Les start-ups originelles d’Israël prennent le train en marche de la technologie
Après avoir aidé à la création de l'état, les kibboutzim ont sombré dans un malaise socio-économique lors de la crise des années 1980 - mais ça, c'était avant
« Nous sommes maintenant assez forts pour recommencer à être entreprenants », a déclaré Ofir Libstein, le PDG de la Kibbutz Industry Association, lors d’un entretien téléphonique.
« Au cours des dernières années, nous avons réussi à développer un troisième pilier, aux côtés de l’agriculture et de l’industrie : la technologie. Nous voulons encourager les kibboutzim à mettre en place leurs propres entreprises de start-ups, introduire des technologies dans leurs processus de fabrication et investir dans des start-ups. Après tout, nous étions les premières start-ups d’Israël. »
Après avoir aidé à la création de l’état, les kibboutzim ont sombré dans un malaise socio-économique lors de la crise des années 1980.
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Désillusionnés par l’échec apparent du modèle coopératif économique, beaucoup de jeunes membres sont partis pour les villes, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la disparition de ce que l’on pourrait appeler les premières entreprises start-ups d’Israël.
Mais les kibboutzim sont revenus sur le devant de la scène en s’éloignant de leurs racines socialistes – en créant des entreprises industrielles locales, en acceptant des salaires différentiels et en subissant une sorte de privatisation qui permet aux membres de travailler hors du kibboutz et aux non-membres de travailler sur place.
Aujourd’hui, les 270 kibboutzim du pays représentent environ 50 % du secteur agricole israélien et 9 % de son industrie traditionnelle. L’entreprise d’irrigation goutte à goutte Netafim, fondée en 1965 dans le kibboutz Hatzerim, a été acquise l’an dernier par la société mexicaine Mexichem pour 1,5 milliard de dollars et est peut-être le fleuron de l’industrie du kibboutz.
Mais aux côtés de Netafim, il y a beaucoup d’autres entreprises réussies des kibboutzim, comme le constructeur de véhicules blindés Plasan, dans le kibboutz Sasa au nord d’Israël; le fabricant de lentilles optiques Shamir, dans le kibboutz Shamir en Haute-Galilée; et Plasson Industries Ltd., au kibboutz Maagan Michael, un fabricant de raccords en plastique pour tuyaux en plastique.
« Depuis la crise des années 80, les kibboutzim étaient en mode de survie, pour maintenir leur modèle économique et social », a déclaré Libstein. Maintenant, en raison de leur changement de modèle, ils se sont largement stabilisés et sont prêts à revenir sur le devant de la scène à nouveau, a-t-il dit. Aux côtés de leurs entreprises manufacturières et agricoles traditionnelles, ils s’aventurent dans les nouvelles technologies.
Les données fournies par la Kibbutz Industry Association montrent que les ventes des entreprises du kibboutz ont atteint un niveau record de 44,5 milliards de NIS (12,8 milliards de dollars) en 2017, et que les investissements dans les kibboutzim ont augmenté de 46 %, totalisant environ 76 millions de shekels, comparativement aux 52 millions de shekels en 2016. Ces investissements ont été réalisés par 24 kibboutzim, qui ont investi dans 19 start-ups.
« Cette tendance devrait se développer dans les années à venir et sera l’un des moteurs de la croissance future du kibboutz », a-t-il déclaré.
L’adoption de la technologie a de multiples applications :
– encourager les industries de kibboutzim existantes à utiliser davantage de technologie dans leur processus de production ; encourager les kibboutzim à créer leurs propres entreprises technologiques dans des domaines intéressant les coopératives, tels que l’énergie solaire ou les technologies agricoles ;
– investir dans des start-ups qui opèrent dans des domaines d’intérêt, et les encadrer en leur permettant d’essayer leurs technologies dans les kibboutzim et en leur donnant un espace de travail; et devenir un hub pour les start-ups, permettant aux nouveaux entrepreneurs qui vivent à proximité de s’installer dans les locaux pastoraux du kibboutzim en échange de frais de location et/ou d’options dans l’entreprise.
En effet, les kibboutzim comptent quelque 200 bâtiments publics et salles à manger sous-utilisés qui peuvent être mises à disposition comme espaces de travail conjoints pour les start-ups et les entrepreneurs de haute technologie.
Au mois de décembre, le kibboutz Nir Am, dans la région de Shaar Hanegev, a annoncé qu’il inaugurerait dans les prochaines semaines un nouveau centre de travail mixte high-tech qui remplacerait son ancienne salle à manger commune.
Le centre sera géré par l’incubateur technologique SouthUp et servira les étudiants et les diplômés du Collège Sapir à Sderot, les fils et les filles du kibboutz revenant au bercail, et les entrepreneurs des communautés environnantes.
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