Les proches d’Israéliens tués ou kidnappés pendant une rave appellent à l’aide
Les familles désespérées disent avoir été abandonnées par le gouvernement alors qu'elles recherchent les jeunes encore portés-disparus après l'attaque d'une fête par le Hamas
Des familles désespérées recherchaient encore leurs proches, dimanche, après la disparition d’un nombre encore indéterminé de jeunes Israéliens qui ont été massacrés ou enlevés et amenés à Gaza par des terroristes du Hamas. Un grand nombre d’entre elles ont dit avoir le sentiment d’être abandonnées par le gouvernement.
Des milliers de personnes s’étaient rendues à la rave organisée, vendredi soir, aux abords du Kibboutz Reim, à proximité de la frontière – une fête qui devait durer toute la nuit. Ce site devait être attaqué par les terroristes qui étaient parvenus à s’infiltrer, samedi matin, en Israël depuis l’enclave côtière au cours d’une attaque surprise dévastatrice.
De nombreuses vidéos, sur les réseaux sociaux, montrent les images terribles d’hommes, de femmes et d’enfants transportés dans la bande, bon nombre d’entre eux montrant apparemment des signes de violences. Des clips ont aussi montré les corps sans vie d’Israéliens, civils et soldats.
Un grand nombre de proches des jeunes ayant pris part à la rave ont indiqué avoir le sentiment d’avoir été abandonnés par les autorités, en écho aux appels à l’aide lancés par les civils qui s’étaient terrés dans leurs habitations, samedi, alors que les terroristes erraient dans les communautés frontalières de Gaza, massacrant et enlevant les résidents.
L’armée israélienne a annoncé avoir établi une cellule de crise dont la mission est de rassembler toutes les informations nécessaires sur les otages israéliens.
Le chef du département des Ressources humaines de Tsahal, le général Yaniv Asor, a nommé Lior Carmeli, un général réserviste, à la tête de cette équipe.
Cette dernière sera chargée, selon les militaires, de localiser les captifs, soldats et civils. L’armée a fait savoir que « certaines familles ont d’ores et déjà reçu des messages au sujet de leurs êtres chers ».
Ora Kuperstein a expliqué que sa famille était à la recherche de son neveu, Bar, âgé de 21 ans, qui travaillait à la rave quand il a été kidnappé et emmené à Gaza.
Kuperstein a ajouté que la famille était dans un état de détresse absolue et qu’aucune aide ne lui avait été apportée par les autorités.
« Personne ne nous a rien dit. Personne ne nous vient en aide. C’est le chaos », a-t-elle indiqué devant les caméras de la Douzième chaîne. « Ses parents ne savent rien ».
« Nous ferons la guerre au nom de ceux qui ont été pris. Israël doit se défendre, combattre et les mettre dehors », a-t-elle continué.
« Il travaillait à la rave, il est arrivé là-bas vendredi soir », a-t-elle raconté. « Sur les vidéos que nous avons pu voir, il était à côté des gardes qui ont été les premiers à être visés par les hommes armés ».
« Il n’avait pas d’arme, ils l’ont emmené avec d’autres jeunes », a continué Kuperstein qui a ajouté que Bar était allé travailler à la rave parce qu’il avait cinq frères et sœurs, que son père était handicapé et qu’il voulait aider financièrement sa famille.
La Douzième chaîne a expliqué samedi que des dizaines de corps sans vie avaient été trouvés sur les lieux.
Les dépouilles doivent être identifiées. Et ce sont des parents désespérés qui ont pris place dans la file d’attente du centre chargé de gérer les dossiers des portés-disparus qui a été établi, samedi soir, aux abords de l’aéroport Ben Gurion. Il a été demandé aux proches d’apporter des objets – une brosse à dents, par exemple – susceptibles de porter des traces ADN de leurs être chers.
Les familles se sont également rendues dans les hôpitaux, tentant d’y retrouver leurs proches.
Un homme qui s’est présenté sous le nom de Nissim a raconté à la Douzième chaîne qu’il était à la recherche de son frère, qui était allé à la rave.
« Mais où est le gouvernement ? Pourquoi est-ce que personne ne nous aide à les retrouver ? », a-t-il crié devant les caméras.
Il a ajouté que le dernier message qu’il avait reçu de la part de son frère était : « Nissim, aide-nous ! Ils nous ont tiré dessus. Je perds mon sang ».
Pendant l’entretien, une autre mère désespérée est intervenue en disant qu’elle recherchait sa fille, Amit Buskila.
« Nous n’avons pas d’État. Cela fait 27 heures que je suis à la recherche de ma fille et personne ne nous aide », a déclaré Alin Atias en pleurant.
« Il n’y a pas d’État, il n’y a pas de gouvernement. Personne ne nous dit rien. Nous ne savons pas ce qui a pu lui arriver », a-t-elle déploré.
« Je vais aller sur les lieux de la fête dès maintenant pour essayer de la retrouver. Personne ne nous aide », a-t-elle répété. « Où est donc le gouvernement ? »
« Je supplie le pays tout entier… Aidez-moi à retrouver ma fille », a-t-elle poursuivi.
Elle s’est ensuite tournée vers la caméra, en appelant personnellement au Premier ministre.
« Benjamin Netanyahu, je vous en supplie, envoyez des hélicoptères. Retrouvez-la, je vous en supplie, s’il vous plaît », a-t-elle dit.
Moshe Or a fait savoir aux médias d’information qu’il était parvenu à identifier son frère, Avinatan, et la petite amie de ce dernier, Noa Argamani, sur une vidéo publiée sur Telegram – sur les images, le couple est emmené à Gaza par des terroristes.
« J’étais inquiet et j’essayais de les joindre au téléphone mais le téléphone de mon frère n’était pas disponible, et celui de Noa non plus. Après quelques heures, les services d’urgence sont entrés en contact avec nous et ils nous ont dit qu’ils avaient vu une vidéo de mon frère et de sa petite amie pris en otages et à bord d’un véhicule à destination de la bande de Gaza », a-t-il expliqué.
Yaakov, le père de Noa, a déclaré, désespéré, à la Douzième chaîne qu’il avait été bouleversé par les images et qu’il priait pour que sa fille revienne saine et sauve.
« J’ai essayé de la joindre à la seconde même où nous avons entendu les sirènes d’alerte à la roquette », a-t-il raconté.
« Après une heure environ, Avinatan a écrit dans un message WhatsApp que tout allait bien et il a ajouté : ‘Je vous recontacte plus tard’, » a indiqué Argamani.
« Cette réponse était bizarre, selon moi : Pourquoi me recontacter plus tard ?… Alors j’ai décidé d’aller à l’hôpital », a-t-il continué.
« Je me suis rendu dans l’un des bureaux et on m’a dit qu’elle n’avait pas été blessée. Son colocataire a ensuite téléphoné et il nous a dit qu’il y avait une vidéo d’elle où elle était sur une moto ; qu’elle avait été enlevée et emmenée à Gaza », a poursuivi Argamami. « J’ai espéré qu’il se trompait, que ce n’était pas vrai et quand j’étais aux urgences, un type s’est approché de moi et m’a dit qu’il y avait une vidéo, que je pourrais y voir ma fille ».
« J’ai demandé à voir la vidéo et j’ai constaté que c’était bien elle. Elle avait tellement peur, elle avait l’air si effrayée. Je l’ai toujours protégée et au moment où elle en avait le plus besoin, je n’ai pas pu le faire », a-t-il dit en sanglotant. « Je prie pour que tout le monde revienne sain et sauf ».
אביה של נועה מסרטון החטיפה לעזה בוכה בשידור ומתחנן שיחזירו אותה ואת האחרים. פשוט נשבר הלב, איך אפשר להמשיך מפה@N12News pic.twitter.com/Jkl0gPV8fB
— Lila Odin (@LOdinaev) October 8, 2023
Bouleversée, la mère de Shani Louk, une ressortissante allemande, a imploré les Israéliens à lui communiquer toute information sur sa fille, qui a été reconnue dans une vidéo de la bande de Gaza.
« Ma fille, Shani Nicole Louk, une citoyenne allemande, a été enlevée avec un groupe de touristes en Israël par le Hamas palestinien », a déclaré sa mère en allemand.
« On nous a transmis une vidéo où j’ai été en capacité d’identifier clairement notre fille, inconsciente, alors que des Palestiniens l’emmènent à Gaza », a-t-elle dit. « Je demande à tous ceux qui sont susceptibles de nous aider en nous donnant des informations ».
Ce clip court se termine par une photographie du passeport allemand de Louk.
The mother of Shani Louk, the woman whose body was seen on video in the back of a pick-up truck driven by Palestinian terrorists to Gaza, released a statement earlier today.
She confirmed she had seen her daughter on the video & asked the public for help with more information pic.twitter.com/LDcPsjGHP8
— Visegrád 24 (@visegrad24) October 8, 2023
Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, n’a pas donné de nouvelles depuis 8 heures 11 du matin, samedi. Il avait envoyé auparavant deux messages à ses parents : « Je vous aime » et « Je suis désolé ».
Lorsqu’ils avaient reçu ces messages, les parents de Goldberg-Polin, Jon Polin et Rachel Goldberg, ne les avaient initialement pas compris.
Ils avaient vu Hersh la nuit précédente – le jeune homme était venu avec eux à l’office organisé à l’occasion de Simhat Torah dans une synagogue de Jérusalem, et il était venu dîner en leur compagnie avec des amis de la famille.
« Il avait un sac à dos et il est parti vers 23 heures pour rejoindre un de ses amis », a expliqué Polin, qui ne savait rien de précis sur le programme de son fils à ce moment-là.
La famille est pratiquante religieusement et elle n’utilise habituellement pas le téléphone le jour du Shabbat- mais quand Polin est revenu chez lui, samedi matin, après être allé à la synagogue, il a appelé un bon ami de son fils qui a confirmé que ce dernier se trouvait bien à la rave organisée à proximité du kibboutz Reim.
Dans les heures qui sont suivi, des photos de listes écrites à la main ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux avec les noms des personnes qui étaient allées à la fête et les endroits où certains avaient réussi à se réfugier, a raconté Polin.
« Une liste parlait du Yishuv Saad et son nom figurait sur cette liste, puis il a figuré sur la liste d’Ofakim », a ajouté Polin. « Mais il n’était pas là-bas, ni à l’un, ni à l’autre ».
Des amis sont restés avec les parents éplorés toute la journée, téléphonant à des gens qu’ils connaissaient pour tenter de retrouver le jeune homme – en vain. Ils ont aussi appelé les hôpitaux du sud du pays, notamment les hôpitaux Soroka et Barzilay, sans aucun succès.
Une survivante du massacre, Liran, a raconté que les terroristes avaient attaqué les fêtards alors qu’ils tentaient de s’échapper via une sortie installée sur le site.
« Tout est arrivé en l’espace d’un instant », a-t-elle confié au site d’information Ynet. « Les terroristes sont arrivés sur le côté droit de la route puis ils sont sortis d’un gros véhicule blanc, un type de van. Ils ont ouvert le feu à bout portant, c’était terrible ».
« Certains, comme moi, sont entrés dans les voitures et on est partis à toute vitesse. Je n’arrive pas à entrer en contact avec les autres qui étaient là-bas. Les familles tentent de se rendre sur le site, c’est tout simplement un cauchemar », a-t-elle dit.