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Londres : un Juif accusé de harcèlement raciste pour avoir brandi une pancarte anti-Hezbollah

La police a abandonné les poursuites après huit mois de calvaire ; une enquêtrice a estimé que la banderole était susceptible d'offenser les manifestants pro-Hezbollah

Photo d'illustration : un drapeau du Hezbollah pendant un rassemblement al-Quads à Londres (Crédit :Steve Winston/via Jewish News)
Photo d'illustration : un drapeau du Hezbollah pendant un rassemblement al-Quads à Londres (Crédit :Steve Winston/via Jewish News)

La police britannique a arrêté et mis en examen un homme Juif à Londres, au mois de septembre, pour harcèlement raciste. Il avait brandi une affiche satirique du Hezbollah et les enquêteurs se sont d’ailleurs inquiétés, lors d’un interrogatoire, du fait que les soutiens du groupe terroriste pro-Iran aient pu se sentir offensés…

Les charges ont finalement été abandonnées au début du mois de mai, a fait savoir le Telegraph dans la journée de vendredi.

L’affiche raillait Hassan Nasrallah, montrant le chef du Hezbollah avec un bipeur et les mots « beep, beep, beep » – une référence à une audacieuse opération israélienne qui avait été menée au mois de septembre.

L’homme, qui avait pris part à une contre-manifestation en date du 20 septembre alors qu’un mouvement de protestation anti-israélien avait été organisé à proximité du domicile de l’ambassadrice Tzipi Hotovely, à Swiss Cottage, au nord-ouest de Londres, avait brandi sa pancarte pendant moins de trois minutes. Il a dit au journal vouloir conserver l’anonymat par crainte pour sa sécurité.

Le 27 septembre, une frappe aérienne israélienne avait entraîné la mort de Nasrallah, à Beyrouth. Le même jour, l’homme était retourné à Swiss Cottage pour une nouvelle contre-manifestation et c’est à cette occasion qu’il avait été arrêté.

Avant de passer la nuit dans la cellule d’un commissariat local, la police avait perquisitionné son domicile à la recherche de la pancarte, qu’elle n’avait pas trouvée. L’homme leur avait préalablement dit qu’elle ne lui appartenait pas.

« Deux fourgons de police et six agents se sont présentés chez nous pour chercher du ‘matériel offensant’, ce qui était assez intrusif. Cela a été une expérience horrible », a-t-il déclaré au Telegraph.

« Ils m’ont installé dans le salon et ils ont demandé à ma compagne de les accompagner dans toute la maison. Ils n’ont pas été très agréables avec elle et ils ont même fouillé le tiroir où elle garde ses sous-vêtements. C’était totalement ridicule ».

Sur une vidéo de l’interrogatoire de l’homme qui a été obtenue par le Telegraph, une policière l’interroge à plusieurs reprises sur la pancarte : « Pensez-vous qu’en montrant cette image à des manifestants qui sont clairement pro-Hezbollah et anti-Israël, vous n’attisez pas la haine raciale encore davantage ? »

L’avocat de l’homme, Carl Wolf, riposte : « Est-ce que vous êtes en train de dire qu’il y avait des personnes pro-Hezbollah ? Parce qu’il s’agit d’une organisation terroriste interdite ». La policière répond qu’elle est « au courant » et elle poursuit son interrogatoire.

Même s’il avait nié avoir eu l’intention d’inciter à la haine raciale ou d’insulter les partisans du Hezbollah – un groupe inscrit sur la liste noire des organisations terroristes au Royaume-Uni – la police l’avait mis en examen pour avoir « entraîné un harcèlement, une alarme ou une détresse aggravés par la race ou la religion, par des mots ou des écrits », a fait savoir le Telegraph.

Les charges ont finalement été abandonnées le 10 mai – le service des poursuites de la Couronne ayant estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves dans le dossier pour qu’il y ait une possibilité réaliste de condamnation.

« La police métropolitaine est toujours totalement dépassée s’agissant de contrôler les défilés de la haine anti-israélienne auxquelles nous avons assisté dans nos rues, semaine après semaine, depuis l’attaque du 7 octobre », a confié l’homme au Telegraph.

« Cela dépasse l’entendement que la police puisse penser que cette pancarte est susceptible d’être offensante pour les partisans du Hezbollah. S’il y a des partisans du Hezbollah à ces défilés, pourquoi n’ont-ils pas été mis en examen pour infraction aux lois antiterroristes alors que j’ai été inculpé pour avoir tenu une pancarte qui ne peut être interprétée que comme une satire politique ? », s’est-il interrogé.

« Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j’ai été soulagé quand j’ai appris que je n’irais pas au tribunal », a-t-il continué.

De son côté, la police londonienne a déclaré au Telegraph que l’enquêtrice s’était « clairement mal exprimé lorsqu’elle a parlé des participants à la manifestation en disant qu’ils étaient pro-Hezbollah, en ne disant pas qu’ils étaient pro-palestiniens ». Elle a ajouté que l’homme « a été mis en examen après un examen minutieux des éléments de preuves qui étaient en notre possession ».

John Woodcock, ancien responsable des questions liées à l’extrémisme au Royaume-Uni, a déclaré au Telegraph : « Nous comprenons tous que la police a un travail difficile à accomplir pour empêcher les manifestations de dégénérer, mais l’idée que des agents soient intervenus en se plaçant du côté des partisans d’une organisation terroriste interdite est grotesque ».

Il a ajouté que « l’explication qui a été donnée par la police – qui a déclaré que l’enquêtrice s’était simplement mal exprimée – est invraisemblable. Elle était en train de lire une liste de questions préparées au préalable. La police devrait assumer son erreur et profiter de l’occasion pour en tirer les leçons qui s’imposent ».

Chris Philip, le ministre de l’Intérieur du cabinet fantôme britannique, a pour sa part indiqué au Telegraph que « ces derniers temps, la police n’a pas réagi lorsqu’elle a été confrontée à des manifestants qui appelaient au djihad et à l’intifada à Londres. Pourtant, cet homme a apparemment été arrêté parce qu’il était susceptible d’offenser les partisans d’une organisation terroriste interdite. »

Des manifestants pro-palestiniens et anti-israéliens se rassemblent à Whitehall après une marche dans le centre de Londres, le 17 mai 2025. (Crédit : Henry Nicholls/AFP)

« Il y a ici une police à deux vitesses. La loi est claire : soutenir des groupes terroristes interdits, inciter à la violence, à la haine raciale ou au harcèlement est illégal. Par ailleurs, la liberté d’expression s’applique à tous. La police ferme parfois les yeux lorsque l’application de la loi peut s’avérer difficile, tout en exerçant une surveillance excessive à d’autres moments. La loi devrait être appliquée de la même manière à tous, avec fermeté et sans crainte ni favoritisme. Ce n’est pas ce qui s’est passé ici », a-t-il déploré.

Ian Austin, un homme qui a fait l’objet d’une enquête de la police britannique pour avoir appelé les membres du groupe terroriste du Hamas des « islamistes » sur les réseaux sociaux, a déclaré au Telegraph : « C’est incompréhensible de se dire qu’une personne a été arrêtée, mise en cellule puis mise en examen pour avoir brandi cette pancarte parce qu’elle était susceptible de déranger les partisans de terroristes islamistes, les partisans d’une organisation interdite, alors que la police aurait plutôt dû prendre des mesures contre les soutiens du terrorisme ».

« Il y a clairement un problème systémique lorsqu’il s’agit de prendre en charge ces manifestations de haine et, au lieu de nous dire qu’ils sont en désaccord avec des décisions qui sont prises individuellement, les ministres devraient se ressaisir et régler le problème ».

Un porte-parole de la police a expliqué au Telegraph que 28 arrestations avaient été effectuées depuis l’attaque sanglante commise par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, en vertu de la loi britannique sur le terrorisme, « pour des infractions commises lors de différentes manifestations, avec notamment le port de vêtements ou de symboles indiquant un soutien à ces groupes, y compris le Hezbollah. Ce qui vient s’ajouter aux centaines d’arrestations qui ont été effectuées pour d’autres délits ».

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