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L’histoire juive des plus célèbres fabricants de glace

Contrairement à ce que leurs noms pourraient laisser croire, une grande partie des meilleures marques de glace américaines ont été fondées par des Juifs

Le nouveau PDG Jostein Solheim sert un cône dans la boutique de Ben & Jerry's à Burlington, Vermont, le mardi 23 mars 2010. (AP Photo/Toby Talbot)
Le nouveau PDG Jostein Solheim sert un cône dans la boutique de Ben & Jerry's à Burlington, Vermont, le mardi 23 mars 2010. (AP Photo/Toby Talbot)

The Nosher via JTA — Chunky Monkey. Cookie Dough. Chocolate Fudge Brownie.

Qui a donné au monde tous ces savoureux parfums de glace ?

Alors que l’on attribue traditionnellement aux immigrants italiens l’ouverture de premiers glaciers aux États-Unis au début du 20e siècle, plusieurs entrepreneurs juifs sont à l’origine du développement d’une gamme de parfums de glace pour gourmets et de sa popularité auprès du grand public.

Le nom Haagen-Dazs fait souvent penser à une origine nordique. Mais surprise, cette entreprise de crèmes glacées de renommée internationale, qui réalise aujourd’hui plus de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuellement, était en réalité l’idée originale d’un Juif polonais, Reuben Mattus. Juste après avoir immigré aux États-Unis dans les années 1920 à l’âge de 10 ans, avec sa mère veuve, il a travaillé pour l’entreprise de glace italienne au citron de son oncle à Brooklyn. Au début des années 1930, la famille a agrandi sa ligne de production pour inclure des barres glacées recouvertes de chocolat, des sucettes glacées et des sandwichs de crème glacée.

Glace d’Haagen Dazs. (Domaine public)

Reuben Mattus avait la conviction qu’il pouvait proposer des glaces d’une meilleure qualité à ses clients. Il s’est formé tout seul en science et en méthodologie culinaire afin de créer des glaces beaucoup plus élaborées. Pourtant, son véritable coup de génie aura été d’avoir compris que son nouveau produit de haute qualité avait besoin d’une certain cachet cosmopolite pour attirer son public cible : les Américains fortunés et sophistiqués. Il a ainsi décidé de donner un nom à « consonance étrangère » à son produit, en choisissant un nom « danois » pour rendre hommage à l’effort du pays pour sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

De façon étonnante, au même moment, un autre entrepreneur juif se lançait, à l’autre bout du pays, dans sa propre expérience de production de glace. Irv Robbins, un Canadien autodidacte, faisait ses premiers pas dans le magasin de son père. Il a ensuite appris de lui-même de nouvelles techniques pour fabriquer des glaces alors qu’il était lieutenant dans la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 1945, Irv Robbins a ouvert son premier magasin Snowbird Ice Cream, en partie avec l’argent de sa bar mitzvah (bien vu, non ?) à Glendale en Californie. Il a très rapidement eu des retours élogieux sur les parfums variés de sa gamme. Peu après, Bert Baskin, son beau-frère, ouvre son propre magasin et, en 1948, le duo a créé une entreprise commune qui allait bientôt devenir Baskin-Robbins.

La boucle a été bouclée quand, près de 50 ans plus tard, Baskin-Robbins fusionne avec Dunkin’ Donuts — fondé par l’entrepreneur juif William Rosenberg.

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Looks so good. Tastes even better.

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Steve Herrell, dont l’épouse et partenaire d’affaire était juive, suit les traces d’Haagen-Dazs en élargissant la gamme de parfums. Il décide de profiter de cet engouement pour ouvrir une boutique de crèmes glacées dans les années 1970 qui propose des saveurs plus exotiques que les goûts classiques : chocolat, vanille et fraise. Implanté dans le Massachusetts, il innove alors en mettant en vente des parfums comme le pudding au chocolat, la pâte à biscuits ou le beurre de cacahuètes. Il donne également aux clients la possibilité de faire leurs propres « mélanges » en ajoutant des M&Ms, des morceaux de cookies au chocolat, des vermicelles sucrés ou des morceaux de caramel mou.

Sur cette photo prise le 23 mars 2010, des glaces avancent sur la chaine de production de la glace faite maison de Ben & Jerry’s à Waterbury, Vermont. (AP Photo/Toby Talbot)

Et tout comme Steve Herrell a été inspiré par Haagen-Dazs, ses innovations en matière de glace allaient influencer d’autres entrepreneurs du secteur, dont les deux mensche qui allaient certainement devenir les plus grands créateurs et distributeurs de crème glacée pour fins gourmets : Ben (Cohen) & Jerry (Greenfield).

Après avoir vu par lui-même comment Steve Herrell appliquait sa technique de mélange dans sa boutique, le duo plein d’entrain ouvre un magasin en 1978 à Burlington, dans le Vermont. Au départ, ils suivent le style de leur concurrent en proposant d’ajouter manuellement différentes garnitures. Mais ils passent ensuite à la production de pots incorporant déjà des bonbons, des produits de boulangerie et des sauces, ouvrant ainsi la voie aux saveurs emblématiques de Ben & Jerry’s comme Peanut Butter Cup, Caramel Chew Chew ou Cookie Dough.

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