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Les rabbins ont du sang sur les mains, dit Meshi-Zahav après le décès de sa mère

Yehuda Meshi-Zahav, président de ZAKA, estime que ses proches n'ont pas compris le danger du virus à cause du comportement de dirigeants haredim

Yehuda Meshi-Zahav avec sa mère Sarah sur une photo non datée. (Autorisation de Mendy Hachtman)
Yehuda Meshi-Zahav avec sa mère Sarah sur une photo non datée. (Autorisation de Mendy Hachtman)

Yehuda Meshi-Zahav a mené une lutte acharnée pour que la communauté ultra-orthodoxe soit vigilante face au virus. Mais même sa mère n’a pas écouté – et a organisé une fête qui a conduit à sa contamination et à sa mort.

Meshi-Zahav affirme que les rabbins ont « du sang sur les mains » suite à la mort de sa mère, Sarah, lundi. En raison de leur dédain face aux règles de lutte contre la COVID-19, son appel à la prudence est resté lettre morte lorsqu’elle a décidé d’organiser une fête de Hanoucca en famille, estime-t-il.

« C’était une personne de 80 ans en bonne santé, sans antécédents médicaux, et le virus l’a emportée. Le matin, j’ai dit le Shema avec elle, et plus tard dans la journée, elle est morte », a-t-il déclaré au Times of Israël cette semaine.

En octobre, Meshi-Zahav, le chef de l’organisation d’intervention d’urgence ZAKA, avait tiré la sonnette d’alarme sur le comportement des Haredim dans une interview enflammée au Times of Israël. Il avait alors déclaré que la structure d’autorité au sein de la communauté signifiait que tout avertissement ou toute description de la gravité de la maladie tomberait dans l’oreille d’un sourd tant que les grands rabbins resteraient silencieux.

Maintenant, cette affaire est devenue personnelle.

« Je travaille avec la mort tous les jours », a déclaré Meshi-Zahav, dont l’organisation bénévole s’emploie à récupérer les corps des victimes de la COVID-19 et d’autres personnes pour les préparer à l’enterrement. « Mais rien ne vous prépare au sentiment de perte lorsqu’il s’agit de votre propre famille. »

Yehuda Meshi-Zahav (au centre) lors des funérailles de sa mère Sarah, à Jérusalem, le 18 janvier 2021. (Autorisation de Yehuda Meshi-Zahav)

Les communautés haredim ont souffert de manière disproportionnée du coronavirus, les taux d’infection dans de nombreuses zones ultra-orthodoxes étant plusieurs fois supérieurs à ceux des zones non haredim.

Mardi, quelque 22,1 % des tests quotidiens effectués dans les zones haredim se sont révélés positifs, contre 9,2 % dans la population générale, selon Roni Numa, responsable de la section ultra-orthodoxe du groupe de travail israélien sur le coronavirus.

Les taux d’infection élevés chez les Haredim sont en partie dus à la taille importante des familles et à des facteurs environnementaux, mais les experts incriminent également le non-respect des règles dans de grandes poches de la communauté, souvent soutenues par des rabbins et d’autres dirigeants communautaires.

M. Numa a déclaré aux médias israéliens que, même pendant le confinement actuel, environ 15 % des établissements d’enseignement haredi fonctionnaient et que quelque 12 000 étudiants ultra-orthodoxes avaient contracté le coronavirus au cours du mois dernier.

« Il y a des dirigeants de la communauté qui ont du sang sur les mains, et c’est le sang de ma mère et de beaucoup d’autres », a déclaré Meshi-Zahav.

Yehuda Meshi-Zahav sur la tombe de sa mère Sarah, après les funérailles du 18 janvier 2021. (Autorisation de Yehuda Meshi-Zahav)

M. Meshi-Zahav a déclaré qu’avant la fête, à la mi-décembre, il avait essayé frénétiquement de convaincre sa famille large d’annuler la rencontre, mais en vain.

« J’ai appelé tout le monde pour leur demander de ne pas faire de fête. J’ai appelé ma mère pour lui demander de ne pas le faire et j’ai parlé à d’autres membres de la famille », a-t-il déclaré.

« J’ai dit que c’était dangereux, ne le faites pas. Mais ils vivent dans un milieu où l’atmosphère est différente de celle d’autres endroits. »

« Il régnait un sentiment selon lequel nous étions arrivés à la fin du coronavirus – c’était le sentiment à Hanoukka », a-t-il déclaré.

Le respect de ces règles varie souvent d’une communauté à l’autre. De nombreux rabbins et dirigeants politiques haredim ont fermé des écoles, demandé le respect des directives sanitaires et tenté d’encourager la vaccination.

Mais dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem, où vivent les parents de Meshi-Zahav, ainsi que dans de nombreux autres quartiers, le ton est donné par des rabbins qui adoptent une position différente, dit-il.

Le grand rabbin de la communauté ultra-orthodoxe Toldos Aharon quittant une synagogue bondée à Safed, le 7 janvier 2020. (David Cohen/Flash90)

Certains approuvent le non-respect des règles et minimisent la menace du virus, a-t-il déploré. « Les gens ne prennent tout simplement pas conscience de la gravité de la situation et les dirigeants vivent sur une autre planète. »

L’application de la loi dans de nombreuses zones ultra-orthodoxes a été laxiste, selon des rapports qui ont révélé un faible nombre d’amendes infligées pour des violations de la santé dans les villes haredim par rapport à d’autres zones du pays. Certains ont mis en cause les élections à venir et le désir du Premier ministre Benjamin Netanyahu de maintenir son alliance avec les partis politiques religieux.

Lorsque la police se rend dans les quartiers haredim, des violences s’ensuivent souvent, les partisans de la ligne dure se révoltant contre les mesures d’application. Mardi, des affrontements ont été signalés à Bnei Brak, Jérusalem et Beit Shemesh.

Des policiers se heurtent à des hommes ultra-orthodoxes pour faire appliquer le règlement d’urgence contre le coronavirus, dans le quartier de Mea Shearim, à Jérusalem, le 14 janvier 2021. (Yonatan Sindel/Flash90)

Certains ont noté l’apparente dissonance cognitive des chefs religieux qui exigent une vigilance sur les questions religieuses mais pas sur les questions de santé. Un commentaire récent, devenu viral après la diffusion d’une vidéo d’un grand mariage haredi bondé, soulignait que la tradition orthodoxe interdisait les mariages pendant une période d’un mois après Pessah en mémoire d’une pandémie survenue il y a quelque 2 000 ans, mais que les rabbins n’interdiraient pas un mariage pendant une pandémie qui fait rage aujourd’hui.

C’est un sentiment que Meshi-Zahav connaît bien. Les rabbins, dit-il, pourraient utiliser leur chaire pour sauver des vies, mais ne le font pas.

« Le travail des dirigeants communautaires ne consiste pas seulement à énoncer des positions sur la loi juive, a-t-il dit, mais à montrer aux gens comment vivre et à préserver la santé de la communauté. »

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