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Liberman: Le retrait US de Syrie pourrait déclencher une guerre totale au nord

Pour Avigdor Liberman, le retrait est une aubaine pour l'Iran et ses alliés ; son prédécesseur Yaalon appelle les Etats-Unis à reconnaître la souveraineté israélienne sur le Golan

Des soldats israéliens montent la garde au poste frontière de Quneitra avec la Syrie, sur le plateau du Golan, le 27 septembre 2018. (Basel Awidat/Flash90)
Des soldats israéliens montent la garde au poste frontière de Quneitra avec la Syrie, sur le plateau du Golan, le 27 septembre 2018. (Basel Awidat/Flash90)

L’ancien ministre de la Défense Avigdor Liberman a averti jeudi que la décision du président américain Donald Trump de retirer toutes les troupes américaines de Syrie pourrait mener à une guerre au nord entre Israël et les forces soutenues par l’Iran.

Trump a annoncé mercredi que les soldats américains quitteraient la Syrie car le groupe djihadiste de l’Etat islamique avait été « vaincu ». Le retrait prévu a été critiqué par des responsables aux États-Unis et en Israël, qui ont averti qu’il pourrait miner les efforts déployés pour contrer l’Iran en Syrie.

« Le retrait des États-Unis de Syrie augmente considérablement les risques d’un conflit généralisé dans le nord du pays, tant au Liban qu’en Syrie », a déclaré M. Liberman à une radio israélienne.

Il a déclaré que le retrait des États-Unis remonterait le moral du président syrien Bashar el-Assad, de l’Iran et de l’organisation terroriste libanaise Hezbollah, ces deux derniers luttant au nom du régime syrien pendant la guerre civile dans ce pays.

Avigdor Liberman, chef du parti Yisrael Beytenu, prend la parole à la Globes Business Conference à Jérusalem le 19 décembre 2018. (Yonatan Sindel/Flash90)

M. Liberman, qui a démissionné le mois dernier pour protester contre la réponse du gouvernement à la violence dans la bande de Gaza, a également déclaré que la décision américaine entraînerait un changement stratégique majeur dans la région.

« Il s’agit de 2 000 soldats qui surveillaient le passage entre l’Irak et la Syrie. Il est question désormais de territoires chiites contigus entre l’Iran, l’Irak et la Syrie », a-t-il expliqué.

Moshe Yaalon, le prédécesseur de Liberman au poste de ministre de la Défense, a déclaré qu’Israël serait maintenant confronté à une situation sécuritaire « plus complexe » dans le nord.

« Il est de notre devoir de faire face à la nouvelle réalité en poursuivant notre politique active en accord avec nos lignes rouges et nos intérêts nationaux », a-t-il écrit sur Twitter jeudi.

Le ministre sortant de la Défense, Moshe Yaalon, pendant l’annonce de sa démission de la Knesset, au quartier général de l’armée israélienne à Tel Aviv, le 20 mai 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Yaalon a déclaré que les États-Unis ont « beaucoup d’autres moyens d’agir et de faire pression » même s’ils n’ont pas de troupes au sol. Il a appelé l’administration Trump à reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, conquis à la Syrie lors de la Guerre des Six Jours en 1967 et annexé ultérieurement dans une décision non reconnue sur le plan international.

« Ce n’est pas une ‘compensation’, mais plutôt l’expression d’un soutien continu », a-t-il précisé.

Ces dernières années, Israël a mis en garde à plusieurs reprises contre les efforts déployés par l’Iran pour établir une présence militaire en Syrie et faire passer clandestinement des armes à son mandataire, le Hezbollah, au Liban. Pendant ce temps, l’armée israélienne a effectué des centaines de frappes aériennes en Syrie contre des cibles liées à l’Iran.

« Israël ne peut pas permettre que l’Iran s’installe en Syrie. Nous agirons à presque n’importe quel prix pour empêcher cela », a déclaré le ministre des Finances Moshe Kahlon à la radio militaire jeudi.

Des véhicules blindés des forces américaines circulent près du village de Yalanli, à la périphérie ouest de la ville de Manbij, au nord de la Syrie, le 5 mars 2017. (DELIL SOULEIMAN/AFP)

L’annonce du retrait américain de la Syrie, qui aurait eu lieu après un appel téléphonique entre Trump et le président turc Recep Tayyip Erdogan, a également suscité des inquiétudes quant au sort des combattants kurdes soutenus par les Etats-Unis dans le nord-est de la Syrie, qui luttent contre l’État islamique.

La Turquie a accusé les miliciens kurdes d’avoir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan, que les États-Unis et d’autres pays considèrent comme une organisation terroriste.

« Du point de vue des Kurdes, il y a là un grave préjudice », a déclaré le ministre des Transports Yisrael Katz à la radio israélienne au sujet du retrait des États-Unis. « Heureusement pour nous, Israël n’est pas Kurde. »

En prévision d’une offensive attendue de la Turquie sur des zones contrôlées par les Kurdes en Syrie, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar aurait déclaré jeudi selon Reuters que les combattants kurdes « seront enterrés dans leurs tranchées le moment venu ».

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