Les familles d’otages demandent aux Israéliens de mettre leurs proches au centre de la fête de l’indépendance
Sur la Place des Otages, Nadav Rudaeff, dont le père Lior a été tué le 7 octobre et dont le corps sans vie a été emmené à Gaza, a reproché à Israël de ne pas avoir tenu son engagement fondateur

À l’approche de la fête de l’indépendance d’Israël, la semaine prochaine, les familles de plusieurs otages de Gaza ont demandé à la population de ne pas passer sous silence l’absence des 59 otages en célébrant l’anniversaire de la fondation de l’État comme si de rien n’était.
Les familles ont lancé cet appel lors d’une conférence de presse sur la Place des Otages de Tel Aviv, devant de grandes affiches jaunes disant en hébreu que l’indépendance ne sera « pas totale tant que tout le monde n’aura pas été libéré ».
En reprenant le message de ces affiches, Lishay Miran Lavi, l’épouse de l’otage Omri Miran, a dit que l’idée de « célébrer » l’indépendance en ce moment la mettait mal à l’aise. Elle a demandé aux Israéliens de bien réfléchir à ce qu’ils feraient le Jour de l’Indépendance et elle a mis en garde contre le risque qu’Israël ne « devienne une société qui normalise une situation dans laquelle nos proches sont à Gaza ».
« Au lieu de célébrer l’indépendance, organisez des rassemblements de solidarité. Assurez-vous que les drapeaux jaunes soient partout visibles. Lisez les noms des 59 otages chaque fois que vous le pouvez », a-t-elle dit. « Nous ne pouvons pas continuer à célébrer ce jour comme si notre indépendance était parfaite. »
Yotam Cohen, le frère du soldat otage Nimrod Cohen, a déclaré que le fait de commémorer le Jour du Souvenir et le Jour de l’Indépendance sans avoir obtenu la libération de tous les otages était « un péché contre les valeurs de l’État et contre le patrimoine d’Israël dans son entier ».
« Faites en sorte de ne pas les oublier en ces jours importants, ne prêtez pas main forte à ceux qui tentent de normaliser la situation », a-t-il déclaré.
Sur le même ton, Nadav Rudaeff, dont le père Lior Rudaeff a été tué le 7 octobre et dont le corps a été emmené à Gaza, a reproché à Israël de ne pas avoir tenu la promesse sur laquelle le pays a été fondé.
« L’État d’Israël a été fondé il y a de cela 77 ans sur la promesse d’être un foyer sûr pour tous les Juifs, sur la promesse de les protéger de ceux qui cherchent à leur nuire. Le 7 octobre, l’État d’Israël et l’armée israélienne ont échoué et ont rompu cette promesse », a-t-il affirmé en ajoutant : « Ne tombez pas dans l’indifférence ! »
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 59 otages, dont 58 des 251 enlevés par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2004. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 35 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le Hamas a jusqu’à présent libéré 30 otages – 20 civils israéliens, cinq soldats et cinq ressortissants thaïlandais – et les corps de huit captifs israéliens tués lors d’un cessez-le-feu qui avait débuté en janvier et qui s’est effondré depuis. Le groupe terroriste a libéré 105 civils lors d’une trêve d’une semaine fin novembre 2023, et quatre otages ont été libérées avant cela au cours des premières semaines de la guerre.
Huit otages ont été sauvés de leur captivité par des soldats en vie, et les corps de 41 autres ont également été retrouvés, dont trois tués par erreur par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs, ainsi que le corps d’un soldat tué en 2014.
Le corps d’un autre soldat tué en 2014, le lieutenant Hadar Goldin, est toujours détenu par le Hamas et est compté parmi les 59 otages.