Liberman : Netanyahu ne devrait pas démissionner, même s’il est inculpé
Le ministre de la Défense affirme aussi qu’Israël ne commencera pas un nouveau conflit mais n’ignorera pas les provocations de ses ennemis

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman a déclaré samedi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne devrait pas démissionner même s’il était mis en examen dans le cadre de l’enquête de corruption dont il fait l’objet.
Pendant l’émission « Rencontre avec la presse » de la Deuxième chaîne, Liberman a cité sa propre expérience d’être jugé pour corruption, après avoir démissionné du poste de ministre des Affaires étrangères en 2012 avant d’y revenir en 2013, quand il a été acquitté.
Il a néanmoins ajouté que « ce n’est pas la même histoire pour le Premier ministre. »
« Concernant le Premier ministre, ce n’est absolument pas la même chose. Au moment où le Premier ministre démissionne, c’est un drame politique, a-t-il déclaré. S’il me posait la question, je recommanderais qu’il reste même s’il devait être mis en examen, et qu’il gère le procès en étant Premier ministre. »
La Deuxième chaîne a annoncé vendredi soir que la police penserait que l’enquête sur les cadeaux que Netanyahu aurait acceptés de la part d’hommes d’affaires, l’Affaire 1 000, durera encore quatre à six semaines, et entraînera une recommandation de mise en examen du dirigeant israélien.
D’autre part, en parlant du récent embrasement des tensions dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas, Liberman a déclaré qu’Israël n’avait aucune intention de commencer de nouveaux combats contre ses ennemis à ses frontières nord et sud, mais a prévenu que le pays ne resterait pas les bras croisés s’il était provoqué.

« J’entends beaucoup de discussions de mes collègues du gouvernement, qui n’ont aucun poids sur la politique de défense de l’Etat d’Israël, a déclaré Liberman. Nous n’avons aucun projet pour initier une action militaire, ni dans le sud, ni dans le nord, tout comme nous n’avons aucune intention d’accepter les provocations. Ceux dans le nord et le sud le savent très bien. »
Le ministre de la Défense, qui est également le président du parti Yisrael Beytenu, faisait référence au groupe terroriste du Hamas à la frontière sud d’Israël, et à celui du Hezbollah, soutenu par l’Iran, à la frontière nord, en Syrie et au Liban.
« Nous agissons de manière responsable et déterminée, c’est la bonne politique », a déclaré Liberman. Si Israël devait être entraîné dans une confrontation, a-t-il déclaré, « nous irons de toutes nos forces, nous ne laisserons pas une pierre non retournée dans toute leur infrastructure. »
Liberman a également rejeté les spéculations des ministres sur la date d’un potentiel nouveau conflit dans la bande de Gaza.
« Je ne sais pas d’où ils tirent leurs dates », a-t-il déclaré, faisait référence au ministre du Logement Yoav Galant, ancien général de l’armée israélienne qui a déclaré la semaine dernière à la radio militaire que les Israéliens devraient se préparer à une autre confrontation contre le Hamas dans les prochains mois. « C’est du bavardage ministériel. »
Liberman a également critiqué le ou les ministres responsables de la divulgation des informations d’un rapport du contrôleur de l’Etat, qui devrait être bientôt publié, sur la gestion de la guerre de 2014 dans la bande de Gaza par le cabinet de sécurité.

Ce rapport montrerait des dissensions internes profondes entre les membres du cabinet de sécurité, notamment entre Moshe Yaalon, alors ministre de la Défense, et Naftali Bennett, alors ministre de l’Economie, sur la conduite de l’opération Bordure protectrice.
S’en prenant apparemment à Bennett, actuel ministre de l’Education, Liberman a déclaré que « quiconque divulgue un document classifié du contrôleur de l’Etat ou d’une réunion du cabinet fait quelque chose qui ne doit simplement pas être fait. Et a fortiori quand la raison est politique. Cela ne se fait pas. »
Bennett avait appelé le mois dernier la Knesset à autoriser la publication des conclusions du contrôleur de l’Etat.