Les propos antijuifs du maître d’échecs Bobby Fischer repris à la TV bulgare
L'animateur d'un jeu télévisé a présenté ses excuses pour avoir répété les propos attribués au champion d'échecs américain
JTA — L’animateur du jeu populaire diffusé sur une chaîne publique bulgare a cité des propos antisémites qui avaient été tenus par feu le maître d’échecs Bobby Fischer avant de présenter ses excuses dès le lendemain, soit vingt-quatre heures après les regrets exprimés par le responsable de la chaîne.
Mardi, Orlin Goranov, animateur du jeu « Le dernier gagne », diffusé à la télévision nationale bulgare, avait posé la question qui suit aux
candidats : « Qui était le joueur d’échecs d’origine juive qui avait sans relâche tenu des propos durs à l’encontre des Juifs ? »
Goranov avait ensuite lu un article publié sur le site suprématiste blanc JBCampbellExtremismOnline.com dans lequel l’auteur qui se targuait d’avoir interviewé Fischer disait que ce dernier avait déclaré que « les Juifs n’aiment pas travailler. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Juifs n’ont pas aimé les camps de concentration de Hitler », ajoutant qu’il « n’y a jamais eu de chambres à gaz. Ce ne sont que des mensonges ».
L’authenticité de ces paroles n’a pas été confirmée mais Fischer, ancien champion du monde décédé en 2008, avait toujours été connu pour ses déclarations antisémites, même si sa mère était d’origine juive.
Au cours d’un entretien accordé à une radio philippine, il avait déclaré que les Juifs étaient « sales, des bâtards de menteurs » qui tentaient de dominer le monde par le biais de l’instrumentalisation de la Shoah, qu’il avait qualifiée « d’invention rémunératrice ».
Goranov a présenté mercredi ses excuses en direct.
« Je vous présente mes excuses pour ce qui a été dit. Je n’avais pas pour objectif d’offenser les Juifs mais bien de citer Fischer avec précision », a-t-il déclaré.
Vingt-quatre heures auparavant, le directeur de la télévision nationale bulgare, Emil Koshlukov, avait expliqué que ces propos constituaient « des discours de haine en plus de la diffamation », ajoutant : « je présente mes excuses à toutes les personnes et à toutes les parties touchées ». Il avait promis de sanctionner les employés responsables de l’incident.
« De telles paroles n’ont pas leur place sur la télévision publique et en direct et dans n’importe quel autre média non plus », avait continué Koshlukov.