Le financement de la poursuite de l’hébergement des évacués approuvé in extremis
Les responsables des communautés frontalières de Gaza critiquent la décision et demandent plus de fonds, alors que les résidents et les hôteliers sont furieux des atermoiements
Les personnes évacuées du sud d’Israël pourront rester dans des logements fournis par l’État jusqu’en juillet, a finalement décidé le gouvernement jeudi. Mais ceux qui choisiront cette option seront éligibles à une subvention de repeuplement moins élevée.
La décision de jeudi, prise quelques heures avant l’expiration des fonds publics destinés à l’hébergement, prolonge jusqu’au 7 juillet l’éligibilité aux hôtels financés par l’État des personnes évacuées du sud des communautés situées à moins de 7 kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza, qui ont été évacuées en raison des tirs de roquettes en provenance de Gaza après le déclenchement de la guerre le 7 octobre.
Selon ce plan, les personnes qui reviennent s’installer au cours de la première semaine de mars recevront une aide de 15 360 shekels par adulte et la moitié de cette somme par enfant, et jusqu’à 62 000 shekels par ménage. Par la suite, la subvention sera réduite de moitié chaque semaine jusqu’à un minimum d’un huitième de la somme totale.
Par la suite, cette aide sera progressivement réduite de moitié chaque semaine jusqu’à atteindre un huitième de la somme totale. Ces détails ont été confirmés au Times of Israel par un responsable de la réinstallation, bien que la décision officielle n’ait pas encore été publiée.
Cette mesure a été critiquée par plusieurs maires des zones évacuées du sud, qui exercent des pressions sur le gouvernement pour élargir les critères d’éligibilité à l’aide à la réinstallation.
Par ailleurs, la décision met fin aux subventions de logement accordées à environ 100 000 personnes évacuées, réparties équitablement entre les habitants du nord et du sud, qui ont choisi de ne pas séjourner à l’hôtel. Il n’y a pas encore de date limite fixée pour les logements fournis par l’État aux résidents évacués du nord du pays.
Le versement de 200 shekels par adulte et de 100 shekels par jour à ces personnes évacuées se limite aux localités considérées comme étant à risque, selon les critères définis par l’armée. Un responsable a indiqué que le gouvernement prévoyait de mettre en place une commission chargée d’examiner la possibilité d’étendre le financement à des situations particulières.
Le ministre du Tourisme, Haïm Katz, a déclaré dans un communiqué que ce plan « apporte de la clarté jusqu’à la fin de l’année scolaire », bien que les élus des communautés évacuées de la frontière avec la bande de Gaza l’aient critiqué, tandis que les résidents évacués, ainsi que les hôteliers, étaient mécontents qu’il n’ait été approuvé qu’à la dernière minute.
Le maire de Sderot et les chefs des Conseils régionaux de Shaar HaNegev, Eshkol, Sdot Negev et Hof Ashkelon ont critiqué la décision du gouvernement dans une déclaration commune jeudi, citée par le site d’information Ynet.
« Le plan approuvé est différent de celui sur lequel les cinq dirigeants municipaux et le bureau du Premier ministre s’étaient mis d’accord », peut-on lire dans la déclaration.
« Les dirigeants municipaux des communautés frontalières exigent que les réductions de l’allocation personnelle de repeuplement et de l’allocation de retour n’entrent en vigueur qu’à partir d’avril, et à un rythme plus progressif, comme cela avait déjà été convenu », poursuit la déclaration, faisant référence à un projet de plan annoncé dans un communiqué de presse du 18 février des cinq dirigeants locaux après leur rencontre avec plusieurs responsables gouvernementaux, dont le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.
« De plus, les dirigeants municipaux ont décidé que les résidents ayant des difficultés à retourner dans les communautés frontalières seraient autorisés à retourner dans les centres d’évacuation », souligne le communiqué.
Néanmoins, Ynet a rapporté que c’est à la demande des dirigeants municipaux que le gouvernement a décidé de prolonger l’éligibilité des hôtels de quatre mois, plutôt que de deux seulement. Selon Ynet, Tsahal préfère que les prolongations soient effectuées deux mois à la fois, afin d’éviter de révéler aux ennemis d’Israël le calendrier de ses préparatifs de guerre.
La décision de dernière minute prise jeudi par le gouvernement de continuer à subventionner les hôtels pour les personnes évacuées a suscité la colère des gérants d’hôtels et des personnes évacuées elles-mêmes. Sivan Datouker, directrice de l’Association des hôtels d’Israël, a critiqué mercredi le gouvernement pour avoir tergiversé, « en conséquence de quoi des centaines d’hôtels ne savent pas ce qu’ils sont censés faire à partir de vendredi matin », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Des dizaines de milliers de personnes des communautés proches de la frontière de Gaza ont été déplacées depuis le 7 octobre, date à laquelle des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël pour tuer près de 1 200 personnes, principalement des civils, et prendre 253 otages de tous âges, tout en commettant de nombreuses atrocités et en recourant à la violence sexuelle à grande échelle.
Des dizaines d’autres communautés du nord du pays ont également été évacuées après le massacre, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah ayant commencé à lancer des attaques quasi-quotidiennes depuis la frontière libanaise.
Au total, près de 200 000 personnes ont été évacuées au lendemain du 7 octobre et de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’en est suivi, 150 000 d’entre elles ayant choisi de séjourner dans des hôtels financés par l’État.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.