L’ex-général Amos Yadlin appelle Israël à fournir des armes antiaériennes à Kiev
Se référant à l’histoire d’Israël et ses guerres, il a affirmé que le pays pouvait être un modèle pour l’Ukraine et que les "Ukrainiens pouvaient apprendre beaucoup des Israéliens"
Amos Yadlin, ancien dirigeant de l’administration des renseignements militaires au sein de l’armée israélienne, a appelé Israël à fournir des armes antiaériennes à l’Ukraine dans un entretien à L’Express au début du mois.
L’ancien général est actuellement président du Forum de dialogue stratégique d’Elnet et a été responsable de l’Institut d’études de sécurité nationale.
Se référant à l’histoire d’Israël et de ses guerres, il a affirmé que le pays pouvait être un modèle pour l’Ukraine et que les « Ukrainiens pouvaient apprendre beaucoup des Israéliens ».
Il explique que, si depuis l’invasion russe, au mois de février 2022, Israël « a dénoncé l’agression », le pays « a pris soin de ne pas aider militairement l’Ukraine, refusant de lui fournir des armes létales. Il apporte donc une aide humanitaire et une aide militaire ‘non létale’. La raison est qu’Israël ne veut pas briser le mécanisme de ‘déconfliction’ avec la Russie. Présent en Syrie, Moscou n’empêche pas les Israéliens d’y intervenir contre les Iraniens, qui tentent d’y étendre leur puissance militaire. Même si nos valeurs sont en phase avec celles des Ukrainiens, les autorités considèrent que notre intérêt est de faire preuve de prudence. Pour ma part, je pense que la Russie ne va pas ouvrir un nouveau front contre Israël en Syrie, et que nos valeurs et nos intérêts sont identiques à ceux des États-Unis et de l’Europe. Je suis pour qu’Israël fournisse à l’Ukraine des défenses antiaériennes qui ne tueraient pas de Russes, mais détruiraient des drones iraniens. »
La guerre progressant, Israël a insisté de manière croissante sur son soutien à l’Ukraine, fournissant plus de 22,5 millions de dollars d’aides humanitaires et établissant un hôpital de campagne pour soigner les Ukrainiens blessés dans les premiers jours de la guerre. En février 2023, Jérusalem s’est aligné sur les gouvernements de 140 autres pays en votant en faveur d’une résolution avancée par Kiev devant l’Assemblée générale des Nations unies qui appelait la Russie à retirer ses forces d’Ukraine.
Si Israël a tenté d’éviter de se mettre en porte-à-faux avec la Russie, qui contrôle l’espace aérien syrien où l’armée israélienne mène des raids prenant pour cible les groupes mandataires de l’Iran, l’État hébreu a critiqué avec force Moscou et à plusieurs occasions.
Néanmoins, de récentes informations ont laissé entendre qu’il y avait eu un changement de positionnement en Israël, avec la décision prise, pour la toute première fois, d’autoriser la vente d’équipements militaires défensifs à la capitale ukrainienne.
Selon le site d’information Walla, qui a cité trois responsables israéliens et ukrainiens, Jérusalem a approuvé les permis d’exportation de systèmes de guerre électronique vendus par deux firmes israéliennes. Ces systèmes, d’une portée de 40 kilomètres, pourraient être utilisés par Kiev pour se défendre contre les attaques au drone.
La Russie a envoyé des milliers de drones kamikazes iraniens qui ont pris pour cible des structures de tout le pays et en particulier des centrales électriques et autres infrastructures cruciales.
Des documents des services de renseignement qui ont fuité en avril ont indiqué que les États-Unis pensaient qu’il était possible de faire changer le positionnement israélien en exerçant des pressions ou en convaincant le pays de le faire de manière à ce que Jérusalem fournisse à l’Ukraine « des aides létales ».