Les États arabes, prêts à négocier leur initiative de paix, attendent la réponse de Netanyahu
Un message à Israël indiquerait la volonté d’amender la proposition saoudienne de 2002 ; le Premier ministre aurait déclaré à Sissi qu’il était déterminé à progresser
Les états arabes attendraient que la réponse officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu à une nouvelle offre visant à relancer le processus de paix israélo-palestinien, quelques jours après l’appel télévisé du président Abdel-Fattah el-Sissi aux deux parties pour qu’elles retournent à la table des négociations.
Le correspondant diplomatique de la Dixième chaîne a annoncé vendredi que les états arabes avaient transmis un message à Israël indiquant qu’ils étaient prêts à discuter de modifications de l’initiative de paix arabe de 2002, comme base pour de nouvelles négociations avec les Palestiniens.
Israël avait précédemment rejeté l’initiative rédigée par les Saoudiens, qui appelle l’Etat juif à céder des territoires saisis pendant la guerre des Six Jours en 1967, en échange de relations diplomatiques complètes avec le monde arabe.
L’ancien vice Premier ministre Silvan Shalom, qui était à l’époque responsable des négociations avec les Palestiniens, avait immédiatement rejeté l’année dernière une initiative soutenue par la Ligue arabe qui proposait un schéma d’un accord possible.
La Deuxième chaîne a pour sa part annoncé que Netanyahu discutait de la possibilité d’un progrès régional quand il a appelé jeudi el-Sissi pour présenter ses condoléances après la disparition d’un avion de ligne égyptien.
« Je suis engagé à une initiative régionale », a déclaré Netanyahu selon la chaîne, le reportage indiquant que l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les états de Golfe promouvaient cet effort.
« Herzog ne bluffait pas », a déclaré le correspondant diplomatique de la Deuxième chaîne, en faisant référence à l’initiative arabe et aux affirmations de la semaine dernière du chef de l’opposition Isaac Herzog, disant qu’il avait cherché à rejoindre la coalition de Netanyahu parce qu’il existait une rare opportunité de faire avancer les efforts de paix.
Herzog a finalement été mis de côté par Netanyahu, qui a préféré faire entrer le belliqueux chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, dans sa coalition, une décision controversée qui a déclenché vendredi la démission du ministre actuel de la Défense, Moshe Yaalon.
Sissi avait déclaré jeudi qu’il croyait qu’il y avait une « opportunité réelle » pour un accord entre Israël et les Palestiniens, dans un discours qui s’inscrirait dans le cadre d’un effort international pour relancer le processus de paix moribond.
Ce cadre aurait compris les efforts qui ont échoué d’une alliance de dirigeants étrangers menée par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair pour assurer un nouveau gouvernement d’unité orienté vers la paix, formé du Likud et de l’Union sioniste de Herzog.
Blair aurait coordonné ses actions avec celles de Netanyahu, de Herzog, du secrétaire d’Etat américain John Kerry et même de Sissi.
L’ancien Premier ministre britannique a déclaré ses intentions de relancer les efforts de paix en fin d’année dernière, disant que son expérience et son réseau de contacts, construit pendant huit ans de diplomatie en tant qu’envoyé international au Moyen Orient, l’aideraient.
Blair a visité la région toutes les deux à trios semaines ces derniers mois, et aurait rencontré à de multiples reprises Herzog et Netanyahu, pour les informer de la volonté des dirigeants arabes à soutenir une nouvelle initiative de paix et à améliorer les relations avec Israël.
Raoul Wootliff a contribué à cet article.