Macron « ne pense pas que pénaliser l’anti-sionisme soit une solution »
"Je pense néanmoins que lorsqu'on rentre dans le détail, la condamnation pénale de l'anti-sionisme pose d'autres problèmes," a affirmé le président français
Le président Emmanuel Macron s’est prononcé mardi contre la pénalisation de l’anti-sionisme, une proposition de députés faite en réaction à la récente multiplication des actes antisémites en France.
« Je ne pense pas que pénaliser l’anti-sionisme soit une solution », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue géorgienne, Salomé Zourabichvili.
Il s’est prononcé contre la pénalisation de l’antisionisme, une proposition émanant de députés membres du groupe d’études de l’Assemblée nationale sur l’antisémitisme.
« Je ne pense pas que pénaliser l’anti-sionisme soit une solution », a-t-il déclaré. « Mais je confirme que ceux qui, aujourd’hui dans le discours, veulent la disparition d’Israël sont ceux qui veulent s’attaquer aux Juifs. Je pense néanmoins que lorsqu’on rentre dans le détail, la condamnation pénale de l’anti-sionisme pose d’autres problèmes ».
« Ce que nous aurons à faire tous, pas simplement aujourd’hui, dans les jours, les semaines, les années qui viennent, c’est faire République, c’est-à-dire être ensemble », a souligné le chef de l’Etat. « Faire République c’est éduquer, former, mais c’est être, chacun dans sa conscience, la plus profonde, et dans son rapport à l’autre, respectueux des valeurs qui nous ont fait et nous tiennent ensemble ».
« Je serai à 18H15 au Mémorial de la Shoah pour rappeler la morsure dans notre histoire et pour dire ce qu’est la République et rappeler ce qu’est l’antisémitisme, la négation de ce qui est la République et la France », a déclaré le chef de l’Etat devant la presse.
« Je veux redire qu’à chaque fois qu’un Français, parce qu’il est Juif, est insulté, menacé ou pire, blessé ou tué, c’est la République qui l’est, et il n’appartient pas aux Juifs de se défendre mais à la République de se défendre », a ajouté Emmanuel Macron à l’issue d’un entretien avec la présidente de Géorgie, Salomé Zourabichvili, à l’Elysée.
Il a confirmé qu’il ne se rendrait pas au rassemblement prévu à Paris en réaction à la multiplication d’actes antisémites en France. « C’est une bonne chose que les partis politiques (…) se rejoignent », selon lui.
Emmanuel Macron s’exprimera sur le sujet au cours du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives (Crif) mercredi soir. « J’aurai à dire les actes que nous souhaitons prendre », a-t-il précisé.