Les Israéliens exclus du triathlon jordanien pour « raisons de sécurité »
Le vice-ministre israélien des Affaires étrangères estime qu'une réprimande diplomatique officielle n'est pas nécessaire mais les athlètes ne pourront pas se qualifier aux JO 2024
Six triathlètes israéliens ont été interdits de participer à un événement international en Jordanie ce week-end, prétendument en raison de la nécessité de financer un service de sécurité supplémentaire, malgré les efforts des responsables israéliens pour assurer leur participation.
« Nous n’avons pas pu concourir parce que nous sommes Israéliens », a déclaré le triathlète Itamar Levanon à la chaîne publique Kan. « Je pensais que nous avions dépassé ce genre de situations, mais il semble que ce ne soit pas le cas. »
Le vice-ministre des Affaires étrangères Idan Roll a déclaré dimanche à la radio de l’armée que l’incident ne justifiait pas une réprimande diplomatique formelle contre la Jordanie, et que les deux pays travaillaient conjointement.
« Nous avons pris contact avec l’ambassadeur. Nous verrons comment nous allons gérer les choses. Nous étudions la situation », a-t-il déclaré, tout en soulignant que l’incident ne signifie pas que la Jordanie ne soit plus « un partenaire » d’Israël.
Le triathlon s’est déroulé dans la station balnéaire d’Aqaba, dans le sud du pays, et les athlètes israéliens étaient impatients d’y participer car cela leur aurait octroyé la possibilité de gagner des points pour espérer se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris de 2024.
Les autorités israéliennes ont pris connaissance du problème il y a plusieurs semaines, lorsque les athlètes ont été retirés de la liste des participants.
Selon les médias israéliens, l’Association israélienne de triathlon a contacté le ministère des Affaires étrangères et le ministère des Sports, qui ont porté l’affaire devant World Triathlon, l’organe directeur international de cette discipline.
Bien qu’on leur ait dit qu’ils devaient continuer à se préparer pour l’événement, les six athlètes (cinq hommes et une femme) ont finalement été informés vendredi qu’ils ne pourraient pas participer.
Levanon s’est tout de même rendu en Jordanie dans l’espoir de pouvoir s’inscrire, mais on lui a répété qu’il ne pouvait pas participer à l’événement.
Levanon a déclaré au site Ynet que les organisateurs l’ont pris à part et lui ont expliqué qu’il y avait eu beaucoup de discussions à ce sujet, mais qu’il ne pourrait, en aucun cas, participer à la course.
L’entraîneur de l’équipe israélienne, Ori Zilberman, a déclaré au site que les officiels israéliens avaient fait un effort important au nom de l’équipe, mais que c’était les Jordaniens et le World Triathlon qui étaient à blâmer.
Selon lui, les Israéliens ont appris que les Jordaniens n’étaient pas prêts à financer un service de protection supplémentaire pour l’équipe israélienne, raison pour laquelle ils avaient été exclus.
« Les ministères n’ont pas apprécié ce qui s’est passé parce que c’est un dangereux précédent, qui pourrait également impacter d’autres sports. C’est incroyable qu’un pays comme la Jordanie puisse dire qu’il n’est pas apte à recevoir des Israéliens », a déploré Zilberman.
La Douzième chaîne a cité une déclaration de responsables jordaniens dans laquelle les organisateurs avaient menacé d’annuler l’ensemble de l’événement si des Israéliens y participaient, en raison des craintes d’une éventuelle attaque. Les responsables jordaniens ont affirmé que les Israéliens n’étaient pas interdits mais qu’on leur avait simplement demandé de ne pas y assister.
D’autres pays, qui ont boycotté les athlètes israéliens par le passé, ont fait face à des mesures sévères de la part de différents organismes sportifs internationaux.
En novembre 2021, le championnat du monde de squash masculin par équipe en Malaisie a été annulé parce que le pays ne voulait pas laisser une équipe israélienne participer.
L’Iran a reçu une interdiction de quatre ans des événements internationaux de judo pour avoir refusé de laisser ses athlètes affronter des adversaires israéliens.