L’UE veut une réunion avec Israël pour évoquer la situation à Gaza
Il y a "un dilemme sur la façon dont la communauté internationale peut contraindre à la mise en œuvre" de l'arrêt édicté par la CIJ, a déclaré Josep Borrell
L’Union européenne va demander à Israël de tenir une réunion pour discuter de la situation à Gaza et du « respect des droits humains », dans le cadre de leur accord d’association, a indiqué lundi son chef de la diplomatie Josep Borrell.
« Nous avons l’unanimité nécessaire pour convoquer un Conseil d’association avec Israël pour discuter la situation à Gaza (…) et discuter ensuite du respect des droits humains », a-t-il affirmé devant la presse, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
M. Borrell n’a toutefois pas indiqué à quelle date pourrait avoir lieu cette réunion et si Israël avait été informé de cette demande.
L’Espagne et l’Irlande avaient demandé conjointement fin février à la Commission européenne d’examiner le respect par Israël des droits humains, conformément à l’accord d’association en vigueur.
Les décisions sur Gaza prises par la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, doivent être appliquées, y compris par Israël, a encore souligné lundi M. Borrell avant cette réunion, à laquelle ont assisté plusieurs ministres arabes.
« Tout le monde est d’accord pour dire que les décisions de la Cour internationale de justice sont obligatoires et qu’elles doivent être mises en œuvre », a affirmé M. Borrell, après l’ordre donné par cette cour à Israël de cesser « immédiatement » son offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Mais, a-t-il reconnu, « il y a réellement un dilemme sur la façon dont la communauté internationale peut contraindre à la mise en œuvre » de ces décisions.
L’opération menée par Tsahal à Rafah est considérée comme l’une des phases finales de la guerre contre le Hamas. La semaine dernière, la CIJ a ordonné à Israël de cesser les opérations à Rafah qui risqueraient de détruire la population civile qui s’y abrite.
Les responsables israéliens ont déclaré que l’ambiguïté de l’arrêt édicté par la CIJ laissait une marge de manœuvre pour la poursuite de l’offensive dans la ville méridionale de Gaza.
Les ministres de l’UE ont discuté lundi matin de la mise en œuvre de l’arrête de la CIJ avant de rencontrer leurs homologues égyptien, jordanien, qatari, émirati et le secrétaire général de la Ligue arabe. Ils ont également entendu leurs homologues arabes pour discuter du « jour d’après » à Gaza et de la solution à deux Etats, qu’ils jugent indispensable pour garantir la paix et la sécurité dans la région.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 252 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 36 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent, bien que seuls quelque 24 000 décès aient été identifiés dans les hôpitaux.
Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 13 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier de terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi l’assaut.