Israël en guerre - Jour 370

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Mohammad Shtayyeh, allié du Fatah, à la tête du nouveau gouvernement de l’AP

Le négociateur vétéran pour la paix et ex-ministre prend le poste de Premier ministre, une initiative considérée comme une marginalisation supplémentaire du Hamas

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à gauche, serre la main du nouveau Premier ministre Mohammad Shtayyeh dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 13 avril 2019. (Crédit : Abbas Momani/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à gauche, serre la main du nouveau Premier ministre Mohammad Shtayyeh dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 13 avril 2019. (Crédit : Abbas Momani/AFP)

Le nouveau gouvernement à la tête de l’Autorité palestinienne a été approuvé par son président Mahmoud Abbas, samedi, un mois après qu’il a choisi son allié de longue date et membre de son parti du Fatah, Mohammad Shtayyeh, pour assumer les fonctions de Premier ministre.

Le gouvernement est l’émanation de l’Autorité palestinienne, entité intérimaire internationalement reconnue et censée préfigurer un état indépendant qui comprendrait la Cisjordanie et la bande de Gaza, séparées de quelques dizaines de kilomètres par le territoire israélien.

Shtayyeh, 61 ans, remplace Rami Hamdallah, qui a occupé le poste depuis 2013 et qui était perçu comme plus indépendant politiquement. Il est considéré comme critique des gouvernants du Hamas, dans la bande de Gaza, et il serait partisan de la continuation des négociations de paix avec Israël.

La plupart des postes clé n’ont pas changé. Les portefeuilles des Affaires étrangères et des Finances restent aux mains de Ryad al-Malki et de Choukri Bichara.

Le romancier Atef Abu Seif, originaire de Gaza, qui a été récemment victime des répressions exercées par le Hamas sur les manifestants dans la bande, devient ministre de la Culture.

Le gouvernement de Shtayyeh vient remplacer une administration de technocrates qui bénéficiait de l’appui symbolique du Hamas et de toutes les autres factions palestiniennes.

Le gouvernement est composé de beaucoup d’alliés de longue date de Mahmoud Abbas et de nombreux membres du Fatah, même si plusieurs petites formations politiques sont également représentées.

Selon des experts, la décision du président palestinien de confier à Chtayyeh, l’un de ses fidèles, la tâche de former le gouvernement était destinée à isoler davantage le Hamas.

Les analystes notent par ailleurs que c’est toutefois Abbas, 83 ans et au pouvoir depuis 2005, qui conservera le pouvoir décisionnaire.

Plusieurs partis, dont le Front populaire de libération de la Palestine, ont refusé d’y participer, appelant à un gouvernement d’union qui engloberait le parti Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza et grand rival du Fatah d’Abbas. Le groupe terroriste s’était emparé de la bande de Gaza, alors aux mains du Fatah, lors d’un coup d’Etat en 2007.

Le paysage politique est depuis reste figé dans les faits et de multiples tentatives de réconciliation ont échoué.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, 6ème à droite, s’éloigne après avoir posé pour une photo de groupe avec les membres du nouveau gouvernement de l’Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie, le 13 avril 2019 (Crédit : Abbas Momani/AFP)

L’envoyé des Nations unies au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a salué dans un communiqué la formation du nouveau gouvernement.

« A un moment où le projet national palestinien fait face à des défis financiers et politiques significatifs, tout le monde doit soutenir les efforts du gouvernement et œuvrer à dépasser les divisions internes. L’unité est essentielle pour faire avancer l’objectif d’une paix durable », a-t-il dit dans un communiqué.

Mladenov a ajouté que les « élections, qui ont été conformes aux lois nationales et aux normes démocratiques établies », pouvaient contribuer à la réconciliation entre le Fatah et le Hamas.

« L’ONU reste complètement engagée à travailler avec les dirigeants et le peuple palestiniens pour mettre fin à l’occupation et à faire avancer leurs aspirations nationales légitimes à obtenir le statut d’Etat selon les résolutions adoptées par l’ONU », a-t-il affirmé.

Depuis son retour du Royaume-Uni dans les années 1980, où il avait passé un doctorat, Shtayyeh a beaucoup travaillé avec Abbas avec lequel il entretient des liens proches. Il a fait partie de l’équipe palestinienne lors des négociations chapeautées par les Etats-Unis en 1991 et encore une fois en 2013-2014.

Shtayyeh est un partisan fervent de la solution à deux états qui prône la création d’un Etat palestinien indépendant aux côtés de l’Etat juif.

Cependant, les négociations entre le pouvoir palestinien et Israël pour résoudre leur conflit sont au point mort depuis l’échec des dernières discussions en 2014.

Et le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu a pris ses distances avec la solution à deux Etats telle qu’envisagée par la communauté internationale.

Le nouveau Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Shtayyeh marche à la tribune pour faire un discours à Ramallah, en Cisjordanie, le 13 avril 2019 (Crédit : Abbas Momani/AFP)

Shtayyeh a été ministre à deux occasions dans des gouvernements palestiniens précédents et il a tenu des rôles majeurs dans des initiatives de développement, notamment au Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction.

Contrairement à ses deux prédécesseurs, Hamdallah et Salam Fayyad, ostensiblement indépendants politiquement, Shtayyeh vient des rangs du Fatah.

Selon les analystes, ce nouveau gouvernement est plus hétérogène dans la mesure où il est dominé par le Fatah – son prédécesseur avait le soutien de tous les partis.

Et en particulier, sa formation contribue à mettre encore davantage à l’écart le Hamas. Le groupe terroriste l’a critiqué, accusant le Fatah de mainmise sur le pouvoir.

« En dépit de l’arrivée de technocrates et de figures politiques de plus petites factions de gauche, le nouveau gouvernement reste rempli de soutiens du président, ce qui soulève des questions sur (…) l’indépendance que le Premier ministre aura », a estimé Hugh Lovatt, expert au centre de réflexion European Council of Foreign Relations.

Selon lui, la nouvelle administration semble être « une continuation du gouvernement sortant de Hamdallah plutôt qu’une rupture radicale ».

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