Israël peinera à respecter sa promesse d’augmentation de l’aide à Gaza – responsables US
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
![Des bénévoles se tenant devant des camions transportant de l'aide humanitaire aux Palestiniens au poste-frontière de Rafah, en Égypte, le 31 octobre 2023. (Crédit : Ahmed Hatem/AP) Des bénévoles se tenant devant des camions transportant de l'aide humanitaire aux Palestiniens au poste-frontière de Rafah, en Égypte, le 31 octobre 2023. (Crédit : Ahmed Hatem/AP)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/11/AP23304603629268-640x400.jpeg)
Alors qu’Israël a accepté, dans le cadre de l’accord conclu pour libérer des otages capturés le 7 octobre par les terroristes palestinien du Hamas, d’autoriser l’entrée d’au moins 200 camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza pour chaque jour de la trêve, qui devrait durer de plusieurs jours, les mécanismes actuels d’acheminement de l’aide mis en place par Tsahal ne permettront probablement pas cette augmentation indispensable de l’assistance, déclarent deux responsables de l’administration du président américain Joe Biden au Times of Israel.
En conséquence, Washington a fait pression sur Israël pour qu’il ouvre son point de passage de Kerem Shalom afin de faciliter l’entrée de d’aide supplémentaire dans l’enclave, à la fois pendant la trêve de plus de quatre jours et au-delà, disent les responsables de l’administration.
Israël a refusé de rouvrir Kerem Shalom depuis l’assaut du Hamas le 7 octobre et n’a autorisé l’entrée de l’aide à Gaza par le point de passage égyptien de Rafah que deux semaines après le début de la guerre, arguant qu’il ne fournirait pas directement de l’aide à la bande de Gaza tant que les centaines d’otages y seront retenus.
Les acteurs internationaux ont tenté de faire au mieux via Rafah, mais ce n’est que plusieurs jours après son ouverture que le nombre de camions a pu dépasser l’objectif initial de 100.
Les deux responsables de l’administration Biden citent plusieurs raisons pour expliquer l’insuffisance du volume d’aide qui a pu entrer à Gaza par Rafah, en soulignant le système d’inspection alambiqué, dans le cadre duquel des camions déjà inspectés en Égypte sont ensuite entrés par le point de passage israélien de Nitzana, où ils sont examinés par les autorités israéliennes avant d’être renvoyés en Égypte et acheminés par Rafah.
Cette série d’inspections supplémentaires n’existait pas avant la guerre, mais Israël a insisté pour qu’elle soit ajoutée au cours du mois dernier.
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Les responsables américains soulignent également les problèmes de l’aéroport égyptien d’al-Arish, qui est le seul à recevoir des cargaisons d’aide qui sont ensuite acheminées à Gaza par Rafah. L’aéroport ne dispose que d’une seule piste et d’un nombre très limité de places de stationnement, ce qui le rend inadapté aux livraisons massives nécessaires à l’enclave côtière.
Washington a l’intention d’insister sur la réouverture du point de passage de Kerem Shalom, ont déclaré les deux responsables de l’administration.
Le rejet de la demande par Israël est « vraiment problématique parce que le niveau de l’aide entrant à Gaza est totalement insoutenable » alors que la situation humanitaire s’aggrave et que de plus en plus de personnes dépendent de l’assistance, prévient le haut responsable de l’administration.
Le fonctionnaire ajoute que le refus de rouvrir Kerem Shalom est « complètement politique », étant donné qu’il n’y a aucun problème en matière de sécurité à autoriser l’aide à entrer à Gaza par ce point de passage.
Un deuxième fonctionnaire de l’administration affirme que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu était le plus exposé aux critiques de sa base de droite lorsque le Premier ministre a accepté pour la première fois d’autoriser l’entrée de l’aide par Rafah le mois dernier, après avoir juré qu’il ne le ferait pas. Mais maintenant que Rafah fonctionne, l’ouverture de Kerem Shalom comporte beaucoup moins de risques politiques.
« Les Israéliens, à juste titre, ont mis l’accent sur l’aide qu’ils ont autorisée, reconnaissant que cela leur donnait une plus grande légitimité internationale pour poursuivre l’opération militaire », a déclaré le second fonctionnaire de l’administration.
« Mais cela ne peut pas être un simple sujet de discussion. »