Selon Tsahal, la plupart des civils de Jabalia ont évacué malgré les manœuvres du Hamas
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
La grande majorité de la population civile palestinienne de Jabalia, dans le nord de Gaza, a évacué, au moment où l’armée israélienne y poursuit son offensive contre le Hamas, comme dans d’autres villes au nord de la ville de Gaza.
L’armée israélienne assure être parvenue à faire évacuer plus de 55 000 civils de Jabalia que le Hamas tentait de forcer à rester afin de leur servir de boucliers humains. On estimait à 60 000 le nombre de Palestiniens se trouvant à Jabalia avant le lancement de la dernière opération, le mois dernier.
La population s’est déplacée en grand nombre en direction de la ville de Gaza : quelques dizaines d’entre eux seulement ont emprunté le corridor de Netzarim tenu par Tsahal pour se rendre dans la zone humanitaire désignée par Israël dans le sud de la bande de Gaza.
Tsahal affirme disposer de preuves et de témoignages selon lesquels le Hamas aurait violenté et même parfois exécuté des civils qui tentaient de quitter Jabalia.
L’armée israélienne explique vouloir que les civils quittent la ville afin de lui laisser les coudées franches pour mener son offensive contre les terroristes sans risquer la vie d’innocents, le Hamas tentant de se cacher derrière les civils.
Des officiers supérieurs ont nié que l’armée mette ici en œuvre un prétendu projet de généraux à la retraite, destiné à assiéger le nord de Gaza pour en faire une zone militaire à l’intérieur de laquelle tout le monde serait une cible potentielle et aucune forme d’aide jumanitaire ne serait admise.
Selon l’armée israélienne, sur le terrain, des dizaines de camions d’aide humanitaire entrent chaque jour dans le nord de Gaza par les deux points de passage d’Erez et les populations civiles peuvent évacuer en toute sécurité sans être prises pour cibles.
Tsahal revendique la capture de 700 membres du Hamas ou d’autres organisations terroristes qui se sont rendus au moment de l’évacuation des civils à Jabalia. Toujours selon elle, figurent parmi ces personnes des dizaines de participants à l’attaque du 7 octobre ou au raid sur le passage d’Erez.
De source militaire toujours, ces terroristes interpelés donnent à Tsahal des renseignements des plus utiles.
Ce matin, l’armée israélienne a annoncé la mort d’un millier de terroristes lors des derniers combats à Jabalia.
Selon le dernier décompte de Tsahal, le nombre de personnes encore à Jabalia s’élèverait à quelques centaines.
Plusieurs milliers de Palestiniens se trouvent par ailleurs encore à Beit Lahiya, Beit Hanoun ou dans d’autres villes du nord de Gaza, dans lesquelles l’armée prévoit d’intervenir contre le Hamas au titre de l’offensive actuelle.
Dans le cadre de l’opération en cours, qui, selon l’armée israélienne, a vocation à empêcher les membres du Hamas de s’échapper ou de faire venir des renforts de la ville de Gaza, où des milliers d’agents terroristes sont soupçonnés de se trouver, les villes du nord de Gaza – à commencer par Jabalia – sont désormais coupées de la ville de Gaza.
L’opération actuelle est menée par la 162e division, avec le concours de la 401e brigade blindée et des brigades d’infanterie Givati et Kfir.
Depuis le début de cette opération, l’armée israélienne a annoncé la découverte de plus de 200 maisons piégées. A deux reprises, les explosifs n’ont pas été découverts avant l’entrée des soldats, qui ont été blessés .
Cette opération est la quatrième offensive de Tsahal à Jabalia depuis le début de cette guerre commencée il y a maintenant un an. L’armée estime que cette opération lui permettra enfin d’en finir avec le Hamas à Jabalia de façon à ce qu’il ne soit plus le « centre de gravité le plus important » de l’organisation terroriste dans le nord de Gaza.
A ce jour, dix-neuf soldats et officiers de Tsahal ont été tués lors de l’opération à Jabalia, dont le commandant de la 401e brigade blindée.