Les députés ne devraient pas rejoindre les manifestations illégales devant chez Mandelblit
Le conseiller juridique de la Knesset précise cependant que leur immunité parlementaire leur permettra de ne pas être arrêté
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Eyal Yinon, conseiller juridique de la Knesset, a prévenu lundi les députés qui veulent participer aux manifestations devant le domicile de personnages publics, après un jugement d’avril de la Cour suprême, que ces manifestations sont illégales.
La lettre envoyée lundi a été écrite après les questions de députés sur le maintien de leur immunité en cas de participations aux manifestations devant le domicile du procureur général, Avichai Mandelblit.
Dans sa décision du 27 avril, la Cour suprême a jugé que même si les manifestations étaient une composante importante et centrale de toute société démocratique, elles ne pouvaient pas être utilisées pour exercer une pression inappropriée sur des fonctionnaires en les harcelant devant leurs domiciles privés. La cour a indiqué que les manifestations se déroulant dans un rayon de 120 mètres autour du domicile de Mandelblit seraient empêchées par la police.
Même si la lettre de Yinon précise bien que les députés, comme tous les autres citoyens, n’ont pas le droit de participer à des manifestations illégales, il est stipulé que les députés qui y seront présents pourront néanmoins éviter l’arrestation grâce à leur immunité parlementaire.
Fin mars, le ministère de la Justice avait décidé de renforcer la présence sécuritaire devant le domicile du procureur général. Deux mois avant, Mandelblit avait annoncé l’ouverture d’une enquête criminelle impliquant le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Depuis, des manifestations contre Netanyahu ont été organisées tous les samedis soir devant le domicile de Mandelblit à Petah Tikva, où des manifestants affirment que le procureur général a été trop laxiste avec le Premier ministre, citant le processus interminable.
Les manifestations ont été lancées par Menny Naftali, ancien employé de la résidence officielle du Premier ministre, qui a reçu 170 000 shekels de dommages et intérêts en février dernier quand un tribunal du travail a accepté ses accusations de maltraitance contre Sara Netanyahu pendant qu’il était employé.
Par la suite, des graffitis ont été retrouvés sur le domicile de Mandelblit, comme « prison pour le corrompu », « collabo » et « champagnes », une référence à l’une des enquêtes ouvertes contre Netanyahu, qui aurait accepté de très chers cadeaux d’hommes d’affaires.
En réponse, le bras sécuritaire du ministère de la Justice a accru de manière importante la protection de Mandelblit. Un garde de sécurité est déployé en permanence devant chez lui, en plus d’autres mesures de sécurité qui n’ont pas été précisées.
Samedi soir, 20 manifestants, dont Naftali, ont été arrêtés après avoir tenté de passer une barricade de la police les empêchant d’atteindre le domicile du procureur général.
Les députés de l’Union sioniste Micky Rosenthal, Erel Margalit et Ayelet Nahmias-Verbin accompagnaient la centaine de manifestants.
« Le droit de manifester est un droit fondamental, et en tant qu’élus, nous ne pouvons rester les bras croisés alors qu’il est menacé », a dit Nahmias-Verbin à Ynet.
Le procureur général supervise les enquêtes contre Netanyahu, surnommées Affaire 1 000 et Affaire 2 000. Dans la première, Netanyahu est soupçonné d’avoir accepté illégalement des cadeaux de riches bénéficiaires et de leur avoir rendu des services.
Dans l’Affaire 2 000, Netanyahu aurait proposé un accord de compromis au propriétaire du quotidien le plus vendu du pays, dans lequel il aurait réduit la circulation de son concurrent en échange d’une couverture plus favorable.
Netanyahu dément toute malversation.