Malgré une année de guerre et d’incertitude, le centre commercial israélien continue de prospérer et de nouveaux méga-centres apparaissent et connaissent une forte affluence grâce à une approche plus holistique.
La construction du BIG Fashion Glilot devrait s’achever en novembre. Avec 30 000 mètres carrés de commerce et le plus grand centre BIG en Israël, le nouvel espace a été qualifié de « complexe de style de vie unique » avec « une expérience de shopping et de divertissement de niveau international ».
BIG est l’un des principaux promoteurs de centres commerciaux du pays, fondé en 1994 pour développer des « centres commerciaux à ciel ouvert de style américain en Israël ». Mais en s’inspirant du centre commercial américain, BIG l’a amélioré.
« C’est réellement un style de vie. Chaque magasin a sa propre façade. On se croirait dans une rue avec une végétation abondante, des balcons et des plans d’eau », a indiqué Etay Elder, chef du personnel de BIG Shopping Centers, pour décrire les centres en plein air de la société, en mettant l’accent sur l’importance de l’air frais et du soleil pour le succès des centres israéliens.
Malgré des baisses massives de revenus et de performances autour du 7 octobre, plusieurs promoteurs de centres commerciaux ont affiché une croissance impressionnante cette dernière année. Dans ses résultats du deuxième trimestre, le groupe Azrieli a rapporté que les ventes étaient en hausse de 46 millions de shekels par rapport à l’année précédente, bien que les revenus et le résultat net aient été plus faibles. La société Melsiron, qui possède et gère des centres commerciaux à travers Israël, a augmenté de 16 % au cours de la dernière année.
Pourquoi les centres commerciaux continuent-ils de prospérer ?
« Les Israéliens aiment le shopping », a expliqué Paran, du Club de l’innovation dans le commerce de détail.
Et avec moins d’Israéliens voyageant à l’étranger en raison de ciels difficiles, de vols annulés et d’incertitude, cet amour du shopping ne peut être assouvi qu’au niveau local.
« Les Israéliens ne partent pas à l’étranger donc beaucoup d’argent reste dans le pays », a déclaré Oren du groupe Azrieli, qui a également souligné que les centres commerciaux fonctionnent comme un espace sûr pour les clients en cette période d’anxiété.
« L’économie est très, très forte. Même avec la guerre en cours, l’économie est forte », a affirmé Oren.
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