Israël en guerre - Jour 596

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L’USC Shoah Foundation continue à aider à documenter le pogrom du 7 octobre

Les chercheurs de l'organisation ont recueilli des centaines de témoignages après le massacre, des récits qu'ils partagent avec la Bibliothèque nationale d'Israël tout en la conseillant sur la constitution d'une collection

Des maisons détruites lors du pogrom du  Hamas, le 7 octobre 2023, dans le sud d'Israël, au kibboutz Kfar Aza, le 19 septembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)
Des maisons détruites lors du pogrom du Hamas, le 7 octobre 2023, dans le sud d'Israël, au kibboutz Kfar Aza, le 19 septembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Huit jours après que les terroristes du Hamas ont envahi le sud d’Israël, massacrant plus de 1 200 personnes, les chercheurs de l’USC Shoah Foundation étaient déjà là, sur le terrain, rassemblant des témoignages dans la zone frontalière de Gaza.

« Nous avons été parmi les premiers à émettre une déclaration sur ce qui était arrivé, le 7 octobre, dans le sud d’Israël », rappelle le directeur-exécutif de l’organisation, Robert J. Williams.

« Nous avons immédiatement compris qu’il était urgent et déterminant de capturer la voix de celles et ceux qui avaient vécu ces événements. Nous avons immédiatement réalisé qu’il s’agissait d’actes massifs de violence prenant spécifiquement des Juifs pour cible », ajoute-t-il, s’adressant au Times of Israel.

Jusqu’à présent, l’USC Shoah Foundation a enregistré 400 témoignages recueillis auprès de survivants du 7 octobre, de membres des premiers secours ou de personnes ayant assisté à ces scènes de terreur. Environ 370 témoignages sont disponibles sur internet, précise Williams. Tous les entretiens qui figurent dans la collection « Bearing Witness » ont été menés avec la même pédagogie mise au point et utilisée par la fondation depuis 1994.

« Nous avons aussi conseillé la Bibliothèque nationale d’Israël concernant la création d’une collection de documents et d’enregistrements en lien avec le 7 octobre », explique Williams. A la tête de l’organisation depuis 2022, il avait tenu des rôles de premier plan, dans le passé, au musée de commémoration de la Shoah aux États-Unis et au sein de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA).

L’USC Shoah Foundation avait été fondée par le réalisateur Steven Spielberg en 1994, après son film-culte « La Liste de Schindler ». En trente ans d’existence, les documentaristes de la fondation ont recueilli les témoignages de 52 000 survivants du génocide juif.

Au mois de septembre, la Bibliothèque nationale d’Israël a signé un accord avec la fondation – cette dernière s’engage ainsi à rendre pleinement accessibles aux Israéliens tous les témoignages figurant dans les archives de l’USC Shoah Foundation, avec une interface de recherche en hébreu. Une initiative qui, déclare Williams, est une avancée qui permettra, à terme, de mettre à disposition des internautes du monde entier tous ces documents, enregistrements et autres vidéos.

Actuellement, environ 10 % de ces archives sont accessibles à tous, en ligne. Pour ouvrir l’accès à toute la collection, les chercheurs doivent obtenir l’autorisation de l’un des 180 musées et universités partenaires de la fondation. D’ici la fin de l’année 2024, explique Williams, tout internaute dont l’adresse IP est enregistrée en Israël pourra faire des recherches, consulter ou télécharger les témoignages des archives.

« Nous élargissons notre champ d’action »

Après trente années passées à recueillir des témoignages sur la Shoah, l’USC Shoah Foundation élargit dorénavant le champ de sa mission.

Alors que les survivants de la Shoah sont devenus rares, elle a enregistré les Juifs qui ont été victimes d’antisémitisme dans les décennies qui ont suivi le génocide juif.

Dr. Robert J. Williams, directeur-exécutif de l’USC Shoah Foundation (Autorisation)

« Nous élargissons notre champ d’action en travaillant sur l’antisémitisme depuis 1945 », précise Williams.

Concernant ces témoignages de l’après-guerre, Williams déclare que la fondation travaille notamment sur l’expulsion des communautés juives des pays arabes, après 1948. Elle s’intéresse aussi à la situation difficile des Juifs éthiopiens et à la manière dont les attentats terroristes ont touché les Juifs dans les pays du monde entier.

L’USC Shoah Foundation a aussi œuvré à mettre en place « des infrastructures numériques » en plus des archives, explique-t-il. Comme c’est le cas avec Google Translate, les utilisateurs seront ainsi bientôt en mesure d’écouter les témoignages qui seront traduits en plus d’une dizaine de langues.

« Il s’agit de sensibiliser à l’antisémitisme en s’appuyant sur les témoignages », explique Williams.

Dans quelques années, ajoute-t-il, les chercheurs de la Fondation viendront revoir tous ceux qui avaient témoigné des horreurs du 7 octobre. Tout un travail qui « servira au futur registre historique », précise-t-il.

En plus d’avoir enregistré des récits d’antisémitisme post-Shoah, les chercheurs se sont aussi entretenus avec des réfugiés yézidis venus d’Irak, avec des Kurdes qui ont fui la Syrie ainsi qu’avec des survivants des génocides au Sud-Soudan et en république centrafricaine.

Une installation composée de chaises avec des livres et des portraits d’otages israéliens à Gaza dans le nouveau bâtiment de la Bibliothèque nationale d’Israël à Jérusalem, le 21 novembre 2023. (Crédit : Kenzo TRIBOUILLARD / AFP)

Les rôles tenus par l’USC Shoah Foundation dans le recueil des témoignages sur le 7 octobre et dans la nécessité de rendre pleinement accessibles les archives sur la Shoah en Israël ne sont pas sans lien, dit Williams. Expliquant le besoin de mettre en place « une coopération forte » entre les organisations qui font vivre la mémoire du génocide juif aux États-Unis et en Israël, Williams raconte s’être rendu à Jérusalem, au mois de mars dernier, pour signer un accord avec la Bibliothèque d’Israël.

« Partager l’intégralité de nos archives avec la Bibliothèque nationale aide à nous lier au foyer du peuple juif et c’est aussi une forme d’engagement à son égard », dit-il.

Dans l’année, le fondateur de l’organisation, Steven Spielberg, avait évoqué le lien entre les archives sur la Shoah et les témoignages enregistrés dans le sud d’Israël dans le sillage du pogrom commis par le groupe terroriste du Hamas, le 7 octobre.

« Ces deux initiatives – enregistrer des entretiens avec les survivants de l’attaque du 7 octobre et le recueil, encore en cours, de témoignages relatifs à la Shoah – servent à pouvoir tenir la promesse que nous avons faite aux survivants : celle que leurs histoires seraient enregistrées et partagées pour tenter de préserver l’Histoire et pour œuvrer en faveur d’un monde d’où l’antisémitisme et d’où les haines de toutes sortes seront absents. Nous devons rester unis et constants dans ce travail », avait expliqué Spielberg.

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