Meshi-Zahav meurt 1 an après sa tentative de suicide suite à des accusations de viols
La police aurait été sur le point d'arrêter le fondateur de ZAKA avant qu'il ne se pende ; il était accusé de dizaines d'agressions sexuelles, notamment sur des mineurs
Yehuda Meshi-Zahav, le fondateur du service d’urgence ZAKA, est mort un an après avoir tenté de mettre fin à ses jours dans le cadre d’une enquête sur de nombreuses allégations de viols et d’agressions sexuelles à son encontre, y compris sur des mineurs, a-t-on annoncé mercredi.
Meshi-Zahav a été retrouvé inconscient dans son appartement en avril dernier. Une source au fait de l’affaire a déclaré qu’il avait tenté de se pendre.
Il est resté inconscient à l’hôpital jusqu’à sa mort.
Les allégations contre Meshi-Zahav font partie d’un certain nombre d’accusations publiques d’abus sexuels contre plusieurs personnalités de la communauté ultra-orthodoxe d’Israël en l’espace de quelques mois.
A LIRE : Abus sexuels : Six mois après le scandale Walder, où en est le monde haredi ?
Selon les médias, la tentative de suicide de Meshi-Zahav est survenue alors qu’il était devenu évident que la police prévoyait de l’arrêter parce qu’un certain nombre des affaires faisant l’objet de l’enquête étaient couvertes par le délai de prescription.
Il y avait des dizaines de plaintes supplémentaires contre Meshi-Zahav qui étaient prescrites mais qui pouvaient être utilisées comme preuve du caractère récidiviste de son comportement.
La tentative de suicide a eu lieu quelques heures avant que l’émission d’investigation Uvda de la Douzième chaîne ne diffuse un reportage révélant de nouvelles allégations contre Meshi-Zahav, dont certaines sont particulièrement abominables, selon les sources.
Selon l’émission d’enquête, la police avait connaissance en 2013 d’au moins 20 cas d’agressions sexuelles commises par Meshi-Zahav sur des mineurs au fil des ans, mais n’avait jamais pris la décision d’insister sur la question et d’enquêter officiellement sur lui.
La Douzième chaîne a rapporté le contenu d’une lettre de suicide qui aurait été trouvée à son domicile, dans laquelle Meshi-Zahav a écrit : « Un tas de mensonges. Ils ont dit que j’étais un pédophile et un nécrophile – la seule chose qui manquait était le cannibalisme », faisant apparemment référence aux nouvelles allégations contre lui.
La lettre, qui ferait deux pages, nie également toutes les allégations portées contre lui, qualifiant de « diffamation » un précédent rapport sur les exploits de Meshi-Zahav.
Le 11 mars, le quotidien Haaretz avait publié un reportage dans lequel Meshi-Zahav était accusé d’agression sexuelle, de viol et d’abus par six personnes. Selon le reportage, il y avait probablement beaucoup plus de cas.
Les allégations contre Yehuda Meshi-Zahav ont été formulées par des hommes et des femmes, dont certains étaient mineurs au moment des faits allégués.
Meshi-Zahav a profité de son statut, de son pouvoir, de son argent et même de l’organisation qu’il dirigeait pour commettre des agressions sexuelles, selon le reportage.
Par ailleurs, un reportage publié en mars par le Times of Israël a révélé des allégations selon lesquelles Meshi-Zahav avait également des antécédents de malversations financières.
Sur les six premières allégations rapportées, la plus ancienne date de 1983, et la plus récente de 2011. Le reportage ajoute que de nombreux résidents de plusieurs quartiers ultra-orthodoxes de Jérusalem étaient au courant des agissements de Meshi-Zahav mais n’ont rien dit ou ne l’ont pas signalé aux autorités.
Quelques jours avant le reportage initial de Haaretz, Meshi-Zahav a été déclaré lauréat du prix Israël pour l’ensemble de sa carrière, en reconnaissance de sa contribution à la société israélienne. Le ministre de l’éducation de l’époque, Yoav Gallant, avait annoncé que le prestigieux prix serait décerné à Meshi-Zahav pour ses décennies de travail au sein de ZAKA. En 2003, il a allumé une torche lors des célébrations de Yom HaAtsmaout.
Le lendemain de la publication du reportage, M. Meshi-Zahav a annoncé qu’il se retirait de son rôle au sein de ZAKA et qu’il renonçait au prix Israël.
Il a critiqué avec véhémence certains dirigeants ultra-orthodoxes pendant la pandémie, certaines personnalités de la communauté ayant minimisé l’importance du virus, notamment dans une interview accordée au Times of Israel.
Jacob Magid a contribué à cet article.