Miel Abitbol, qui parle de santé mentale sur les réseaux sociaux, invitée par Emmanuel Macron à l’Elysée
L'influenceuse aux 650 000 abonnés a lancé une application après avoir elle-même fait plusieurs tentatives de suicide dans son adolescence et avoir constaté la défaillance de la prise en charge des patients à l'hôpital

L’influenceuse et entrepreneuse Miel Abitbol, qui depuis plusieurs années déconstruit les tabous autour de la santé mentale notamment chez les jeunes, a été invitée à l’Elysée par le président Emmanuel Macron, qu’elle a interpellé sur ses réseaux sociaux pour qu’il agisse en faveur de la « prévention » pour « faire ralentir la crise » de la santé mentale.
À tout juste 17 ans, la jeune femme d’origine juive marocaine est à la tête de Lyynk, une application mobile qui propose des outils numériques pour aider les jeunes à surmonter leur mal-être. Elle contient notamment un calendrier émotionnel, qui permet de suivre son humeur, un kit de secours pour les situations d’urgence et un outil de suivi de ses objectifs personnels et de ses addictions.
Le point de départ du projet de Miel Abitbol est, comme elle le raconte, sa première tentative de suicide qui l’a conduit à l’hôpital Necker de Paris, où elle aurait été prise en charge, à l’âge de 13 ans, « dans une chambre pour bébé, sans salle de bains et sans toilettes » et renvoyée chez elle alors qu’elle était « censée rester 48 heures en isolement ».
Elle a alors adressé un message sur Instagram à Emmanuel Macron pour l’interpeller sur le manque de moyens dédiés au traitement des troubles liés à la santé mentale, en particulier chez les jeunes.
Quatre ans plus tard, celle qui se voit désormais comme porte-parole des 650 000 abonnés qu’elle compte sur le réseau social a, une nouvelle fois, adressé un message au président pour l’interpeller sur les besoins d’une « génération qui ne renoncera pas au bonheur ».

Le 30 mars dernier, c’est également sur Instagram que Macron a choisi de répondre à Miel Abitbol, par un message vidéo dans lequel il assure que la santé mentale est une « grande cause nationale ».
« Je suis désolé s’il n’y a pas eu de réponse à votre précédent message », a tenu à s’excuser le président en introduction à son message.
« Vous m’interpellez sur une cause qui m’est chère », a-t-il affirmé, ajoutant que « plusieurs chantiers » ont été lancés par le gouvernement pour prévenir, notamment « des consultations en psychologie qui sont remboursées », des « télé-consultations » et des « référents dans les établissements scolaires ».
Invitant officiellement la jeune influenceuse à le rencontrer à l’Elysée, Macron a assuré que « rien ne remplacera ce que vous faites, c’est-à-dire d’abord d’en parler ». « Ça permet de sortir de la solitude toutes celles et ceux qui le vivent, en souffrent », a-t-il ajouté.