L’ONU retire un tiers de son personnel international de Gaza, après la mort d’un employé
Une trentaine de travailleurs étrangers quitteront l'enclave ; six ont été blessés dans une explosion dont Israël nie la responsabilité, mais qui, selon l'ONU, a probablement été causée par des tirs de chars israéliens

Les Nations unies ont déclaré lundi qu’elles allaient « réduire leur présence » dans la bande de Gaza après un incident survenu la semaine dernière dans l’un de leurs complexes, au cours duquel un membre du personnel bulgare a été tué et cinq autres employés blessés.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré lors d’un point de presse régulier que cette décision avait été prise pour des raisons de sécurité et opérationnelles et qu’elle impliquerait le retrait d’une trentaine de la centaine de membres du personnel international actuellement présents à Gaza.
« Ce que nous faisons, c’est réduire le nombre de membres du personnel international d’environ un tiers cette semaine, peut-être un peu plus si cela s’avère nécessaire. C’est une mesure temporaire. Nous espérons que les gens reviendront à Gaza dès que possible », a-t-il déclaré.
Cela concerne notamment du personnel de l’Unicef, de l’OMS, du Programme alimentaire mondial ou du Bureau humanitaire (Ocha).
« L’ONU ne quitte pas Gaza », a-t-il toutefois insisté, rappelant la présence, selon lui, cruciale des quelque 13 000 employés de son agence controversée pour les réfugiés palestiniens.
« Le secrétaire général a pris la décision difficile… alors même que les besoins humanitaires augmentent et que notre préoccupation concernant la protection des civils s’intensifie », a-t-il déclaré. « L’organisation reste déterminée à continuer de fournir l’aide dont les civils dépendent pour leur survie et leur protection. »
Dujarric a déclaré que, d’après les informations actuellement disponibles, les explosions survenues le 19 mars dans un complexe de l’ONU à Deir Al Balah, qui ont tué un travailleur bulgare de l’ONU et blessé grièvement six autres personnes (originaires de France, de Moldavie, de Macédoine du Nord, des Territoires palestiniens et du Royaume-Uni), provenaient d’un char israélien.

« La localisation de ce complexe de l’ONU était bien connue des parties au conflit », a insisté Stéphane Dujarric. Le secrétaire général Antonio Guterres « condamne fermement ces frappes et demande une enquête complète, minutieuse et indépendante », a-t-il répété.
Israël a nié être à l’origine de l’explosion du 19 mars à la maison d’hôtes de l’ONU dans le centre de Gaza.
Interrogé sur la question de savoir si l’ONU pensait que le complexe avait été délibérément pris pour cible, Dujarric a répondu « que c’est l’une des raisons pour lesquelles nous devons mener une enquête très claire et transparente. Le fait est que les Israéliens savaient exactement où se trouvait cette installation de l’ONU, et qu’elle a été touchée par un obus provenant de l’un de leurs chars. »
L’armée israélienne affirme que ses forces ont tiré par erreur sur le bâtiment du CICR
Par ailleurs, l’armée israélienne a déclaré que ses forces avaient tiré lundi sur un bâtiment appartenant à la Croix-Rouge dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, à la suite d’une identification incorrecte, après qu’un bureau de l’organisation humanitaire eut été endommagé par un projectile explosif.
La guerre dans la bande de Gaza a commencé le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont envahi le sud d’Israël, ont tué quelque 1 200 personnes, pris 251 otages et se sont livrés à des actes d’une brutalité inouïe et à des agressions sexuelles.
Les combats ont brièvement cessé en novembre 2023 dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu sur les otages, puis ont repris pendant environ deux mois à partir de la mi-janvier 2025, lorsqu’un autre accord de trêve sur les otages a été conclu.
Les combats ont repris la semaine dernière, bien que des pourparlers soient en cours pour obtenir la libération d’autres otages en échange d’une nouvelle trêve.