Les expositions et évènements de l’hiver du Mémorial de la Shoah de Paris
Ce début d’année 2020 marquera les 75 ans de la découverte des camps nazis ; l'institution organisera pour l'occasion deux grandes expositions gratuites et une série de rencontres
Ce début d’année 2020 marquera les 75 ans de la « découverte » des camps nazis, avec pour principal symbole la Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité, le 27 janvier.
Tandis qu’un grand forum sur l’antisémitisme sera organisé au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, en présence de nombreux dirigeants internationaux, le Mémorial de la Shoah de Paris commémorera aussi l’évènement.
Gardien de la mémoire des Juifs, l’institution parisienne donnera « une place centrale aux rescapés de la Shoah : écouter leurs récits et continuer d’apprécier l’importance capitale du travail de transmission de la mémoire qu’ils accomplissent ».
Une vingtaine de rencontres seront ainsi organisées avec des survivants de la Shoah, connus comme moins connus, ainsi que des évènements consacrés à Simone Veil, Marceline Loridan-Ivens, Bruno Durocher, Serge Moscovici, Primo Levi et Fernandino Camon ou liés à la Shoah.
Le Mémorial organisera également deux grandes expositions, gratuites, du 24 janvier 2020 au 3 janvier 2021. La principale, « La voix des témoins », « proposera de revenir sur la construction de la figure publique du témoin », alors que celle-ci est devenue « plus que jamais populaire ».
« Leurs récits, prononcés de vive voix, écrits ou enregistrés, pendant, après ou longtemps après l’ouverture des camps d’extermination, composent aujourd’hui une immense source d’information chorale sur la Shoah, dont l’étude incombera encore aux futures générations », explique le Mémorial.
Les voix et les paroles de Primo Levi, Simone Veil, Elie Wiesel, Imre Kertész, Marceline Loridan-Ivens, Samuel Pisar, Aharon Appelfeld, survivants emblématiques de la figure du témoin, seront ainsi réunies dans des espaces sonores dédiés.
Des manuscrits originaux, des archives et des frises biographiques seront également présentés.
Des visites guidées et gratuites seront organisées les jeudis 6 et 27 février, 5 et 26 mars de 19h30 à 21h sans réservation préalable.
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L’autre exposition, « Les déportés Juifs de France rescapés de la Shoah », rassemblera les documents et présentera les travaux du mémorial afin de retrouver l’identité et de retracer l’histoire des Juifs français déportés.
« Au-delà du nombre à établir, il s’agit avant tout de retrouver des histoires de vie et des histoires de mort, de comprendre les mécanismes de la survie, d’enrichir notre documentation sur les survivants », expliquent les commissaires d’exposition.
Le Mémorial organisera aussi durant l’hiver plusieurs projections : « Renoir et la petite fille au ruban bleu » de Nicolas Lévy-Beff, en présence du réalisateur, le 9 janvier, « Shoah » de Claude Lanzmann dans le cadre de journées d’étude, les 17 et 20 janvier, et « Une vie nous sépare » de Baptiste Antignani et Raphaëlle Gosse-Gardet, en présence des réalisateurs, le 26 mars.
En partenariat avec l’institution parisienne, le mémorial de Drancy organisera en parallèle une exposition intitulée « De la découverte des camps au retour des déportés » du 26 janvier au 29 mars.
L’évènement tentera de répondre à différentes problématiques : « Comment les déportés ont-ils vécu leur libération ? Comment ont-ils été rapatriés en France ? Quel accueil y ont-ils reçu ? A-t-on cherché à entendre ceux qui avaient survécu ? Comment s’organisent après guerre la reconstruction des communautés juives en Europe et la mise en place de la mémoire de la Shoah ? »
Jusqu’au 3 janvier, le Mémorial de la Shoah organise également une exposition « hors les murs » à l’hôtel de ville de Montpellier. Consacrée à Beate et Serge Klarsfeld, elle revient sur le travail du couple pour la mémoire de la Shoah.
Le Mémorial de la Shoah de Paris, ouvert au 17 rue Geoffroy-l’Asnier dans le Marais en 2005, compte un musée, le Centre de documentation juive contemporaine et plusieurs lieux de mémoire, dont le Mur des Noms rassemblant les 77 000 noms des Juifs déportés de France morts dans les camps. Celui-ci, rénové en 2019 afin d’ajouter 175 noms et 1 498 dates de naissance manquants et de permettre la correction orthographique de 1 823 noms et 1 097 prénoms, sera réouvert au public et inauguré le 27 janvier dans le cadre des commémorations.