L’Iran condamne à mort 4 personnes accusées d’espionnage au profit d’Israël
Trois prévenus sont accusés d'avoir aidé à l'assassinat présumé par Israël d'un scientifique nucléaire en 2020 ; le 4e est impliqué dans une affaire d'espionnage non précisée
DUBAI, Émirats Arabes Unis – Quatre personnes ont été condamnées à mort par un tribunal révolutionnaire d’Urmia dans le nord-ouest de l’Iran, accusées d’espionnage au profit d’Israël, a rapporté mercredi l’agence de presse semi-officielle Fars.
Selon cette agence, trois des prévenus – dont la nationalité n’a pas été précisée – étaient accusés d’avoir aidé l’agence d’espionnage israélienne du Mossad à transporter du matériel en Iran pour l’assassinat du scientifique nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh, sous couvert de contrebande de boissons alcoolisées. Fakhrizadeh a été tué en novembre 2020 près de Téhéran lors d’une attaque contre son convoi.
La justice iranienne a inculpé fin 2022 neuf personnes pour « corruption sur terre » et « coopération avec Israël » en lien avec cet assassinat, avait alors indiqué Massoud Setayeshi, porte-parole du pouvoir judiciaire..
En 2018, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait présenté Fakhrizadeh comme le directeur d’un programme nucléaire militaire secret dont l’Iran a toujours nié l’existence.
Fakhrizadeh était considéré par les services de renseignement occidentaux comme le cerveau d’un programme iranien secret visant à développer une capacité d’armement nucléaire. La République islamique a longtemps nié une telle ambition.
Le quotidien britannique, Jewish Chronicle a rapporté en février 2021, en citant des sources des services de renseignement, que Fakhrizadeh avait été tué par un fusil d’une tonne introduit clandestinement en Iran en pièces détachées par des agents du Mossad, tant israéliens qu’iraniens.
Israël s’est refusé à tout commentaire au moment de son assassinat et, mercredi, un porte-parole du gouvernement israélien a déclaré, en réponse à la dépêche de Fars : « Nous ne commentons jamais ce genre d’affaires. Notre position n’a pas changé ».
Fars a révélé que le quatrième prévenu condamné à mort était lié à une autre affaire d’espionnage non précisée.
L’Iran et Israël se livrent à une guerre de l’ombre depuis des dizaines d’années, avec des accusations mutuelles de sabotage et de complot d’assassinat. Toutefois, ce conflit a pris une tournure plus directe cette année, Israël se préparant à une éventuelle riposte iranienne aux frappes aériennes lancées le 26 octobre contre des sites militaires iraniens, en réponse à une attaque de missiles de Téhéran le 1er octobre.
Ce jour-là, la République islamique a lancé 200 missiles balistiques sur Israël, envoyant une grande partie de la population se réfugier dans des abris antiatomiques et des chambres sécurisées. L’attaque – la seconde attaque directe de Téhéran contre Israël après un tir de drones et de missiles en avril – a causé des dommages relativement mineurs à des bases militaires et à certaines zones résidentielles, tuant un Palestinien en Cisjordanie.
Au moins quatre soldats iraniens ont été tués lors des frappes aériennes israéliennes, qui ont également causé des « dommages limités » à plusieurs systèmes radar, selon des responsables iraniens. Les médias iraniens ont aussi rapporté la mort d’un civil.
Les tentatives iraniennes de minimiser les impacts de cette attaque ont échoué lorsque des photos satellites et divers rapports médiatiques internationaux ont révélé que les frappes israéliennes avaient paralysé la production de missiles balistiques en détruisant au moins une douzaine de mélangeurs de carburant solide, tout en neutralisant des défenses aériennes cruciales protégeant des installations énergétiques stratégiques.
L’Iran ne reconnaît pas le droit à l’existence d’Israël. L’ayatollah Khamenei, a qualifié Israël de « tumeur cancéreuse » qui « sera sans aucun doute déracinée et détruite ».
L’AFP a contribué à cet article.