Les commentaires des élus de l’opposition à l’approche du « coup d’État »
"Ce n'est pas ainsi qu'un gouvernement se comporte, c'est ainsi qu'une mafia se comporte," a déclaré la chef du parti travailliste
Le chef de l’opposition Yair Lapid s’est insurgé contre les réformes judiciaires qui devraient être annoncées plus tard mercredi par le nouveau ministre de la Justice Yariv Levin, promettant de les « annuler » dès qu’il sera de retour au pouvoir.
« Non seulement nous combattrons de toutes les manières possibles chacune des étapes que Levin annoncera ce soir, mais je précise également que nous les annulerons le jour de notre retour au pouvoir », a déclaré Lapid sur Twitter.
« Ceux qui tentent de mener un coup d’État unilatéral et de changer le régime israélien doivent savoir que nous ne leur sommes en aucun cas engagés », a-t-il ajouté.
Dans un tweet d’une ligne mercredi après-midi en référence à la conférence de presse imminente de Levin annonçant une refonte judiciaire, le ministre sortant de la Défense Benny Gantz a déclaré : « Ce n’est pas une réforme – c’est un coup d’État politique. »
« Ce n’est pas ainsi qu’un gouvernement se comporte, c’est ainsi qu’une mafia se comporte. Si quelqu’un avait des doutes sur les intentions des ‘réformes juridiques’ de ce gouvernement, Yariv Levin vient poser un pistolet sur la table la veille du débat de la Cour suprême sur la nomination du condamné Aryeh Deri. Électeurs de droite, ce n’est pas pour cela que vous avez voté, pas pour qu’ils vous retirent la protection que la Cour suprême vous accorde, » a déclaré la chef du parti travailliste, Merav Michaeli.
« Le nouveau gouvernement met un fouet sur la table et utilise les menaces et l’extorsion d’une façon dont [même] une organisation criminelle ne s’embarrasserait pas », a écrit sur Twitter la députée d’Yisrael Beytenu, Yulia Malinovski.
Le journaliste de Maariv, Ben Caspit, a déclaré dans un tweet que Levin « met tout en œuvre pour démanteler le système judiciaire, retirer toute autorité à la Haute Cour et transformer Israël en dictature ». « Nous vivons un coup d’État », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Intérieur, Aryeh Deri, a déclaré qu’il faisait confiance à la Haute Cour pour le maintenir en place lorsqu’elle tiendra une audience jeudi sur son aptitude à être ministre.
« Je suis convaincu que la [Haute] Cour de Jérusalem, réunie en un panel élargi de 11 juges, tiendra compte des votes de plus de 2 millions de citoyens israéliens et de 400 000 électeurs du Shas qui veulent me voir ministre », a-t-il dit dans une déclaration.
Les commentaires de l’opposition interviennent quelques heures après que la Procureure générale Gali Baharav-Miara a déclaré que la nomination de Deri était bien en dehors des limites du raisonnable, citant ses condamnations répétées pour corruption pour des délits pendant ses mandats.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’un plan de refonte judiciaire qui devrait être annoncé dans l’heure à venir créera un équilibre entre les tribunaux israéliens, le cabinet et la Knesset.
« Nous allons revoir notre façon de gouverner », a-t-il déclaré lors d’une conférence du mouvement révisionniste Beitar à Jérusalem. « Nous prendrons des mesures qui renforceront la sécurité personnelle dans tout l’État. Nous commencerons par mettre en place des réformes qui assureront le bon équilibre entre les trois branches du gouvernement. »
Les critiques affirment que les mesures prévues supprimeront le rôle du pouvoir judiciaire en tant que contrôle du pouvoir de l’exécutif et du Parlement. Les partisans disent que les décisions de justice annulant des lois ou des décisions du gouvernement ignorent la volonté démocratique des électeurs israéliens.