L’UER sur Kan : Israël pourrait perdre ses droits pour organiser l’Eurovision
L’Union européenne de radiodiffusion a déclaré que les initiatives visant à diviser le radiodiffuseur public pourraient coûter à Israël son adhésion à l'organisation
Les organisateurs du Concours de l’Eurovision auraient averti que si l’initiative du Premier ministre Benjamin Netanyahu de dissoudre le radiodiffuseur public était approuvée par la Haute cour de Justice, le pays perdrait son éligibilité à accueillir la prochaine édition du concours.
L’Union européenne de radiodiffusion (UER) a averti jeudi dans une lettre que si le radiodiffuseur public Kan était divisé en deux entités distinctes, l’une consacrée au divertissement et la seconde aux informations, l’adhésion d’Israël à l’UER – condition requise pour participer et accueillir l’Eurovision, sera réexaminée, et l’Etat hébreu serait potentiellement empêché d’organiser le concours en 2019, comme prévu, a rapporté The Marker lundi.
Le site d’information économique a publié une copie de la lettre adressée par Noel Curran, président de l’UER à Gil Omer, président de Kan et à Eldad Koblenz, directeur-général, après qu’ils ont demandé une mise à jour sur leur statut d’adhérent à l’UER.
L’article autour de cette lettre a été publié peu avant une rencontre sur le projet de division du radiodiffuseur, à laquelle ont participé Netanyahu, le ministre des Communications Ayoub Kara, la ministre de la Culture Miri Regev et le procureur général Avichai Mandelblit et d’autres. La lettre de l’UER sera un point central des débats de cette réunion, qui se penchera sur un accord permettant à l’Eurovision de se dérouler en Israël, a expliqué l’article.
Dans cette lettre, Curran indique que Kan est actuellement adhérent par intérim à l’UER, et que ce statut pourrait être prolongé la semaine prochaine jusqu’à ce la « résolution » du projet de loi sur la division du radiodiffuseur.
Si ce projet de loi est approuvé par la Haute cour et adopté, « l’UER pourrait exprimer des réserves sur l’adhésion, et à cet égard, une nouvelle candidature devra être déposée et sera soumis à un examen par les instances gouvernantes de l’UER », a indiqué le directeur de l’UER.
Faisant probablement allusion au fait que cette nouvelle candidature avait peu de chance d’être approuvée si la division prenait effet, Curran a ajouté : « Nous ne connaissons pas d’audiovisuel public qui gère le département des informations dans une entité distincte avec une direction distincte ».
פרסום ראשון: מכתב ההזהרה ששיגר מנכ"ל ה-EBU לראשי תאגיד כאן, ולפיו אם חוק הפיצול ייכנס לתוקף חברות ישראל תיבחן מחדש. ומה אומרים במשרד התקשורת על מירי רגב?https://t.co/kd9M5fs71h pic.twitter.com/7Kuom5mLxs
— Nati Tucker נתי טוקר (@nati_tucker) June 18, 2018
Selon un article de The Marker publié la semaine dernière, le gouvernement souhaite procéder à la division, et, dans la mesure où la Haute cour donne son accord – octroyer un délai de 12 à 18 mois pour la mettre en œuvre, le temps qu’Israël puisse accueillir le concours.
Kara et Regev s’opposent sur la gestion de la réalisation du spectacle, s’il a lieu en Israël. Kara a déclaré qu’il n’y aura aucune influence politique sur le spectacle, tandis que Regev veut contrôler les segments entre les chansons. Le concours présente généralement chaque artiste dans une séquence visant à mettre en lumière un aspect du pays organisateur. Ces séquences sont souvent utilisées comme un outil marketing puissant.
Regev avait précédemment déclaré qu’Israël ne devait pas du tout accueillir l’événement s’il devait ne pas être organisé à Jérusalem après que les organisateurs européens ont fait part, selon des informations, de leur malaise face à une potentielle politisation du concours.
L’Etat juif a remporté le droit d’organiser la compétition après la victoire, lors de l’édition 2018, de la chanteuse Netta Barzilai avec son titre « Toy ».