Moody’s : L’économie israélienne affaiblie par des « risques politiques très élevés »
L’agence de notation alerte sur les tensions internes et géopolitiques qui fragilisent l’économie israélienne, en particulier dans le secteur clé de la haute technologie
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Moody’s Investors Service a mis en garde mardi contre les « risques politiques très élevés qui ont affaibli la force économique et fiscale » d’Israël.
« L’incertitude entourant la sécurité à long terme et les perspectives de croissance économique d’Israël sont bien plus élevées que d’habitude, avec des risques particulièrement préoccupants pour le secteur de la haute technologie, compte tenu de son rôle clé en tant que moteur de la croissance économique et source majeure de recettes fiscales », a déclaré Moody’s dans une mise à jour régulière de la note de crédit du pays.
« Ces évolutions négatives pourraient avoir des répercussions graves sur les finances publiques et entraîner une nouvelle dégradation de la qualité institutionnelle. »
L’année dernière, l’agence avait abaissé la note souveraine d’Israël de deux crans, à Baa1, en raison de risques géopolitiques et de tensions politiques internes élevées, tout en maintenant une perspective négative.
Dans sa dernière évaluation, Moody’s indique que cette perspective négative reflète son opinion selon laquelle les « risques de dégradation » de la note d’Israël demeurent.
Parmi les défis pesant sur le profil de crédit du pays, l’agence cite « une exposition géopolitique très élevée, un système politique polarisé qui nuit à la gouvernance et à l’efficacité des politiques publiques, ainsi que la faible participation des minorités religieuses au marché du travail, générant une forte inégalité des revenus et d’importantes tensions sociales ».
Moody’s souligne toutefois que le profil de crédit d’Israël reste soutenu par « une résilience économique historiquement forte face aux chocs, un niveau de richesse élevé offrant une certaine capacité d’absorption, une solide position extérieure et un accès maintenu du gouvernement aux marchés financiers ».
« Nous pourrions stabiliser la perspective si des signes clairs d’apaisement durable des conflits militaires se dessinaient, permettant aux institutions israéliennes de mettre en œuvre des politiques favorisant la reprise économique, la consolidation budgétaire et le rétablissement de la sécurité, tout en s’attaquant à un large éventail de priorités politiques », conclut le rapport.