Maroc : des milliers de manifestants à Rabat en soutien aux Palestiniens et contre Israël
Des manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens, dont l'un à l'effigie de Yahya Sinouar, ancien chef du Hamas tué par Israël et instigateur du pogrom du 7 octobre

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Rabat pour dénoncer le « massacre et le déplacement » des Palestiniens dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne a repris son offensive contre le mouvement islamiste Hamas après deux mois de trêve après que celui-ci a refusé de rendre les 59 otages restants qu’il détient depuis le pogrom qu’il a mené le 7 octobre 2023.
Il s’agit de la plus importante mobilisation pro-palestinienne au Maroc depuis plusieurs mois, organisée à l’appel d’une coalition dominée par les islamistes du mouvement « Justice et bienfaisance ».
Aux abords du Parlement, sur l’avenue Mohammed V, des chants rythmés par des tambours ont accompagné le cortège.
Des manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens, dont l’un à l’effigie de Yahya Sinouar, ancien chef du Hamas tué par Israël et instigateur du pogrom, et des enfants ont porté des linceuls blancs maculés de rouge, symbolisant les jeunes victimes du territoire palestinien, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Après deux mois d’une trêve fragile entre le Hamas et Israël, l’armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire à Gaza, d’où le mouvement terroriste palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
« Le peuple veut la libération de la Palestine », ont scandé des manifestants, qualifiant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de « criminel ». Ils ont également appelé à « lever le siège » du territoire palestinien et à « arrêter d’affamer » les Gazaouis.

Pour Ayoub Amghar, obstétricien et gynécologue récemment revenu d’une mission à Gaza, ce rassemblement prouve que le peuple marocain « n’oublie pas » ce qui se passe dans le petit territoire palestinien meurtri par un an et demi de guerre.
D’autres manifestants ont réclamé « l’abolition » de la normalisation des relations entre Israël et le Maroc qu’ils qualifient de « trahison ».
Cette normalisation des liens entre les deux pays avait été décidée fin 2020 dans le cadre des accords dits d’Abraham, conclus sous l’égide des Etats-Unis, en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc depuis le début de la guerre à Gaza pour réclamer l’abrogation de ce processus qui ne rencontrait jusque-là qu’une opposition limitée.
Le Maroc a officiellement appelé « à l’arrêt immédiat, global et durable de la guerre israélienne sur Gaza », sans remettre en question la normalisation.